Aires naturelles protégées et restaurées

Restaurons et protégeons la nature. Ensemble, nous pouvons trouver des façons de respecter ses limites et de la partager avec la faune.

Il est essentiel de protéger et de restaurer les aires naturelles

Les forêts, les océans, les lacs et les prairies sont au cœur de notre patrimoine, de notre identité et de notre bien-être. Malgré tout, les écosystèmes dont nous dépendons sont en difficulté. L’extraction effrénée des ressources, le développement excessif et le consommateurisme ont dégradé les écosystèmes naturels essentiels à la faune et aux êtres humains.

Nous devons prendre conscience de la valeur de la nature et de son rôle dans notre survie et notre bien‑être. Notre lutte contre l’atteinte à la biodiversité et les perturbations climatiques est un signe qu’il est temps de renouer avec la nature. Les mesures de protection et de restauration peuvent nous aider à réduire les effets des changements climatiques et à nous y adapter, à préserver les populations fauniques, à mettre en avant la réconciliation avec les peuples autochtones et à soutenir l’économie.

Nous ne sommes pas les seuls à avoir besoin d’air pur, d’eau fraîche et de biodiversité pour survivre : les espèces sauvages en dépendent également. La plupart des espèces en péril au Canada sont en déclin parce que leur habitat disparaît. Le principal moyen de les aider à survivre est de restaurer leur habitat, de le préserver et d’établir des corridors écologiques. Pour prospérer, la nature doit absolument bénéficier d’aires protégées et préservées.

La perte et la dégradation de l’habitat sont les principaux facteurs expliquant le déclin de la faune à l’échelle provinciale, nationale et mondiale.

Rachel Plotkin, responsable du projet Boréal

Comment protéger et restaurer les aires naturelles

Limiter les répercussions attribuables aux êtres humains

Nous devons fixer des limites aux répercussions de l’industrie, de l’agriculture et des autres activités tout en partageant les zones terrestres et aquatiques du Canada avec la faune. Trop souvent, les activités industrielles érodent la biodiversité. Le caribou boréal et d’autres espèces sauvages ont déjà fait les frais de notre incapacité à limiter les activités humaines nuisibles. Si nous souhaitons un rétablissement de ces espèces, l’industrie doit réduire son empreinte pour que la faune ait suffisamment d’espace pour survivre.

Faire de la protection une priorité

Les efforts de restauration peuvent prendre des dizaines d’années, il est donc essentiel de protéger les écosystèmes intacts qui subsistent. Les écosystèmes du Canada, de la forêt boréale aux eaux côtières, constituent un refuge pour des espèces sensibles à diverses menaces, comme la pollution, les changements climatiques et les activités industrielles. La protection de vastes écosystèmes terrestres et marins interconnectés contribuera également au respect des accords internationaux et à l’atteinte des objectifs nationaux.

Établir des normes strictes

Le simple fait de tracer des lignes sur une carte n’augmente pas la biodiversité. Nous devons créer des aires protégées et adopter des règlements de gestion en fonction des recommandations scientifiques et nous assurer que des normes strictes sont appliquées. Celles-ci doivent reposer sur des principes écologiques rationnels et les besoins écosystémiques.

Restaurer les milieux terrestres et aquatiques dégradés

La perte et la fragmentation de l’habitat attribuables aux activités d’extraction et d’exploitation contribuent au déclin de la faune au Canada. Il est indéniable que l’humanité a aussi bien le pouvoir de dégrader la planète que de la restaurer. Si la restauration de l’habitat est importante, elle ne remplace pas la préservation des milieux actuels non perturbés. Ces deux stratégies doivent aller de pair pour que les résultats soient au rendez-vous.

Notre travail

Découvrez comment nous soutenons la création d’aires protégées et la gestion écosystémique des milieux terrestres et aquatiques. Pour que nos efforts collectifs connaissent du succès, nous devrons nous consacrer avec conviction à des initiatives de restauration de l’habitat. La nature en vaut la peine!

Maya Haga/Birds Canada/Tristan Blaine

Les espèces en péril ont besoin d’aires naturelles

Nous devons restaurer les écosystèmes du Québec et du Canada pour offrir un refuge aux populations sauvages en déclin. Demandez au gouvernement de soutenir la restauration de l’habitat.

Faites entendre votre voix

Les initiatives autochtones de préservation des ressources ouvrent des perspectives uniques

Les communautés autochtones assurent la pérennité des milieux terrestres et aquatiques de leurs territoires ancestraux depuis des milliers d’années. Elles poursuivent aujourd’hui leurs efforts à cet égard par l’entremise des aires protégées et de conservation autochtones (APCA), par exemple l’établissement par les Nuu-chah-nulth du parc tribal de l’île Meares dans la baie Clayoquot.

