Affiche activiste sur le changement climatique

Au vu de l’attention considérable accordée à ceux et celles qui rejettent la science du climat, on pourrait penser que la plupart des Étatsunien.ne.s sont d’accord avec de telles politiques. Ce n’est pas le cas... (Photo : Markus Spiske via Pexels)

Si vous êtes conscient.e que la crise climatique est un problème grave et que vous pensez que les gouvernements, les industries et la société doivent faire tout leur possible pour y remédier, vous n’êtes pas seul.e. Vous faites partie d’une majorité croissante. Après tout, qui ne souhaite pas garantir que la Terre reste un lieu de vie sain pour les générations à venir?

Les gens sont aussi de plus en plus conscients des nombreux avantages que procurent l’efficacité énergétique, l’énergie propre et la protection de la nature – notamment améliorer la santé humaine, économiser de l’argent et éviter l’instabilité des approvisionnements et des prix du charbon, du pétrole et du gaz.

Au Canada, un récent sondage montre que 75 % des personnes sont préoccupées par les changements climatiques et que plus de la moitié pensent que les gouvernements doivent en faire davantage pour y remédier. Mais qu’en est-il des États-Unis, où de nombreux politicien.ne.s et médias attaquent les politiques progressistes en matière de climat et d’énergie en les qualifiant de « woke »? Le gouverneur de Floride et candidat à l’élection présidentielle, M. Ron DeSantis, a même renoncé à des centaines de millions de dollars de subventions fédérales et de réductions d’impôts qui étaient destinées aux habitant.e.s pour améliorer leur efficacité énergétique, et il a fait passer une loi interdisant aux autorités locales de bannir les combustibles fossiles au profit des énergies propres.

Au Canada, un récent sondage montre que 75 % des personnes sont préoccupées par les changements climatiques et que plus de la moitié pensent que les gouvernements doivent en faire davantage pour y remédier.

Au vu de l’attention considérable accordée à ceux et celles qui rejettent la science du climat et encouragent l’utilisation des combustibles fossiles, on pourrait penser que la plupart des Étatsunien.ne.s sont d’accord avec de telles politiques. Ce n’est pas le cas, comme le montre une étude (en anglais) publiée dans Nature Communications. Elle a révélé que 66 à 80 % des Étatsunien.ne.s s’inquiètent du réchauffement climatique et soutiennent les politiques visant à y remédier, mais beaucoup de gens ne réalisent pas que leur nombre est tellement élevé : 80 à 90 % « dans chaque État et pour chaque groupe démographique évalué sous-estiment le soutien apporté à toutes les politiques examinées », en estimant que seulement 37 à 43 % d’entre eux sont en faveur de ces politiques.

L’étude a montré que l’un des facteurs de cette perception erronée était le fait de « suivre l’actualité des médias conservateurs ». C’est important parce que, comme le rapporte un article dans Yale Climate Connections, « Lorsque les gens se sentent seuls dans leurs opinions, ils sont moins susceptibles d’agir. » Le professeur de psychologie et de neurosciences du Boston College, Gregg Sparkman, a déclaré que c’est la raison pour laquelle il est important « de faire part aux autres de vos préoccupations concernant les changements climatiques, de parler des politiques climatiques que vous jugez intéressantes : De telles conversations, lorsqu’elles sont menées à grande échelle, contribueront à corriger cette perception erronée ».

Une conversation utile pour rallier encore plus de gens à la majorité consiste à parler des économies d’argent que les politiques encourageant l’efficacité énergétique et les énergies propres vont générer. L’Union européenne en est un bon exemple.

Il est important « de faire part aux autres de vos préoccupations concernant les changements climatiques, de parler des politiques climatiques que vous jugez intéressantes : De telles conversations, lorsqu’elles sont menées à grande échelle, contribueront à corriger cette perception erronée ».

Lorsque la Russie a envahi l’Ukraine, beaucoup ont craint que le gaz russe ne soit remplacé par du charbon encore plus polluant. Au contraire, les pays de l’Union européenne ont accéléré la mise en place d’installations éoliennes et solaires, remplaçant « environ 230 TWh de production coûteuse à base de combustibles fossiles », selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Cela a réduit les prix de gros de l’électricité d’au moins 8 %, entraînant une économie d’environ 100 milliards d’euros, soit 145 milliards de dollars canadiens, pour les consommateur.rice.s d’électricité.

L’AIE rapporte aussi que « entre janvier 2021 et août 2022, le prix mensuel moyen du gaz naturel a été multiplié par dix et le prix du charbon a quintuplé », tandis que « les contrats à long terme garantis par des mécanismes politiques et des réglementations assurent des prix stables à la plupart des producteurs d’énergie éolienne et solaire photovoltaïque en Europe, limitant ainsi leur exposition à l’instabilité des prix de l’électricité. Ils peuvent aussi contribuer à protéger les consommateur.rice.s de la hausse des prix de l’électricité. »

Les politicien.ne.s qui rejettent des politiques climatiques et énergétiques saines accélèrent non seulement la destruction des systèmes indispensables à la vie sur Terre, mais ils et elles placent également les intérêts égoïstes à court terme des riches donateur.rice.s de l’industrie des combustibles fossiles au-dessus de ceux des gens qui les ont élu.e.s pour les représenter.

Les politiques et réglementations sont cruciales. Une étude de l’Institut international du développement durable (IIDD) a révélé qu’à la suite de la pandémie de COVID-19 et de l’invasion russe, « l’instabilité sans précédent et les prix élevés du pétrole et du gaz » ont entraîné « des profits exceptionnels pour les producteurs mondiaux de pétrole et de gaz, y compris ceux du Canada ». Ce qui a mené chez nous à une volonté d’expansion de cette industrie.

Mais, selon l’IIDD, « compte tenu des prévisions de la demande, le maintien du statu quo dans le secteur est devenu inacceptable. Pour minimiser les risques pour les travailleur.euse.s, les communautés et les régions qui en dépendent, les gouvernements doivent jouer un rôle actif en supervisant la diminution progressive prévisible de la production de pétrole et de gaz, et en diversifiant l’économie ».

Ceux et celles qui profitent de la crise climatique et rejettent les politiques saines pour la résoudre – des politiques qui bénéficieraient à la plupart des gens – s’expriment bruyamment, mais ils et elles sont de moins en moins nombreux.euses.

Nous sommes majoritaires. C’est à nous de parler plus fort.