
Faire ses valises de manière réfléchie est un moyen simple, mais efficace de réduire votre empreinte écologique lorsque vous voyagez.
Le voyage nous inspire, nous met en relation et élargit nos horizons, mais il fait aussi des ravages. En faisant des choix judicieux – et avec une bonne préparation –, vous pouvez voyager tout en minimisant votre empreinte écologique.
Voyagez léger, peu importe où vous allez. Planifiez de façon responsable. Faites vos valises de manière avisée et prenez des décisions éclairées tout au long de votre séjour.
Voyager est un privilège
Il n’est pas donné à tout le monde d’explorer de nouveaux endroits, de découvrir divers environnements et cultures.
Beaucoup de gens ne peuvent pas voyager, que ce soit à cause de contraintes économiques, de limites de temps, de problèmes de santé, de restrictions politiques ou de facteurs environnementaux. D’autres voyagent fréquemment, souvent sans tenir compte des répercussions de leurs aventures. Or, le privilège de voyager implique certaines responsabilités, comme celle de respecter la planète et les communautés visitées.
Le tourisme et ses conséquences sur l’environnement
Bien que le tourisme bénéficie à l’économie et favorise les échanges culturels, les conséquences environnementales et sociales n’en sont pas moins importantes. Le tourisme de masse met souvent l’accent sur la facilité et la consommation plutôt que sur le soin et la durabilité.
L’épuisement des ressources naturelles
Le secteur du tourisme exerce une pression considérable sur l’eau, la terre, l’énergie et l’alimentation (source en anglais). En effet, la haute saison entraîne une augmentation de la demande qui cause parfois des pénuries et une dégradation de l’environnement pour les communautés locales.
La pollution
Le tourisme contribue à diverses formes de pollution qui dépassent souvent la capacité de gestion des systèmes et des infrastructures locales. En outre, la pollution de l’air causée par le transport aérien contribue aux émissions de carbone et aux changements climatiques. La pollution sonore associée à ce mode de transport, aux activités récréatives et au développement peut également perturber la faune et les communautés. Par ailleurs, les ordures et les eaux usées générées par le tourisme constituent un défi important pour les régions où les infrastructures sont limitées. Les déchets, les déversements marins et l’écoulement des eaux usées affectent la faune, les écosystèmes aquatiques et la qualité de l’eau. Les complexes touristiques, infrastructures et hôtels mal conçus se heurtent à l’architecture et aux paysages locaux, entraînant ainsi une pollution visuelle.
La dégradation
Avec ses constructions, ses excès et ses activités récréatives continues, le tourisme altère les écosystèmes (source en anglais). En effet, les infrastructures touristiques endommagent les plages, les milieux humides, les forêts et les écosystèmes aquatiques, perturbant les espèces et les cycles naturels. La surutilisation des sentiers et des zones naturelles entraîne la détérioration de la végétation, l’accélération de l’érosion et la réduction de la biodiversité.
Écotourisme ou tourisme durable?
Les concepts d’« écotourisme » et de « tourisme durable » sont souvent utilisés de façon interchangeable. Ils ont toutefois chacun une signification et des caractéristiques différentes.
L’écotourisme est un type de tourisme qui se veut durable et axé sur la nature. Il vise à encourager la conservation, l’éducation et la participation locale, et ce, en minimisant les impacts sur l’environnement. À son meilleur, il contribue à la protection des écosystèmes et au financement d’initiatives de conservation. Cependant, il est souvent critiqué pour son écoblanchiment, son renforcement des dynamiques de pouvoir coloniales et son expulsion des peuples autochtones de leurs terres ancestrales au nom de la conservation, ce qui entraîne l’émergence de réfugié.e.s de la conservation (source en anglais).
Le tourisme durable consiste en une approche plus large qui s’applique à tous les types de voyages. Selon cette approche, on prend en considération l’ensemble des conséquences du tourisme, qu’elles soient environnementales, culturelles ou économiques. Ce type de tourisme vise à minimiser les dommages tout en maximisant les bénéfices pour les communautés et les écosystèmes.
L’écotourisme et le tourisme durable mettent tous les deux l’accent sur l’intendance environnementale. Alors que l’écotourisme est davantage axé sur la nature et la conservation, le tourisme durable s’applique quant à lui à l’ensemble de l’industrie du tourisme.