Les APCA peuvent contribuer à protéger la culture et le mode de vie des Autochtones en sauvegardant et en rétablissant l’abondance et la biodiversité sur leurs territoires ancestraux. Elles peuvent également aider à affirmer les droits autochtones reconnus à l’échelle internationale, notamment le consentement libre, préalable et éclairé.

La création d’APCA par les Autochtones est déjà en voie de teinter l’approche utilisée pour l’établissement et la gestion des aires de conservation au Canada. Pour que cette transition soit un succès, il faudra rediriger des ressources de planification et de renforcement des capacités vers les peuples et les nations autochtones. Il faudra également revoir les champs de compétence de tous les ordres de gouvernement et leur gestion des aires protégées, en tenant compte de la gouvernance, des droits et des connaissances autochtones. Nous travaillons actuellement avec les peuples autochtones pour faciliter la création d’APCA dans les milieux marins et terrestres.

La restauration écologique est d’ailleurs un moyen tout indiqué pour faire avancer la réconciliation avec les peuples autochtones. Elle aide les communautés autochtones à exercer leur culture et leurs moyens de subsistance traditionnels dans des zones où ces pratiques ont été compromises ou rendues impossibles en raison de la dégradation et de la destruction du milieu.

Les parcs tribaux sont des aires de conservation pensées, créées et gérées par les communautés autochtones. Ils permettent aussi aux communautés autochtones d’affirmer leurs responsabilités et leurs droits à protéger et à gérer leurs terres et leurs ressources.

Melissa Mollen Dupuis, responsable du projet Boréal (Québec)

Restaurer les habitats dégradés

Étant donné que les écosystèmes non perturbés par l’homme sont très peu nombreux, la restauration est indispensable pour remédier à la crise climatique et à la perte de biodiversité. Nous devons restaurer ce que nous avons endommagé pour assurer la pérennité des écosystèmes puisqu’ils sont essentiels à la vie. Les Nations Unies viennent de proclamer la « Décennie pour la restauration des écosystèmes » afin que nous prenions conscience de la nécessité de rétablir la biodiversité au bénéfice de tous. Selon les scientifiques, ces dix années seront cruciales dans la lutte pour éviter un chaos climatique et la perte de millions d’espèces végétales et animales.

Les projets de restauration ne se limitent pas aux services fauniques et aux avantages pour la faune. Ils nous aident à établir une relation de réciprocité avec la nature, dans laquelle nous compensons ce que nous prélevons. Il est temps d’exercer notre sens des responsabilités en réhabilitant les écosystèmes qui assurent notre survie.

L’utilisation des mots “notre territoire” en français marque souvent un lien de possession. Du point de vue autochtone, l’accent est plutôt mis sur la relation avec la nature et notre responsabilité envers elle.

Melissa Mollen Dupuis, chargée de campagne boréale

Protéger les écosystèmes d’importance mondiale

Baie Howe/Atl’ka7tsem

La baie Howe/Átl’ḵa7tsem est un spectaculaire écosystème terrestre et marin en rétablissement. Son fragile récif d’éponges siliceuses est l’un des exemples de sa biodiversité exceptionnelle. Or, le rétablissement de cet écosystème est complexe puisqu’il est situé dans l’arrière-cour de Vancouver, la région de la Colombie-Britannique qui connaît la plus forte croissance.

Estuaire du fleuve Fraser

Au moins 138 espèces présentes sur la côte du Pacifique sont tributaires du fleuve Fraser pour trouver de la nourriture et s’abriter. Le fleuve Fraser abrite une des remontées de saumons les plus productives du monde, mais cette espèce y connaît un déclin rapide et de nombreuses populations sont maintenant considérées comme menacées ou en voie de disparition. Les menaces qui pèsent sur cette espèce clé et son habitat poussent les écosystèmes du fleuve Fraser à leur extrême limite.

Les eaux canadiennes de l’océan Pacifique

Des éperons rocheux des îles Scott, où nichent plus d’un million d’oiseaux marins chaque année, aux étranges bouches hydrothermales des profondeurs abyssales, où des bactéries soutiennent un écosystème riche et varié dans l’obscurité totale, les eaux au large de la côte canadienne du Pacifique regorgent de zones écologiques importantes et sensibles.

Forêt boréale

S’étendant du Yukon à Terre-Neuve-et-Labrador, la forêt boréale couvre 55 % du sol canadien. Elle abrite des centaines de communautés autochtones, 300 espèces d’oiseaux et le célèbre caribou des bois. Or, l’extraction des ressources fracture le territoire et met en péril la forêt boréale.

