PARLONS JUSTICE ENVIRONNEMENTALE!

Pourquoi on n’en parle pas au Québec?

La justice environnementale, qu’est ce que c’est?

Certaines communautés supportent un fardeau inéquitable et disproportionné de dommages et de risques environnementaux, parce qu’elles sont défavorisées, racisées, autochtones. Il peut s’agir par exemple de situations de surexposition aux impacts des changements climatiques ou encore à de multiples contaminants émis par des industries polluantes. Ce qu’on appelle la justice environnementale est la mise en lumière de ces injustices, et un ensemble de mesures (outils, stratégies et politiques) pour s’y attaquer.

Il est primordial d’adopter une loi pour lutter contre les injustices environnementales si on espère un jour atteindre une réelle justice environnementale au Québec.

Les injustices environnementales au Québec

Les risques environnementaux affectent plus souvent la santé de la population québéboise défavorisée, immigrante, racisée et autochtone. On peut et on doit agir pour contrer ces injustices.

Aidez à faire de la justice environnementale une priorité au Québec

Justice environnementale : accès à la nature

justice environnementale 12 degres
À Montréal, il y a moins de végétation dans les quartiers où vivent les populations avec le plus faible statut socioéconomique. Plus précisément, on trouve des îlots de chaleur dans 73 % des quartiers avec le plus faible statut socioéconomique, comparativement à seulement 20 % dans les quartiers montréalais avec le statut socioéconomique le plus élevé. Or la différence de température entre un îlot de chaleur (p. ex., un stationnement) et un îlot de fraîcheur (p. ex., un parc) peut atteindre jusqu’à 12 °C, ce qui cause beaucoup plus de risques pour la santé lors de vagues de chaleur.

La différence de température entre un îlot de chaleur et un îlot de fraîcheur peut atteindre jusqu’à 12 °C.

Justice environnementale : gestion des matières résiduelles

justice environnementale dechet
Dans les villages nordiques du Québec, les déchets sont brûlés à ciel ouvert, rejetant dans l’air des contaminants toxiques et de la fumée qui peut atteindre les zones habitées. Or il a été reconnu que cette pratique est susceptible d’induire des risques élevés pour la santé des populations exposées. Cette préoccupation a été soulevée à maintes reprises par les communautés Inuites et Naskapies au cours des consultations menées en 2021 par la commission d’enquête du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) sur l’état des lieux et la gestion des résidus ultimes au Québec. La commission d’enquête du BAPE était alors d’avis que le gouvernement devrait tout mettre en œuvre pour identifier de façon consensuelle, avec les communautés locales et régionales, les alternatives au brûlage à ciel ouvert.

Procurez-vous notre livre
La nature de l’injustice

Réalisé par la Fondation David Suzuki et publié par Écosociété, ce nouvel ouvrage grand public sans équivalent en français aborde une large diversité d’injustices environnementales à l’échelle du Québec, du Canada et du monde.

Réunissant les voix de 21 scientifiques et militant.e.s renommé.e.s – notamment David Suzuki, Katsi’tsawkas Ellen Gabriel, Lisa Koperqualuk, Ingrid Waldron et Jérôme DuprasLa nature de l’injustice jette la lumière sur la violence de discriminations environnementales méconnues et fournit des pistes essentielles à la transition socioécologique.

Par exemple, les concentrations de polluants organiques persistants (POP) sont de 2 à 11 fois plus élevées chez les Inuit que chez les personnes vivant dans le sud du Canada, entraînant d’importantes répercussions sur leur santé. En Nouvelle-Écosse, une analyse globale démontre que les sites industriels rejetant des substances toxiques ont très souvent été implantés à proximité des communautés afrodescendantes. Les « gens du voyage », en France, sont forcés de vivre dans des aires d’accueil désuètes situées à proximité d’usines et de grands axes routiers.

Trouvez La nature de l’injustice dans votre librairie préférée ou achetez-le en ligne!

Aidez à faire de la justice environnementale une priorité au Québec

Les visages de la lutte au Québec

Découvrez certains des groupes qui sont au-devant de la lutte pour la justice environnementale au Québec.

À travers leur militantisme et leur travail communautaire, ils sont parmi les leaders du mouvement pour une société égalitaire et résiliente face à la crise climatique.

On peut et on doit agir pour contrer ces injustices

Voici une série de recommandations qui permettraient au Québec de rattraper son retard et d’assumer un rôle de leadership dans la lutte contre les changements climatiques et la gouvernance environnementale sous les angles de l’équité, de la santé publique et des droits humains :

  1. Adopter une loi visant à faire progresser la justice environnementale et mettre sur pied un comité consultatif sur la justice environnementale;
  2. Reconnaître le droit à un environnement sain et respectueux de la biodiversité à titre de droit fondamental et créer un mécanisme permettant à la population québécoise de demander une enquête du BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement) lorsqu’une violation de leur droit à un environnement sain est soupçonnée;
  3. S’outiller pour mieux décrire les situations d’injustices environnementales;
  4. Améliorer la participation du public dans la prise de décision en environnement;
  5. Adopter une loi afin de mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones au Québec et prendre toutes mesures législatives nécessaires à la mise en œuvre du Principe de Joyce;
  6. Assurer l’équité dans nos mesures environnementales;
  7. Formaliser la prise en compte des impacts sur la santé et sur la lutte aux changements climatiques, ainsi que le respect du principe de consentement préalable, libre et éclairé des peuples autochtones lors de tout projet soumis à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement;
  8. Bonifier le cadre juridique afin d’assurer la prise en compte des impacts cumulatifs des projets réalisés sur le territoire québécois.

Parce que des mesures justes sauveraient des vies, elles éviteraient aussi de créer des politiques publiques inefficaces, sauveraient des coûts faramineux en santé, favoriseraient la cohésion sociale, et dans le fond, augmenteraient la résilience du Québec face au climat changeant présent et futur.

Faites partie de la solution!

La pollution et la dégradation environnementale frappent de façon disproportionnée les populations vulnérables.

Aidez à faire de la justice environnementale une priorité au Québec