Un conseil : avant de réserver un voyage axé sur l’écotourisme, assurez-vous d’effectuer des recherches approfondies sur la destination et l’agence de voyages. Posez des questions : comment les populations et les écosystèmes locaux sont-ils affectés et impliqués? Choisissez des expériences qui mettent l’accent sur la durabilité plutôt que sur le spectacle.
Des destinations touristiques qui s’adaptent
Slovénie
Ljubljana interdit les voitures au centre-ville et mise sur le vélo, les transports en commun et les zones piétonnes. Le « Plan Vert » national certifie les entreprises et régions engagées dans le tourisme durable, aidant les personnes qui voyagent à faire des choix plus écoresponsables.
Palaos
Aux Palaos, les touristes signent un serment apposé sur leur passeport, promettant de protéger la nature et la culture locales. Ce pays du Pacifique a aussi été le premier à interdire les crèmes solaires nocives pour les récifs, renforçant son engagement envers l’environnement.
Bhoutan
Le Bhoutan limite le tourisme avec une approche « haute valeur, faible impact ». Les visiteur.euse.s paient un frais journalier de développement durable, servant à protéger la culture et la nature, tout en finançant des programmes sociaux et des projets de durabilité dans le pays.
Sources:
- Slovenia Tourism, Green Scheme of Slovenian tourism
- Palau Pledge
- Visit Bhutan, Sustainable Development Fee
Avant de partir : planifier un voyage durable
Voyager de manière durable, ça ne signifie pas de laisser tomber l’aventure. Il s’agit plutôt de faire des choix plus intentionnels. Une préparation méticuleuse est nécessaire pour que le voyage soit durable et qu’il minimise l’impact sur l’environnement.
Choisissez votre destination avec soin
- Évitez les destinations touristiques populaires. En raison du surtourisme, de nombreuses destinations touristiques importantes doivent faire face à une pression environnementale croissante et au déplacement de populations locales. Si vous prévoyez visiter une destination populaire, évitez d’y aller pendant la saison haute.
- Voyagez plus près de chez vous. Découvrez la beauté et la culture tout près de chez vous (en camping, par exemple). Vous diminuerez votre impact en vous rendant à des destinations accessibles par bus ou par train, évitant ainsi de prendre l’avion.
- Choisissez des destinations qui font la promotion des pratiques de tourisme durable. Informez-vous. Cherchez des destinations, des voyagistes ou des agent.e.s de voyages qui ont des politiques rigoureuses en matière de durabilité. Certaines destinations touristiques sont reconnues pour leur engagement en faveur du tourisme durable (source en anglais). Identifiez les villes avec des initiatives d’écotourisme urbain.

Aide-mémoire pour un tourisme durable
Lors de la réservation d’un voyage organisé, d’une activité ou d’un hébergement, soyez alertes aux signes d’écoblanchiment.
Détectez les indicateurs de responsabilité environnementale :
- Les initiatives de réduction de l’impact environnemental sont-elles clairement énoncées (pratiques de réduction de déchets, d’utilisation d’énergie propre, d’approvisionnement local, par exemple)?
- La taille du groupe est-elle limitée pour réduire l’empreinte écologique?
- À quoi ressemblent les interactions avec les habitats naturels?
- Y a-t-il une politique de durabilité ou de tourisme éthique accessible en ligne?
- Les avis et les témoignages, en particulier de la population locale, correspondent-ils à ce qui est publicisé?
Soyez à l’affut d’indicateurs d’un engagement communautaire respectueux et éthique :
- L’entreprise est-elle détenue et exploitée localement?
- Les populations locales sont-elles impliquées dans l’expérience (et non pas seulement observées)?
- Les traditions culturelles sont-elles traitées avec respect et non pas réduites à des performances et des marchandises touristiques?
- Est-ce que les guides locaux reçoivent une rémunération juste, un traitement éthique et jouissent de conditions de travail sécuritaires?
Si vous n’êtes pas en mesure de répondre à ces questions, adressez-les à votre agence de voyages.

Voyage en avion et changements climatiques
Les vols en avion représentent 70 % des émissions générées par votre voyage. Si le voyage en avion est inévitable, faites des choix éclairés. Informez-vous sur les répercussions de ce type de transport sur les changements climatiques et sur les mesures que vous pouvez prendre pour y remédier.
