Nos choix de consommation ont un impact sur notre environnement. Cet été et tout au long de l’année, faites des choix éclairés afin de protéger le fleuve Saint-Laurent.
Avant de vous rendre à votre poissonnerie ou à votre épicerie locale pour acheter des poissons ou fruits de mer, trois points sont à retenir :
- L’origine du produit. Au Canada, le pays d’origine doit être clairement identifié sur l’étiquette de vente tant pour les produits frais qu’emballés. Il n’est pas obligatoire de mentionner si le poisson est issu d’un élevage ou d’une capture sauvage (bien que cette information soit importante pour faire un achat éclairé!).
- La chaîne de transformation. Selon l’Agence canadienne d’inspection des aliments, le pays d’origine inscrit sur l’étiquette est le pays dans lequel la dernière transformation importante a eu lieu. Par exemple, un poisson d’élevage produit en Chine mais paré, fileté et pané dans une usine à poisson française portera la mention « Produit de France ». Pour s’assurer que le poisson que vous mangez est bien de l’origine inscrit sur l’emballage, surveillez les logos d’organismes qui certifient la traçabilité des produits (MSC, Friend of the sea, ASC, Global GAP).
- La traçabilité et l’étiquetage du poisson frais. L’origine du poisson frais peut être controversée. Il n’est pas rare que l’étiquetage soit erroné et que le poisson vendu ne corresponde pas à l’espèce affichée sur l’étiquette. Que faire? Vous devrez vous fier à votre poissonnerie. Un conseil, achetez des produits de la mer pour lesquels vous avez le plus d’information.
Voici également quelques questions à garder en tête afin de faire un choix écoresponsable :
1. Est-il certifié durable?
Les produits provenant de pêcheries durables sont identifiés par des écoétiquettes. Informez-vous sur les méthodes de pêche ou d’élevage utilisées, car certaines sont particulièrement nocives
2. Est-ce que la pêche à la crevette est dommageable pour l’environnement?
Il y a deux types de pêche au chalut : le chalut pélagique (midwater trawling) et le chalut de fond (bottom trawling or dragging). Le chalut pélagique cible les espèces de poisson vivant dans la colonne d’eau comme la crevette, la sardine, le maquereau, le thon, l’anchois. Le chalutier déploie son filet entre deux eaux et règle sa hauteur, en relation au fond, grâce à la longueur des câbles (funes) et à la vitesse du navire. Cette technique de pêche n’a pas d’impact sur le fond de la mer et sur les habitats marins. Cependant, cette technique a un haut taux de prises accessoires (espèces de poissons non visées, tortues, mammifères marins, etc.).
Le chalut de fond permet de pêcher les poissons benthiques comme la morue, le flétan, la sole, l’aiglefin. Afin de cueillir les poissons de fond, le chalutier maintient son filet ouvert à l’aide de deux grandes plaques de métal. Le bas du filet, lesté d’une chaine, est muni de rouleaux et traine sur le fond. Cette technique détruit les fonds marins et favorise les prises accessoires.
3. Pourquoi préfère-t-on le confinement total à l’élevage en mer?
On préfère les installations aquacoles fermées pour des raisons de biosécurité et d’hygiène. Premièrement, les poissons transgéniques (génétiquement modifié) ou les espèces étrangères peuvent s’échapper (ou être libéré) s’ils sont élevés dans des cages situées en mer. Cette situation est préoccupante car le comportement et la croissance d’espèces transgéniques ainsi que leurs impacts sur l’environnement et sur les espèces sauvages sont peu documentés. De plus, l’introduction d’une espèce étrangère dans un écosystème peut entraîner des conséquences néfastes et elle peut devenir une espèce invasive. Deuxièmement, l’aquaculture en clos ouvert produit des déchets (poissons morts, matière fécale, oiseaux) qui peuvent nuire à l’écosystème. Donc l’utilisation de bassins offre un meilleur contrôle de la qualité de l’eau et de la gestion des déchets.
4. Est-ce que la pêche au homard est dommageable pour l’environnement?
Cette méthode de pêche a un impact modéré sur les habitats marins. Les pêcheurs commerciaux utilisent des pièges à homard fait de treillis métalliques. Ces pièges sont retenus au fond par un poids et sont identifiés à la surface par une bouée. Bien qu’ils ne soient pas connus pour endommager le fond marin, la présence d’un grand nombre de pièges peut avoir un impact cumulatif considérable sur les habitats benthiques.
Avec ces notions en mains, vous serez mieux outillé.e afin de choisir des produits issus de pêcheries durables. Ainsi, n’hésitez pas à poser les questions suivantes à votre poissonnerie :
- Quel est le pays d’origine du produit vendu?
- Le produit est-il certifié durable?
- Quelle méthode de pêche ou d’élevage a été utilisée?
Bon appétit!