Relier les points

Les perturbations causées par l’homme, ou perturbations anthropiques, peuvent nuire aux habitats fauniques et les fragmenter, ce qui affecte les plantes et les animaux qui en dépendent pour leur survie. On assiste alors à un accroissement du risque d’extinction de nombreuses espèces. La protection des zones névralgiques de leur habitat et l’aménagement de corridors entre les aires protégées permettent aux animaux d’avoir plus d’espace pour se déplacer et de meilleures chances de survie pendant la migration.

Effets cumulatifs

Le caribou, c’est l’une des espèces les plus emblématiques du Canada. On l’associe à nos hivers, à nos forêts. C’est aussi une espèce menacée. L’habitat du caribou continue de se détériorer au pays et les populations poursuivent un déclin alarmant.

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Réseaux d’aires marines protégées

Les réseaux d’aires marines protégées protègent une partie de l’éventail d’habitats et de milieux écologiques d’une zone donnée. Ils peuvent représenter un moyen efficace de protéger la biodiversité et les processus écologiques, en plus de renforcer la résilience devant l’urgence climatique. Ils peuvent également contribuer à réduire la dégradation des habitats côtiers et marins, à procurer un refuge aux espèces marines menacées et à rétablir les stocks de poissons. Ces réseaux constituent l’un des nombreux outils à notre disposition pour une gestion durable des océans.

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Le Saint-Laurent, un écosystème à protéger

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La résilience passe par la protection et la restauration des aires naturelles

La protection et la restauration des aires naturelles sont tout aussi utiles pour les espèces sauvages que pour les humains. À l’heure où nous luttons contre un monstre à deux têtes, la perte de biodiversité et les changements climatiques, nous devons prendre conscience que les aires naturelles du Canada et du Québec sont essentielles à la qualité de l’air, à la stabilité du climat et à un avenir sûr pour tous.

La hausse de la température mondiale moyenne entraîne une multiplication et une intensification des phénomènes météorologiques extrêmes, ce qui complique tout, de la gestion des eaux urbaines à l’agriculture. L’activité humaine dégrade les habitats partout au Canada, y compris au Québec, et l’infrastructure traditionnelle se détériore. Peu de techniques peuvent remplacer les services que nous procurent les écosystèmes pour contrer ces problèmes. Les aires restaurées et protégées font partie d’une gamme de solutions naturelles qui contribuent à résoudre ces problèmes tout en ayant le double avantage de créer des espaces de vie où la faune peut prospérer.

La multiplicité des formes de vie accroît la résilience des écosystèmes en les aidant à mieux résister aux répercussions des changements climatiques et à continuer de répondre à nos besoins. En outre, les écosystèmes intacts séquestrent et stockent le carbone, ce qui contribue à atténuer les changements climatiques.

Les dommages causés par l’industrie menacent le mode de vie de la Première Nation de la rivière Blueberry

L’activité industrielle a profondément affecté la Première Nation de la rivière Blueberry dans le nord de la Colombie-Britannique. Leur territoire ancestral accueillait autrefois des populations d’orignaux et de caribous en santé. Aujourd’hui, il est difficile, voire impossible, de parcourir 500 mètres sans tomber sur une route, une ligne de sondage sismique ou une autre infrastructure industrielle.

Nature et économie

Si l’on veut un jour respecter la nature, la protéger et nous reconnecter avec elle, nous devons modifier les pratiques commerciales. Depuis trop longtemps, nous mettons en opposition les efforts de conservation et l’économie, mais la réalité est que la nature sous-tend notre économie et que les deux peuvent aller de pair. Nous devons chercher des solutions qui optimisent les valeurs industrielles et écologiques et, si ce n’est pas possible, décider quel monde nous souhaitons laisser aux prochaines générations.

Protéger la nature est payant. Par exemple, la contribution annuelle des services écosystémiques associés aux milieux humides, comme l’habitat faunique, la réduction des risques d’inondation et la purification de l’eau, est d’environ 10 000 à 20 000 dollars par hectare.

Par ailleurs, les efforts de restauration de la nature ne se limitent pas aux zones inhabitées et peuvent prendre plusieurs formes. Certaines solutions, comme les infrastructures naturelles et la phytotechnologie, sont tout aussi efficaces et économiques en milieu urbain. Elles aident à atténuer les conséquences des événements météorologiques extrêmes, comme les fortes pluies et les îlots de chaleur, à réduire la pression sur les infrastructures et à rendre nos milieux de vie plus résilients face aux changements climatiques.