Publié le 30 octobre 2021 dans La Presse

Peut-être avez-vous récemment reçu un joli paquet de lettres de la part d’Élections Québec pour nous dire d’aller voter le 7 novembre prochain. Inscription sur la liste électorale, trois votes différents… En partant, c’est mêlant. Et puis de toute façon, ça ne sert à rien, le gouvernement municipal, non ?

Entre le creusement des inégalités sociales, la crise du logement, la crise climatique, on a légitimement le droit de se demander : « Mais coudonc, ils font quoi nos politicien-ne-s ?! ». On appuie un 3e lien autoroutier au provincial et on affirme que nous avons besoin d’étendre un oléoduc pour financer la transition énergétique au fédéral. À côté de ça, ce même palier de gouvernement nous annonce que le Canada sera carboneutre en 2050…

Gestionnaire des poubelles

Cette entrée en matière un peu crue vise simplement à mettre en lumière que les gouvernements municipaux ne font jamais l’objet de considération lorsqu’on adresse ces sujets-là, alors qu’ils sont les plus proches de nous (les fameux « gouvernements de proximité »). Les grandes décisions se prendraient au provincial ou au fédéral, et dans le fond, le rôle des municipalités serait de gérer le ramassage des déchets.

Il est où, l’impact concret ?

Ça, c’est omettre le fait que nos villes ont des compétences en matière de culture, de protection des milieux naturels, de mobilité, de logements sociaux, d’agriculture urbaine ou encore d’aménagement du territoire. Toutes des responsabilités qui nous touchent directement, au quotidien. On le voit, si notre municipalité priorise les investisseurs privés à la création de logements sociaux et abordables. On le sait, lorsqu’on manque notre bus de quelques secondes, qu’on va être en retard à un cours parce qu’il n’y en a qu’un par heure. On est capable de les compter, si dans notre quartier, il y a moins d’arbres que de cases de stationnement. Bref, on pourrait enchaîner les exemples, mais le but ici est bien d’affirmer que les municipalités ont un immense rôle à jouer quant à la qualité de nos milieux de vie et à la réduction des inégalités sociales. Entre une municipalité proactive sur ces questions-là et une loi climat pour 2050, il se situe où, l’impact concret, finalement ?

Pour que l’on puisse décider

La lutte pour la justice climatique nécessite que l’on décide comment mieux vivre ensemble, par la transformation et la réorganisation de nos milieux de vie. Et pour réussir à relever ce défi, les municipalités sont non seulement les mieux placées, mais elles sont aussi le lieu où la participation citoyenne peut être la plus effective, si l’on décide de s’y intéresser. Commençons par un vote, puis pourquoi pas un projet de budget participatif ou d’assemblée citoyenne. Mais le 7 novembre prochain, commençons par un vote. Pas pour dire que la participation politique s’arrête à un vote aux quatre ans. Mais pour décider qui seront les plus à même de nous accompagner dans la réalisation de nos engagements au sein de nos communautés, à l’école ou encore dans la rue. Parce qu’un conseil municipal de notre bord, c’est synonyme d’un pouvoir d’action décuplé. Pour tout ça, ça vaut finalement la peine qu’on s’y intéresse.