Bol de salade de légumes et légumineuses

Les études montrent que les régimes à base de plantes réduisent le risque de maladies cardiaques, de diabète, de démence, d’hypertension artérielle, d’obésité, de certains cancers et plus encore. (Photo : Anna Pelzer via Unsplash)

Nos systèmes alimentaires ont des conséquences énormes sur la santé des êtres humains et de la planète. Toutes les activités de culture, de production, de transformation, de transport et de consommation des aliments contribuent de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre – surtout dans les régions riches où les gens consomment davantage de tout, et notamment de la viande. Les systèmes alimentaires mondiaux sont aussi de gros consommateurs d’eau et de gros pollueurs. De plus, l’agriculture occupe des superficies gigantesques et constitue un facteur important de perte et de destruction des habitats.

Une nouvelle étude (en anglais) de l’Université d’Oxford confirme ce que les végétalien.ne.s disent depuis des années : une alimentation entièrement à base de plantes réduit considérablement les émissions, la pollution et la conversion des terres.

L’étude approfondie, publiée dans Nature Food, a établi le lien entre « les données alimentaires d’un échantillon de 55 504 personnes végétaliennes, végétariennes, mangeuses de poisson et mangeuses de viande avec les données au niveau des aliments sur les émissions de gaz à effet de serre, l’utilisation des terres, l’utilisation de l’eau, les risques d’eutrophisation et la perte potentielle de biodiversité provenant de l’examen de 570 analyses du cycle de vie couvrant plus de 38 000 exploitations agricoles dans 119 pays ».

Les chercheur.euse.s ont constaté que l’impact du régime alimentaire des personnes végétaliennes était quatre fois moins important que celui des personnes qui mangent beaucoup de viande (plus de 100 grammes par jour) en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre, l’utilisation du sol et l’eutrophisation (surabondance de nutriments, d’algues et de plantes dans les systèmes aquatiques), et environ 34 % et 46 % pour la perte de biodiversité et l’utilisation de l’eau, respectivement.

C’est important parce que les systèmes alimentaires génèrent environ un tiers des émissions mondiales (y compris le puissant méthane provenant de l’élevage; les émissions de méthane étaient 93 % plus faibles pour les régimes végétaliens que pour les régimes à forte teneur en viande) et sont responsables de 70 % de l’utilisation de l’eau douce et de 78 % de sa pollution.

Un régime végétalien est bien meilleur pour l’environnement que tous les autres – avec des émissions réduites de moitié par rapport à un régime à faible teneur en viande – cependant réduire sa consommation de viande et de produits d’origine animale est un pas dans la bonne direction et peut faire une différence.

La bonne nouvelle est que, même si les régimes végétaliens sont meilleurs à tous points de vue, les régimes comprenant moins de viande (moins de 50 grammes par jour) et les régimes végétariens sont aussi nettement meilleurs pour l’environnement et le climat que les régimes comprenant beaucoup de viande. L’étude a montré que les régimes pauvres en viande avaient deux fois moins d’impact que les régimes riches en viande sur les émissions, la pollution de l’eau et l’utilisation du sol. Au Royaume-Uni, cela équivaudrait à retirer huit millions de voitures de la circulation. « Cependant, les différences entre les régimes comprenant peu de viande, pescétariens et végétariens étaient relativement faibles », a rapporté The Guardian (article en anglais).

Un régime végétalien est bien meilleur pour l’environnement que tous les autres – avec des émissions réduites de moitié par rapport à un régime à faible teneur en viande – cependant réduire sa consommation de viande et de produits d’origine animale est un pas dans la bonne direction et peut faire une différence.

Quoique d’autres moyens soient nécessaires pour réduire les impacts du système alimentaire – tels que la réduction du gaspillage alimentaire, l’augmentation de l’agriculture durable et régénérative, et le soutien à la production alimentaire locale – c’est la modification des habitudes de consommation d’aliments et de boissons des gens, en particulier dans les nations plus riches, qui aura l’effet global le plus important.

Il est essentiel de réformer les pratiques agricoles afin de protéger les sols et leur capacité à séquestrer le carbone, et à ce sujet, nous pouvons beaucoup apprendre des peuples qui vivent sur place depuis des millénaires et qui ont découvert comment se nourrir sans épuiser les systèmes qui soutiennent l’agriculture, qu’elle soit à petite ou à grande échelle.

Il est possible de réduire certains impacts de l’élevage – par exemple en ajoutant des algues à la nourriture des porcs et des moutons pour réduire les émissions de méthane. Mais cette démarche ressemble un peu à celle de l’industrie pétrolière qui utilise le captage et le stockage du carbone pour réduire les émissions liées à la production; il s’agit davantage de trouver des moyens pour poursuivre des pratiques destructrices que de prendre les mesures nécessaires pour les diminuer.

Les études montrent que les régimes à base de plantes réduisent le risque de maladies cardiaques, de diabète, de démence, d’hypertension artérielle, d’obésité, de certains cancers et plus encore.

Réduire ou éliminer la viande de votre alimentation est aussi beaucoup plus sain – et délicieux! Un régime végétarien ou végétalien bien équilibré comprend plus de fruits, de légumes, de noix et de légumineuses, et donc moins de cholestérol et davantage de fibres. Les études montrent que les régimes à base de plantes réduisent le risque de maladies cardiaques, de diabète, de démence, d’hypertension artérielle, d’obésité, de certains cancers et plus encore.

Quel que soit le régime, il est crucial que les personnes obtiennent les nutriments dont ils ont besoin. Cela signifie que les besoins nutritionnels doivent souvent être satisfaits de différentes manières pour différentes personnes dans différents endroits – un régime végétalien n’est pas pratique pour tout le monde, en particulier pour les populations du Nord qui dépendent et ont accès au poisson et au gibier depuis des millénaires.

Cela signifie aussi que les personnes qui choisissent un régime végétalien doivent s’assurer qu’elles obtiennent un bon équilibre de protéines, de minéraux et de vitamines, en particulier les vitamines B12 et D, le fer, le zinc et le calcium, ce qui peut impliquer l’utilisation d’aliments enrichis et de compléments alimentaires en plus des sources végétales biodisponibles.

Nous avons récemment écrit sur la nécessité pour les personnes et les pays privilégiés de réduire ce que beaucoup considèrent comme un « luxe » si nous voulons prendre la crise climatique au sérieux. La consommation excessive de viande est l’un de ces luxes que le monde ne peut plus se permettre.