Il n’est pas étonnant que tant de jeunes soient en colère – et aussi tristes, anxieux.ses et effrayé.e.s. Nous les avons laissé.e.s tomber. (Photo : Matheus Bertelli via Pexels)
J’admire beaucoup les jeunes d’aujourd’hui – mais je ne les envie certainement pas. Nous, les générations plus âgées, leur laissons un sacré gâchis.
Bien entendu, de nombreuses personnes de tous âges essaient d’aider le monde à évoluer vers des énergies renouvelables efficaces et rentables, et à éviter les effets de plus en plus dévastateurs du réchauffement de la planète. Mais certaines ne veulent pas renoncer aux commodités et au luxe auxquels elles se sont habituées, comme les jets privés pour les vacances ou les voitures privées, alors elles font peu d’efforts pour changer les choses.
De plus, malgré les accords internationaux et les progrès importants réalisés sur de nombreux fronts, les personnes qui ont le pouvoir réel de changer les choses continuent de soutenir l’industrie des combustibles fossiles. Pendant que les compagnies pétrolières accumulent des bénéfices records, les plus grandes économies du monde, les pays du G20, ont investi l’an dernier un montant record de 1 400 milliards de dollars américains de fonds publics dans le charbon, le pétrole et le gaz – malgré les engagements pris depuis 2009 de supprimer progressivement les subventions aux combustibles fossiles.
Cela me fait de la peine de mentionner les « dirigeant.e.s » politiques qui s’opposent à presque toutes les politiques et actions en faveur du climat – certain.e.s rejetant publiquement toute la science du climat! Le soutien excessif que certain.e.s accordent aux sources d’énergie polluantes et inefficaces m’amène à me demander pour qui ils et elles travaillent réellement. Ils et elles ne donnent certainement pas la priorité aux intérêts des gens qui les ont élu.e.s pour les représenter, y compris celles et ceux qui sont trop jeunes pour voter.
Il n’est pas étonnant que tant de jeunes soient en colère – et aussi tristes, anxieux.ses et effrayé.e.s. Nous les avons laissé.e.s tomber.
Il n’est pas étonnant que tant de jeunes soient en colère – et aussi tristes, anxieux.ses et effrayé.e.s. Nous les avons laissé.e.s tomber. Alors qu’ils et elles devraient profiter d’une vie relativement insouciante avec leurs ami.e.s et leur famille, apprendre et acquérir de l’expérience, beaucoup d’entre elles et eux sont devenu.e.s légitimement terrifié.e.s pour leur avenir. Le désespoir qui en résulte peut être paralysant.
C’est aux générations plus âgées de redonner l’espoir en prenant des mesures concrètes pour renoncer aux combustibles fossiles et cesser de détruire les espaces naturels. Mais nous devons aussi reconnaître les effets graves, souvent à long terme, sur la santé mentale des jeunes confronté.e.s à cette crise. Nous devons veiller à ce qu’ils et elles aient accès à un soutien adéquat en matière de santé mentale et à des outils pour prendre soin d’eux et elles-mêmes.
Après avoir trop longtemps attendu que les adultes fassent les bons choix, de nombreux jeunes découvrent que canaliser leur colère et leur peur dans l’action est un antidote au désespoir.
Après avoir trop longtemps attendu que les adultes fassent les bons choix, de nombreux jeunes découvrent que canaliser leur colère et leur peur dans l’action est un antidote au désespoir. Des grèves pour le climat à l’activisme communautaire, ils et elles trouvent des moyens pour se connecter les un.e.s aux autres et construire leur avenir.
Certain.e.s ont courageusement lancé des poursuites judiciaires. Dans le Montana, seize jeunes ont intenté avec succès ce mois-ci un procès à l’État pour violation de leur droit à un environnement propre et sain.
« En raison de leurs vulnérabilités uniques, de leurs stades de développement en tant que jeunes et de leur longévité moyenne sur la planète à l’avenir, les plaignant.e.s sont confronté.e.s à des difficultés tout au long de leur vie en raison des changements climatiques », a écrit la juge.
Beaucoup espèrent que cette décision historique encouragera les jeunes à intenter d’autres procès liés au climat, dont un l’année prochaine à Hawaï.
Au Canada, sept jeunes gens intentent un procès contre le gouvernement de l’Ontario pour des questions liées au climat. Dans une affaire soutenue par la Fondation David Suzuki, quinze jeunes de sept provinces et d’un territoire poursuivent le gouvernement fédéral pour violation de leurs droits à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne en vertu de l’article 7 de la Charte canadienne des droits et libertés et pour violation de leur droit à l’égalité en vertu de l’article 15, parce qu’iels sont affecté.e.s de manière disproportionnée par l’urgence climatique.
Le fait de savoir qu’il existe de nombreuses solutions et que l’évolution est possible donne de l’espoir, mais peut aussi être une source de frustration, tant les obstacles au progrès sont nombreux.
Encore une fois, les jeunes ne devraient pas avoir à consacrer leur temps et leurs ressources à saisir les tribunaux pour obliger les gouvernements à faire ce qu’ils devraient faire en premier lieu : veiller à ce que leurs citoyen.ne.s vivent dans un environnement sain et à ce que les jeunes de tous âges puissent s’attendre à un avenir prometteur.
Le simple fait de vivre avec la crise climatique croissante est assez pénible, même si vous n’êtes pas au milieu d’incendies, d’inondations ou d’un ciel obstrué par les fumées – ou pire encore. Le fait de savoir qu’il existe de nombreuses solutions et que l’évolution est possible donne de l’espoir, mais peut aussi être une source de frustration, tant les obstacles au progrès sont nombreux.
Les jeunes sont particulièrement vulnérables. J’encourage tous les jeunes à parler des enjeux climatiques et à s’impliquer quand c’est possible – que ce soit en participant à une marche, en écrivant une lettre ou en rejoignant une organisation – mais pensez aussi à profiter de la vie. Nous avons encore chaque jour devant nous, et il est important et stimulant de s’amuser, de sortir dans la nature, de passer du temps avec ses ami.e.s et sa famille, d’écouter de la musique, de danser, de jouer et juste de vivre.
