Alors que les femmes sont sous-représentées dans l’élaboration des lois et de la gouvernance environnementale, voici les portraits de sept activistes qui ont lutté et luttent contre la dégradation des écosystèmes naturels.
Sheila Watt-Cloutier
Sheila Watt-Cloutier est une militante inuit canadienne qui défend le droit de son peuple à vivre dans le froid. La glace, qui fait partie du mode de vie traditionnel des Inuits, est en train de fondre, constituant un enjeu de droits humains. Son combat contre le réchauffement climatique lui a valu d’être nommée au prix Nobel de la paix en 2007. De plus, elle a pris part aux négociations des Nations-Unies contre l’usage des organismes polluants persistants, qui ont un effet néfaste sur la santé et l’héritage culturel des communautés inuites. Elle a aussi présenté à la Commission interaméricaine des droits de l’homme une pétition pour la reconnaissance du droit inuit au froid. Elle s’est vue décernée plusieurs récompenses et distinctions ensuite, telles que le prix Champions de la Terre et le prix Sophie. Son autobiographie, intitulée Le droit au froid, relate sa lutte pour protéger sa culture et a également été nominée pour plusieurs prix.
Rachel Carson
Rachel Carson était une biologiste marine et écologiste américaine, qui a contribué à lancer le mouvement écologiste moderne. Elle est connue pour la publication de son livre Printemps silencieux en 1962, qui porte sur les conséquences destructrices de l’utilisation des pesticides sur la faune et la flore. Cet ouvrage a significativement contribué à sensibiliser le public à la question environnementale et a poussé les élu.e.s américain.e.s à établir de nouvelles lois sur l’autorisation des pesticides. R. Carson a fortement influencé le mouvement d’écologie profonde et l’écoféminisme. L’Agence américaine de protection de l’environnement a par la suite été créée sous l’administration Nixon aux États-Unis.
Wangari Maathai
Biologiste kenyane, Wangari Maathai a reçu le prix Nobel de la paix en 2004 pour sa contribution au développement durable et aux droits des femmes. Elle est ainsi devenue la première femme africaine à recevoir ce prix. Cette récompense a marqué l’aboutissement d’une carrière amorcée en 1977 lorsqu’elle fonde le Green Belt Movement, qui vise à lutter contre la désertification, la déforestation, la crise de l’eau et la faim en milieu rural. Ce mouvement a encouragé les populations à planter de nouveaux arbres dans les zones déboisées et à tirer un revenu durable de la terre. Plus de 900 000 femmes kenyanes ont ainsi vendus des plants pour la reforestation!
Le Green Belt Movement a encouragé les populations à planter de nouveaux arbres dans les zones déboisées et à tirer un revenu durable de la terre. Plus de 900 000 femmes kenyanes ont ainsi vendus des plants pour la reforestation!
Vandana Shiva
Vandana Shiva est une physicienne et une philosophe indienne écoféministe, qui considère la terre comme une entité inhérente à l’individu. Elle appelle à une transformation qui fera cesser les changements climatiques, les inégalités, les injustices, les guerres et la faim. Elle est l’une des fondatrices de la Women’s Environment & Development Organization, ainsi que fondatrice du mouvement pour la conservation de la biodiversité et les droits des agriculteurs, Navdanya, et de la Research Foundation for Science, Technology and Natural Resource Policy. Elle est connue pour avoir critiqué la révolution verte en Asie, une initiative internationale lancée dans les années 1960 pour accroître la production alimentaire dans les pays moins développés grâce à des semences à haut rendement et à l’utilisation accrue de pesticides et d’engrais. Elle a également participé au mouvement Chipko dans les années 1970, qui s’opposait à l’exploitation commerciale des forêts en Inde.
Greta Thunberg
Greta Thunberg est une jeune militante suédoise qui a amorcé un mouvement international de lutte contre les changements climatiques en 2018. Avec son message « Grève de l’école pour le climat » écrit à la main sur une pancarte, elle a séché l’école pour manifester devant le Parlement suédois. Son initiative a fait le tour du monde grâce aux médias sociaux et a poussé des étudiant.e.s du monde entier à s’allier et à en faire de même. Des grèves ont eu lieu alors dans de nombreux pays tels que le Canada, le Royaume-Uni ou le Danemark. Grâce au mouvement Fridays For Future, G. Thunberg et des milliers d’autres jeunes font pression sur les dirigeants et les législateurs afin qu’ils agissent contre les changements climatiques. En mars 2019, des activistes pour le climat du monde entier se sont réunis pour coordonner la première grève mondiale pour le climat. 1,6 million de personnes issues de 125 pays y ont participé!
En mars 2019, des activistes pour le climat du monde entier se sont réunis pour coordonner la première grève mondiale pour le climat. 1,6 million de personnes issues de 125 pays y ont participé!
Isatou Ceesay
Isatou Ceesay est une militante gambienne. Elle est connue pour sa lutte contre la pollution plastique grâce au recyclage. Elle a ainsi lancé le mouvement One Plastic Bag dans son pays, grâce auquel elle a appris aux femmes à recycler le plastique pollué pour en faire des produits vendables qui leur rapportent des revenus, comme des sacs à main. Elle a également créé l’organisation Njau Recycling and Income Generation Group, à laquelle des centaines de femmes prennent part afin de rassembler des déchets pour les réutiliser, réduisant ainsi les déchets mis en décharge. Aujourd’hui, les déchets continuent à être transformés en de multiples produits, tels que du compost, des bijoux ou des fauteuils.
Jane Goodall
Ethnologue et anthropologue britannique, Jane Goodall est considérée comme la plus grande spécialiste des chimpanzés au monde après avoir étudié pendant 55 ans les chimpanzés sauvages du parc national de Gomber Stream en Tanzanie. Elle est aussi une militante dévouée à la cause de la protection et de la conservation des animaux. De plus, l’Institut Jane Goodall travaille avec des personnes du monde entier afin de comprendre comment nous pouvons aider l’humanité tout en protégeant les milieux naturels. Ce centre promeut la recherche, l’éducation et la conservation de la faune. J. Goodall a entre autres reçu le titre de commandeure de l’ordre de l’Empire britannique en 1995 et a été nommée « messagère de la paix » par Kofi Annan en 2002.