Pour s’assurer que la taxe carbone ne crée pas de difficultés financières aux ménages, particulièrement ceux à revenu faible ou moyen, le gouvernement fédéral remet environ 90 % de l’argent prélevé aux familles par l’entremise de la Remise canadienne sur le carbone – envoyée par la poste ou par dépôt bancaire quatre fois par année.

La tarification carbone, c’est parfois nébuleux. En gros, c’est un outil conçu pour hausser les coûts issus de la combustion des carburants fossiles polluants et encourager les solutions de rechange vertes. Elle crée un incitatif financier à moins polluer pour les gens et les entreprises, tandis que des remises stabilisent le coût de la vie.

Depuis 2023, 73 systèmes de tarification carbone sont utilisés dans le monde, couvrant environ 23 % des émissions de GES à l’échelle planétaire. Certains de ces outils se déclinent en taxes ou en systèmes d’échange d’émissions. Pour les pays en développement qui s’engagent dans cette voie, les prix peuvent être aussi bas que 1 $ par tonne d’émission de CO2, mais ils atteignent plus de 125 $ US dans des pays comme la Suède et la Suisse.

Une taxe carbone efficace augmente régulièrement pour donner le temps aux gens et aux entreprises de s’ajuster. En 2019, le Canada a commencé à 20 $ CAN par tonne et a augmenté de 10 $ par année, pour atteindre 50 $ en 2022. Depuis, elle augmente de 15 $ par année jusqu’en 2023, où elle atteindra 170 $ par tonne. La hausse du 1er avril à 80 $ (59 $ US) par tonne ajoute environ 3 sous au litre d’essence – beaucoup moins que les hausses de prix induites par l’industrie.

Le montant de la tarification carbone s’avère important; il doit être assez élevé pour créer l’incitatif de privilégier de meilleures options aux carburants fossiles.

Le montant de la tarification carbone s’avère important; il doit être assez élevé pour créer l’incitatif de privilégier de meilleures options aux carburants fossiles.

Pour s’assurer que la taxe carbone ne crée pas de difficultés financières aux ménages, particulièrement ceux à revenu faible ou moyen, le gouvernement fédéral remet environ 90 % de l’argent prélevé aux familles par l’entremise de la Remise canadienne sur le carbone – envoyée par la poste ou par dépôt bancaire quatre fois par année. Le 10 % restant est remis aux entreprises, aux agriculteur.rice.s et aux communautés autochtones de la province ou du territoire où la taxe a été prélevée pour les aider à réduire leurs émissions.

Les remises sont déterminées en fonction de la taille de la famille. Environ 80 % des ménages reçoivent davantage que ce qu’ils paient en taxe. La Colombie-Britannique et les Territoires du Nord-Ouest ont leur propre plan qui respecte les normes fédérales et offre une remise ou des compensations similaires. (Le système de la Colombie-Britannique repose sur le revenu.) Le Québec utilise un système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre approuvé par le fédéral et réinvestit les revenus dans la lutte contre les changements climatiques.

Les personnes en zones rurales reçoivent une remise supplémentaire de 20 %.

Partout dans le monde, on constate que la tarification carbone fonctionne. Selon Environnement et Changement climatique Canada, les émissions pour 2021 « auraient été supérieures d’environ 18 millions de tonnes en l’absence du plan de tarification du carbone ». Cela représente environ les émissions annuelles du Manitoba, remarque la CBC. Le gouvernement estime que « la tarification de la pollution contribue à environ un tiers des réductions d’émissions de gaz à effet de serre […] du Canada pour 2030 ».

Le gouvernement estime que « la tarification de la pollution contribue à environ un tiers des réductions d’émissions de gaz à effet de serre […] du Canada pour 2030 ».

Les grands pollueurs industriels observent un système de tarification différent selon la province et qui permet de diminuer les émissions tout en maintenant la compétitivité à l’échelle mondiale. Les consommateur.rice.s paient le prix d’achat du carburant fossile en fonction de la quantité d’émissions de GES créée quand le carburant est brûlé. Par exemple, le prix d’un litre de diesel est plus élevé que celui de l’essence parce que le diesel produit plus de CO2.

Même si certain.e.s adversaires de la tarification carbone la considère responsable de la hausse du coût de la vie, cette dernière relève plutôt d’autres facteurs à un degré beaucoup plus important, comme la volatilité des marchés des énergies fossiles et des pétrolières, la montée excessive des prix, ainsi que l’engorgement des chaînes d’approvisionnement. Les effets des événements climatiques extrêmes et de la pollution (les dommages à l’agriculture et aux infrastructures, les coûts des soins de santé) se répercutent de plus en plus sur le coût de la vie. Beaucoup de gens dépendent des remises carbone pour compenser ces hausses.

Une augmentation graduelle de la tarification carbone offre également une stabilité et une prévisibilité accrues, puisqu’elle envoie un signal clair aux entreprises et aux investisseurs, et crée des incitatifs pour l’économie verte en expansion.

Puisque les familles les plus riches polluent beaucoup plus que celles à revenu faible et moyen (p. ex., avec de grandes maisons, des véhicules spacieux, etc.), elles paient davantage, tandis que celles qui polluent moins s’en sortent gagnantes grâce aux remises.

Une étude (en anglais) publiée dans la revue Nature a conclu que « si tous les pays adoptent la taxe carbone nécessaire uniformément, puis redistribuent également les revenus à la population, il sera possible de ne pas dépasser la cible de 2 °C, et ce, en augmentant le bien-être, en réduisant les inégalités et en diminuant la pauvreté ».

La tarification carbone n’est pas la seule façon de lutter contre les changements climatiques qui s’accélèrent, mais c’est l’une des plus utiles dans un système dicté par le marché. Jumelée à d’autres outils et solutions, elle permettra de freiner les effets dévastateurs du réchauffement climatique à l’échelle mondiale.

La tarification carbone n’est pas la seule façon de lutter contre les changements climatiques qui s’accélèrent, mais c’est l’une des plus utiles dans un système dicté par le marché. Jumelée à d’autres outils et solutions, elle permettra de freiner les effets dévastateurs du réchauffement climatique à l’échelle mondiale.

Les personnes qui avancent le contraire semblent déterminées à éliminer plusieurs politiques climatiques nécessaires dans le seul but de faire des gains à court terme à partir de la consommation de carburants fossile. C’est inadmissible.