
Première ministre de l’Alberta Danielle Smith et PDG d’Enbridge Greg Ebel. De toute évidence, ces personnalités politiques sont au service d’une seule industrie plutôt que de la population qui les a élues. (Photo : Chris Schwarz via Flickr)
Que faire des responsables politiques qui s’opposent farouchement à tout progrès? Le constat est sans équivoque : l’extraction, la transformation, le transport et la combustion inutile de gaz, de pétrole, et de charbon contaminent l’air, l’eau et la terre. De plus, cela contribue à l’inflation et à des seuils critiques de réchauffement planétaire. Moins dévastatrices, les énergies renouvelables s’avèrent plus efficaces et créatrices d’excellents emplois sans mener au réchauffement de la planète.
Malgré cela, des personnalités politiques – de Pierre Poilievre, à Danielle Smith et Donald Trump (en anglais) – ont choisi de s’opposer à toute mesure susceptible de contribuer à l’abandon des combustibles fossiles. Au 19e siècle, les gens de leur acabit auraient insisté pour brûler de l’huile de baleine et se promener à cheval.
Après avoir perdu son siège aux élections fédérales, Poilievre s’est présenté dans une circonscription où la victoire lui était assurée. Le soir même de l’élection partielle, il a clairement énoncé ses priorités : éliminer les réglementations et les mesures incitatives pour les véhicules électriques, le tout sans aucune mention des changements climatiques (source en anglais).
Plusieurs responsables politiques nient l’existence des crises liées au climat et à la biodiversité ainsi que les dangers qu’elles représentent pour l’humanité. Les autres, qui prétendent comprendre ces problèmes, ne semblent guère s’en soucier.
Les véhicules électriques ne sauveront pas la planète; les voitures à usage personnel nuisent à l’environnement, peu importe leur source d’alimentation. Toutefois, ils valent certainement mieux que les voitures à essence. Plus efficaces et durables, les voitures électriques s’avèrent moins polluantes et coûteuses. Il faut abandonner l’utilisation de véhicules personnels et se doter de véhicules électriques pour les livraisons, les urgences, les taxis, le transport en commun et à la demande ainsi que pour d’autres services indispensables.
Selon Santé Canada, la pollution atmosphérique générée par les voitures, camions et VUS à essence entraîne 1 200 décès prématurés et des millions de problèmes médicaux par année. Ces véhicules représentent aussi une source importante d’émissions de gaz à effet de serre.
Plusieurs responsables politiques nient l’existence des crises liées au climat et à la biodiversité ainsi que les dangers qu’elles représentent pour l’humanité. Les autres, qui prétendent comprendre ces problèmes, ne semblent guère s’en soucier. Face à une campagne de désinformation de l’industrie des combustibles fossiles relayée par l’opposition, le nouveau gouvernement fédéral a immédiatement aboli la taxe carbone. Cette taxe constituait pourtant un levier économique efficace pour inciter les entreprises et les ménages à délaisser les combustibles fossiles polluants et dommageables pour le climat au profit d’énergies plus vertes.
L’exploitation effrénée des ressources s’avère efficace pour la création d’emplois au sein d’un modèle de croissance économique sans limites.
De toute évidence, ces personnalités politiques sont au service d’une seule industrie plutôt que de la population qui les a élues. Au Canada, les attentes et les besoins de l’électorat se voient ignorés au profit d’entreprises principalement étrangères, dont plusieurs appartiennent à des États non démocratiques. Il suffit de jeter un coup d’œil aux dons versés par cette industrie aux personnalités politiques états-uniennes pour saisir l’étendue de son influence.
Les adeptes du pétrole affichent également un manque d’imagination et de prévoyance. De nombreux partis politiques élaborent des politiques à court terme, en fonction des cycles électoraux. Tout ce qui compte, c’est le gain immédiat. L’exploitation effrénée des ressources s’avère efficace pour la création d’emplois au sein d’un modèle de croissance économique sans limites. Cependant, tôt ou tard, il y a un prix à payer lorsque les ressources s’épuisent. Que leurs enfants et petits-enfants portent la majorité du fardeau de leurs décisions ne semble pas les préoccuper.
Une économie extractiviste s’arrime au modèle de monopole et d’hypercapitalisme. L’auteur George Monbiot explique l’attrait des combustibles fossiles : « Ils se trouvent dans un nombre de lieux restreints et discrets, où le droit d’exploitation s’achète avec une possibilité de monopole. Dans la plupart des cas, leur extraction commerciale se limite à l’exploitation à grande échelle et exclut les petits concurrents. Les combustibles fossiles s’entreposent et s’échangent partout dans le monde, ce qui permet d’optimiser les prix en temps et lieu. En revanche, on retrouve les énergies renouvelables presque partout et la plupart des gens peuvent en produire, moyennant un investissement financier modeste » (source en anglais).
Aujourd’hui, le coût des énergies renouvelables est inférieur à celui des combustibles fossiles (et nucléaires), rendant celles-ci moins attrayantes aux yeux de l’élite. « Les combustibles fossiles demeurent peu compétitifs, mais très rentables. Les énergies renouvelables se révèlent très compétitives, mais peu rentables. »
Bon nombre de gens se font berner par les milliardaires qui financent des responsables politiques, créent de faux organismes « populaires » et mènent des campagnes de désinformation dans les médias traditionnels et sur les réseaux sociaux.
La classe politique – et l’électorat, d’ailleurs –, semblent peu enclins à renoncer à un modèle économique dépassé où règnent le gaspillage, l’hyperconsommation, les monopoles, les inégalités économiques et la destruction de la biosphère, pourtant indispensable à notre santé et à notre survie.
Bon nombre de gens se font berner par les milliardaires qui financent des responsables politiques, créent de faux organismes « populaires » et mènent des campagnes de désinformation dans les médias traditionnels et sur les réseaux sociaux. Comme le souligne Monbiot : « La presse des milliardaires défend leurs intérêts à chaque occasion. Elle demeure le vecteur privilégié de leurs tactiques de déni, de désinformation et de manœuvres de retardement. Nombre de ses propriétaires investissent en masse dans les combustibles fossiles. »
Entre-temps, on traite comme des ennemis de l’État quiconque manifeste son inquiétude face à cette destruction effroyable et aux systèmes qui la sous-tendent.
Il est temps de s’unir, de faire preuve de courage et de changer de cap. Le temps presse.