Prévoyez un itinéraire qui réduit les impacts écologiques
- Restez plus longtemps sur place, et à moins d’endroits. Le ralentourisme diminue les émissions et crée des expériences plus significatives, offrant davantage de possibilités de participer à des échanges culturels.
- Optez pour des hébergements et des agences de voyages détenus par la population locale. Dans la mesure du possible, trouvez des hôtels, des auberges ou des séjours en famille d’accueil porteurs d’initiatives en matière de durabilité (p. ex. : électricité fournie grâce à des énergies renouvelables, mesures de conservation de l’eau, politiques de réduction des déchets).
- Réservez des activités respectueuses de la faune et des écosystèmes. Évitez les entreprises et les activités qui exploitent les animaux ou qui fragilisent l’environnement.
Faites vos bagages pour un voyage plus vert
Faire ses valises judicieusement est une manière simple et efficace de réduire votre empreinte écologique en voyage.
- Voyagez léger. Plus vos bagages sont lourds, plus il faudra de combustible pour les transporter – particulièrement par avion. Tenez-vous-en à des morceaux polyvalents et durables que vous pourrez assembler, combiner et superposer.
- Apportez des objets essentiels réutilisables. Évitez les plastiques à usage unique en mettant dans vos bagages des objets réutilisables (p. ex. : des couverts de voyage, une gourde d’eau, une serviette de table en tissu, un contenant alimentaire réutilisable ou une pochette à collation, un sac de courses réutilisable, etc.).
- Privilégiez des articles de toilette durables et générant peu de déchets. Des contenants rechargeables, du shampoing solide, des savons ou des revitalisants en barre, des produits biodégradables, du dentifrice en pastilles, des cotons-tiges réutilisables et des coupes menstruelles.
Une astuce! Avez-vous besoin de renouveler votre équipement, vos accessoires et vos vêtements de voyage? Privilégiez le marché de seconde main en vous rendant dans des friperies locales ou des boutiques de consignation, ou bien empruntez ce dont vous avez besoin à vos proches.
Pendant votre périple : voyager tout en réduisant votre empreinte écologique
Une fois arrivé.e à destination, il existe de nombreuses manières de réduire votre impact.
- Respectez les cultures et les coutumes locales. Soyez conscient.e des codes culturels, apprenez des phrases de base dans la langue locale et établissez des liens authentiques avec la communauté (p. ex., embauchez un.e guide local.e, participez à une visite organisée par la communauté, séjournez dans un petit hôtel familial, etc.).
- Magasinez raisonnablement et soutenez les communautés locales. Au lieu d’acheter des souvenirs produits massivement, optez pour des produits faits à la main par des artisan.e.s de la région. Choisissez des articles pratiques qui vous serviront.
- Utilisez les transports en commun. Évitez de louer des automobiles ou de prendre des taxis, dans la mesure du possible. L’utilisation des transports en commun réduit votre empreinte carbone. Vous aurez également l’occasion de découvrir votre destination d’un point de vue local. Explorez les options dans le cadre de votre planification.
- Mangez en toute connaissance de cause. Prenez vos repas dans des établissements familiaux. Consommez des aliments régionaux et saisonniers, si possible. Préparez vos propres collations pour limiter les déchets d’emballage. Emportez toujours avec vous un contenant réutilisable pour y mettre vos restes, afin d’éviter le gaspillage.
- Respectez la faune locale. Évitez les excursions et les activités qui exploitent les animaux (comme les promenades à dos d’animal ou les zoos non éthiques). Soutenez les visites éthiques de découverte de la faune et les réserves axées sur le bien-être et la réadaptation des animaux.
Après votre voyage : continuez sur votre lancée
Le tourisme durable, c’est tout un cheminement. Chaque voyage offre l’occasion d’améliorer nos pratiques.
Prenez le temps de réfléchir à votre voyage, aux réussites et à ce qui pourrait être amélioré.
Partagez votre expérience de voyage à faible impact avec vos ami.e.s et votre famille. Faites part de vos conseils et recommandations. Encouragez les autres à faire des choix durables en matière de voyage.
Soutenez les endroits que vous avez visités. Pensez à faire des dons aux programmes locaux de conservation ou aux initiatives communautaires.