La forêt boréale et les vies qu'elle abrite sont en danger
S’étendant du Yukon à Terre-Neuve-et-Labrador, la forêt boréale représente 55 % de la masse terrestre du Canada. Elle abrite des centaines de communautés autochtones, 300 espèces d’oiseaux et l’emblématique caribou des bois. Cet habitat est aujourd’hui menacé par l’extraction des ressources qui fragmente le territoire. Près des trois quarts des troupeaux de caribous de la forêt boréale canadienne ne sont pas autonomes, ce qui signifie qu’ils ont besoin d’interventions de conservation rapides pour survivre.
Les caribous sont en voie d’extinction et nous devons agir maintenant. Les gouvernements doivent remplir leurs obligations et veiller à ce qu’au moins 65 % de l’habitat des caribous soit protégé et restauré pour les aider à survivre.
De tous les animaux ayant besoin de conservation et de protection, le caribou a besoin de la plus grande superficie.
Melissa Mollen Dupuis, responsable de la campagne forêt boréale
La faune de la forêt boréale
La forêt boréale s’étend sur 1,9 milliard d’hectares et représente 14 % des terres de la planète. Elle abrite une grande diversité d’espèces sauvages.
85 espèces de mammifères
Le caribou, l’orignal, le loup et bien d’autres vivent dans la forêt boréale.
300 espèces d’oiseaux
Au moins trois milliards d’oiseaux se reproduisent chaque année dans la forêt boréale, notamment des pics, des pinsons, des hiboux et des corbeaux.
20 espèces d’arbres
Ces arbres stockent de grandes quantités de carbone. En été, lorsque la forêt boréale croît le plus, les niveaux de CO2 diminuent à travers le monde.
32 000 espèces d’insectes
Qu’ils soient des pollinisateurs, décomposeurs ou consommateurs, les insectes comme la coccinelle contribuent à la prospérité de la forêt.
130 espèces de poissons
La forêt boréale abrite des poissons de toutes tailles, du vairon au brochet, en passant par la truite et la lotte. Selon la saison, de nombreux poissons migrent pour survivre.
Reptiles et amphibiens
Pendant l’hibernation, plus de 40 % des fluides corporels de certaines grenouilles peuvent être constitués de glace.
Les communautés autochtones : en première ligne de la conservation
Soixante-dix pour cent des communautés autochtones au Canada se trouvent dans des régions couvertes de forêts. Parmi elles, les Premières nations, Inuits et Métis – de plus de 600 communautés différentes – habitent leurs territoires traditionnels dans la forêt boréale. Leur relation spirituelle et économique avec la forêt boréale, ainsi qu’avec le caribou, est profonde.
En l’absence d’une action gouvernementale suffisante, de nombreuses communautés mènent la lutte pour la conservation. Elles jouent un rôle de premier plan dans la protection des lieux qui leur sont essentiels et dans la sécurisation de leurs espaces traditionnels.
La Fondation David Suzuki tente de soutenir les communautés autochtones en collaborant à diverses initiatives. Le programme des ambassadeur.rice.s de la forêt boréale en est un exemple. Celui-ci offre des opportunités d’apprentissage et de leadership à des jeunes Autochtones qui se mobilisent déjà pour leurs territoires. Il vise à leur donner accès à des rencontres formatrices dans la forêt, mais aussi à la possibilité d’échanger avec d’autres nations.
Contribuez à créer un avenir plus juste!
Le Canada a besoin de lois et de politiques fortes pour protéger et rétablir la gouvernance autochtone sur ses territoires traditionnels.
Menaces sur la forêt boréale
Le développement industriel sans limites met en péril l’avenir de la forêt boréale et de toutes les vies qu’elle abrite.
Exploitation forestière
Entre 1990 et 2008, 46 millions d’hectares de forêt ont été exploités, dont 65 % provenaient de la forêt boréale. Il est nécessaire de limiter l’exploitation forestière pour garantir la protection d’habitats vitaux.
Exploitation minière
Plus de 7 000 mines abandonnées se trouvent dans la forêt. De l’eau contaminée par les activités minières se déverse encore dans les cours d’eau avoisinants.
Pétrole et gaz
Plus de 155 000 puits de gaz actifs et 117 000 puits de gaz abandonnés se trouvent dans la forêt boréale, dont 87 à proximité de lacs ou de rivières.
Hydroélectricité
Les grands barrages ont affecté plus de 130 000 kilomètres de rivières dans la forêt boréale, tandis que plus de 52 000 kilomètres carrés d’habitats terrestres ont été perdus à cause des inondations provoquées par les barrages.
Le caribou et la forêt boréale : Un indicateur de santé mutuelle
Le caribou boréal est une espèce parapluie. Lorsque vous protégez l’habitat du caribou, vous assurez la survie d’un grand nombre d’autres espèces sauvages. Vous assurez également la salubrité de l’air et de l’eau, car un écosystème boréal en bonne santé signifie plus d’absorption de carbone et de filtration de l’eau. Lorsque les caribous se portent bien, les forêts se portent bien aussi.
Mais le caribou ne se porte pas bien. Il est actuellement inscrit sur la liste des espèces menacées d’extinction en vertu de la Loi fédérale sur les espèces en péril.
La Fondation David Suzuki s’efforce de démontrer qu’il y a de la place pour l’industrie et la conservation écologique, mais seulement si des mesures urgentes sont prises aujourd’hui.
Le caribou au bord du gouffre
30 %
des caribous des bois ont disparu au cours des 20 dernières années.
75 %
des troupeaux restants ne survivront pas sans intervention humaine.
65 %
de l’habitat du caribou doit légalement être protégé et restauré.
Des économies saines et des populations de caribous vont de pair
La protection de l’environnement est souvent présentée comme se faisant au détriment de l’industrie, de la croissance et du profit. Toutefois, cet argument est souvent exagéré et utilisé pour faire peur. Des chercheur.euse.s ont récemment constaté que certains acteurs de l’industrie utilisent les mêmes tactiques que les climatosceptiques pour retarder ou empêcher la conservation du caribou (source en anglais).
Pourtant, il existe de nombreux endroits où la conservation du caribou et l’activité industrielle peuvent aller de pair, et certains cas où des décisions difficiles devront être prises. De plus, la conservation peut être bénéfique pour l’activité industrielle si elle augmente l’accès au marché vert. La certification FSC, qui comporte des critères de conservation de l’habitat du caribou, en est un bon exemple.