Art et lutte : les mentoré.e.s du programme de « Mentorat par et pour les jeunes Noir.e.s de Montréal »

Les participants du programme de mentorat

Les participants du programme « Mentorat par et pour les jeunes Noir.e.s de Montréal » (Photo : Ambre Giovanni)

Les jeunes mentoré.e.s du programme « Mentorat par et pour les jeunes Noir.e.s de Montréal », qui a été entrepris par Éduconnexion, partagent leurs points de vue avec la Fondation David Suzuki. Cet article de blogue fait suite à celui portant sur les mentor.e.s, qui se sont exprimés au sujet de leurs engagements et de la transmission de leurs expertises.

Portrait de Jerry

Jerry est un jeune homme haïtien de 17 ans, habitant à Montréal et étudiant à l’école secondaire Louis-Joseph-Papineau. Ses intérêts se portent vers la lecture, la natation, l’art et la science.

Sa participation au programme de mentorat lui permet de partager son opinion sur des enjeux auxquels font face les personnes noires au Québec. Dans ce cadre, il pense que l’art est un outil de sensibilisation important. Il a particulièrement apprécié l’atelier de dessin qui a été offert, puisqu’il s’exprime souvent à travers ce médium.

Je veux un futur meilleur pour les personnes noires. […] J’espère que cette exposition pourra propager nos sentiments et aller rejoindre le plus de monde possible

dit Jerry

L’intégration des personnes noires est un des enjeux sociétaux qui le préoccupe le plus. En effet, Jerry explique qu’il rencontre de nombreuses situations d’exclusion en tant qu’homme noir et immigrant. Il reste néanmoins optimiste : « je crois que ma génération et les autres à venir auront un esprit plus ouvert. Nous n’accepterons plus l’ignorance », affirme-t-il.

Portrait d’Yvette

Yvette se tient aux côtés de Jerry. Âgée de 17 ans, elle est aussi scolarisée à l’école Louis-Joseph-Papineau. Ses intérêts se dirigent quant à eux vers la mode et la culture japonaise.

C’est pour soutenir sa communauté ainsi que pour profiter des activités artistiques et photographiques, qu’elle a choisi de rejoindre le programme de mentorat. Elle souligne que les ateliers lui ont permis d’approfondir ses connaissances sur l’histoire des Noir.e.s au Canada.

Elle espère pouvoir sensibiliser les gens aux réalités auxquelles les personnes noires sont confrontées, telles que la discrimination et le racisme.

Portrait d’Anne-Christy

Anne- Christy est âgée de 16 ans. Elle aime aussi la mode et commence à développer des aptitudes en dessin. Elle vient des États-Unis et habite au Canada depuis qu’elle a un an.

C’est pour lutter pour les droits des femmes et des hommes noir.e.s, mais aussi parce que ce type de programme n’existe pas dans son école, qu’elle a souhaité être mentorée.

J’ai appris que des personnes ont fait des choses incroyables, mais on ne nous en a en pas parlé

regrette Anne-Christy

Elle souhaite que l’exposition artistique réalisée dans le cadre du programme de mentorat donne l’opportunité à d’avantage d’individu.e.s d’ouvrir les yeux sur celleux qui les entourent. Elle est entre autres préoccupée par la brutalité policière et le manque respect envers les personnes noires, notamment lorsque le « n-word » persiste dans les bouches de certain.e.s.

Portrait de Falonne

Falonne a 15 ans et se passionne pour les arts, tels que l’écriture, la peinture et la poésie.

C’est la première fois qu’elle remarque que les communautés noires sont inclues dans un projet relevant du domaine artistique. D’après elle, l’art est une forme d’expression sans paroles qui permet à tous.tes d’interpréter les messages véhiculés.

« Je veux que cette exposition artistique montre que les jeunes noir.e.s sont investis dans la société québécoise. On n’a pas autant de pouvoir, mais on est là et on participe », indique-t-elle.

Si je ne suis pas embauchée ou acceptée quelque part, je me demande si c’est parce que je ne suis pas qualifiée ou si c’est parce que je suis noire

explique Falonne

Tout comme Anne-Christy, les ateliers lui ont permis de découvrir des noms qu’elle ignorait jusqu’à alors et d’en être impressionnée. « On devrait avoir plus d’informations sur les personnalités noires. C’est bizarre que je n’en ai jamais entendu parler à l’école et que j’ai appris leur existence via un projet externe », souligne-t-elle.

Falonne se soucie principalement du racisme, du colorisme et de l’injustice sociale telle que les droits au travail ou l’accès aux services de santé.