Prendre l’air et socialiser, voilà seulement quelques-unes des joies que peut apporter l’implication dans une cause plus grande que soi. Ce qui est bon pour la planète l’est pour tout le monde.

En règle générale, les gens se soucient du sort de la planète et d’autrui. Hélas, force est de constater que de grandes puissances roulant sur l’or détruisent les systèmes naturels dont dépendent notre santé et nos vies. Le gouvernement et l’industrie se doivent donc d’agir de toute urgence pour réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de remédier au réchauffement planétaire et à la perte de biodiversité, qui nuisent à toutes les populations, mais démesurément à celles qui sont marginalisées et vulnérables.

Certes, c’est tout un défi, mais grâce au leadership éclairé de nombreux gouvernements et de certains secteurs hors de l’industrie des énergies fossiles, les nations ont pris des engagements et signé des ententes sur le climat et la biodiversité. Autre bonne nouvelle : avec les avancées technologiques et la chute des coûts, la transition vers les énergies renouvelables gagne du terrain partout dans le monde plus vite que prévu.

Cela dit, comme nous avons tant tardé à agir et que nos actions sont encore inadéquates, il nous faut aujourd’hui miser sur l’adaptation ainsi que le ralentissement et le renversement des changements climatiques et de la perte de biodiversité.

Devant l’ampleur de la crise climatique et des extinctions, un sentiment d’impuissance peut nous gagner. Mais rappelons-nous : nos gestes individuels comptent – pour la planète et notre bien-être.

En effet, bien des pratiques écologiques nous amènent aussi à sortir dehors, à socialiser et à nous amuser, entraînant alors dans leur sillage des changements positifs plus larges encore.

Réduire et recycler, viser une consommation plus écoénergétique, prendre moins l’auto, manger des aliments d’origine végétale : les avantages de ces habitudes vertes ne font pas de doute sur le plan environnemental. Mais leurs bienfaits s’arrêtent rarement là. En effet, bien des pratiques écologiques nous amènent aussi à sortir dehors, à socialiser et à nous amuser, entraînant alors dans leur sillage des changements positifs plus larges encore.

Prenons l’exemple des habitats pour les pollinisateurs. Grâce à des programmes comme le projet l’Effet papillon de la Fondation David Suzuki, le pays foisonne de jardins florissants, remplis de plantes indigènes respectueuses des pollinisateurs. On en trouve partout : des balcons aux boulevards, en passant par les arrière-cours et les cours d’école. Ces jardins créent des corridors et des habitats pour les papillons, les abeilles, les oiseaux et d’autres espèces à un moment où le danger du déclin menace beaucoup d’entre elles. De plus, ces jardins permettent de cultiver l’esprit de communauté, d’embellir les quartiers et de fournir herbes et aliments.

En outre, les projets de reforestation locale apportent d’immenses bienfaits aux communautés et à la planète.

En 1999, Armando López Pocol a réuni à Pachaj, dans l’ouest du Guatemala, des bénévoles et des membres de la communauté pour planter des arbres dans une zone dévastée par des décennies de déforestation. Grâce au projet de reforestation Chico Mendes (article en anglais), baptisé d’après l’écologiste brésilien qui s’est battu pour les droits autochtones et la préservation des forêts tropicales humides jusqu’à son assassinat par un éleveur de bétail en 1988, pas moins de 25 000 arbres ont été plantés annuellement. L’objectif est de 30 000 cette année. Malheureusement, des arbres ont été détruits par des feux de forêt, de plus en plus fréquents à cause du réchauffement planétaire, alors que les années précédentes, les arbres se faisaient abattre pour les combustibles, le bois, les projets miniers et l’agriculture.

Il peut être plaisant de s’impliquer dans ce genre d’initiatives environnementales.

À New York, un organisme à but non lucratif fondé par la talentueuse Bette Midler recrute des bénévoles pour planter de jeunes châtaigniers indigènes (article en anglais). Ces arbres ont foisonné dans l’est des États-Unis jusqu’au début des années 1900, quand un fléau venu d’Asie en a décimé des milliards.

Les arbres, ces capteurs de carbone, contribuent à stabiliser le climat ainsi qu’à rafraîchir et à purifier l’air. En plus de fournir abri et nourriture aux insectes, aux oiseaux et aux autres formes de vie, ils retiennent l’eau et, ainsi, préviennent l’érosion, les inondations et les glissements de terrain.

Partout dans le monde, on a pu constater les bienfaits des projets de « renaturalisation » sur les écosystèmes, le climat et les gens (article en anglais).

Il peut être plaisant de s’impliquer dans ce genre d’initiatives environnementales. Donnons l’exemple du programme anglophone Butterflies in My Backyard ou BIMBY (Papillons dans ma cour) de la Fondation, qui consiste à photographier des papillons et à suivre leurs habitudes. Grâce à un partenariat entre la Fondation et iNaturalist, ce programme offre à des personnes l’occasion de passer du temps dehors à explorer le monde fascinant des insectes tout en enrichissant les connaissances. De plus, ce projet permet de sensibiliser le public aux pollinisateurs, notamment aux menaces qui pèsent sur eux et aux solutions possibles.

Prendre l’air et socialiser, voilà seulement quelques-unes des joies que peut apporter l’implication dans une cause plus grande que soi.

Parmi d’autres projets de science citoyenne, on compte aussi des applications d’identification des oiseaux, des champignons ou des plantes, qui permettent l’ajout d’informations à une base de données géographiques. Ici aussi, les gens sont invités à partir dans la nature, à se renseigner sur la faune et la flore (animaux, plantes, champignons) et à alimenter le savoir.

Les activités de ce genre, mais surtout celles qui nous amènent à sortir dehors et à tisser des liens, favorisent le bien-être et peuvent aider à remédier au désespoir, à la tristesse et à l’anxiété que beaucoup de gens vivent, à juste titre d’ailleurs, devant l’urgence écologique et d’autres crises locales et mondiales alimentées par la cupidité.

Parfois, à l’instar d’une graine d’arbre ou de fleur, une petite idée peut fleurir et devenir quelque chose de beau et de fort. Si nous continuons de semer des graines, au sens propre et figuré, et d’encourager les autres à nous suivre, nous avons le pouvoir de créer un mouvement, de restaurer la nature, d’embellir nos communautés et, grâce à nos rangs grandissants, de renverser le pouvoir en place pour ouvrir la voie à un avenir plus propre et radieux.

Prendre l’air et socialiser, voilà seulement quelques-unes des joies que peut apporter l’implication dans une cause plus grande que soi. Ce qui est bon pour la planète l’est pour tout le monde.