Chaque mois, la Fondation David Suzuki met de l’avant un groupe citoyen membre du Réseau Demain le Québec. Plein phare cette fois-ci sur Jardins à partager Saint-Hubert, qui se voue à développer l’agriculture urbaine dans l’arrondissement Saint-Hubert à Longueuil. Sa mission? Contrer les déserts et l’insécurité alimentaires tout en encourageant la saine alimentation et la culture de proximité.
Ce groupe citoyen s’inscrit dans les sillons des Incroyables Comestibles, qui promeut l’autosuffisance alimentaire locale, saine et durable à échelle mondiale. Depuis 2008, ce mouvement d’innovation sociale encourage les citoyen.ne.s à se réapproprier l’espace urbain afin de créer des espaces cultivables et comestibles, tels que des potagers ou des forêts nourricières.
Actions entreprises
Depuis 2017, Jardins à partager Saint-Hubert s’emploie à rassembler la communauté de l’arrondissement autour d’un projet collectif. Ainsi, le groupe a permis la création de 20 jardins en bordure de rue, accessibles librement et gratuitement. Ils se situent dans des parcs municipaux, dans des écoles ou encore des espaces communautaires.
Ces parcelles de terre permettent de cultiver des légumes, des fruits ou des fines herbes, tout en mobilisant la communauté par le biais du jardinage. En effet, les citoyen.ne.s sont au cœur de la démarche qui suscite beaucoup d’intérêt, que ce soit au niveau pratique ou administratif. Au moins 30 bénévoles sont actuellement impliqué.e.s!« C’est vraiment beau à voir car à chaque année, on reçoit beaucoup de demandes de citoyen.ne.s, d’organismes ou de propriétaires qui nous proposent d’accueillir un jardin à partager sur une partie de leur terrain, » témoigne la coordinatrice de l’organisme, Rachel Lauzier.
C’est vraiment beau à voir car à chaque année, on reçoit beaucoup de demandes de citoyen.ne.s, d’organismes ou de propriétaires qui nous proposent d’accueillir un jardin à partager sur une partie de leur terrain.
Rachel Lauzier
Les activités de plantation sont organisées avec elleux et lorsque les jardins sont aménagés pour l’été, tout le monde peut aller cueillir les fruits et les légumes. Comme le souligne si bien Rachel Lauzier, plus on récolte, plus une plante produit!
Par ailleurs, Jardins à partager Saint-Hubert développe un projet de verdissement du quartier, en partenariat avec Sous les pavés. Le 10 juin prochain, une partie de l’asphalte présent dans l’espace public sera ainsi déminéralisée à la main et de manière participative afin d’être transformée en zone comestible. La plantation d’arbres et d’arbustes fruitiers sera ensuite effectuée au mois de septembre.
Dans un deuxième temps, le reste du terrain sera doté d’un accès universel et de mobilier, tel que des tables de pique-nique, une pergola et des bacs de culture. Il s’agit d’une démarche de co-construction, puisque les décisions ont été prises à la suite de concertations entre les habitant.e.s et une architecte paysagiste.
Soutien et perspectives
Le groupe citoyen est soutenu par plus d’une vingtaine de partenaires, regroupant un Comité de coordination, Desjardins, la Ville de Longueuil et le CISS de la Montérégie-Centre. L’organisme La Bouffe du carrefour, qui a un impact sur l’autonomie alimentaire des habitant.e.s de Saint-Hubert, est quant à lui le fiduciaire et le porteur du projet.
Plusieurs acteur.trice.s sont ainsi impliqué.e.s, tel.le.s que des organismes communautaires comme L’Écrit Tôt de Saint-Hubert, Carrefour jeunesse-emploi Saint-Hubert et Coffre Saint-Hubert, deux représentant.e.s de la Ville de Longueuil et du CISS de la Montérégie-Centre, ainsi que des citoyen.ne.s. Tous.tes agissent au niveau global, tant sur la stratégie et la pérennisation du projet que du soutien à l’équipe de travail.
Il s’agit de favoriser un espace d’échange entre ces projets afin d’augmenter leur impact sur Ville de Longueuil, car les réalités et les obstacles sont similaires.
De plus, Jardins à partager Saint-Hubert fait partie de la table de concertation Développement social Saint-Hubert. Il est notamment soutenu par le Comité espaces verts, qui encourage la création de projets en lien avec l’agriculture urbaine, le verdissement ou la réduction des îlots de chaleur. Une Table de concertation en agriculture urbaine est également en cours de création afin de soutenir le projet et d’autres idées qui s’inscrivent dans cette voie.
« Il s’agit de favoriser un espace d’échange entre ces projets afin d’augmenter leur impact sur la Ville de Longueuil, car les réalités et les obstacles sont similaires, » explique Rachel Lauzier. Le manque de financement spécifique à l’agriculture urbaine en est un, alors qu’il est essentiel à la gestion et au développement de l’organisme.