Jour de la Terre : vers une convergence des luttes

Drapeaux de la Fondation David Suzuki, Jour de la Terre 2023

Drapeaux de la Fondation David Suzuki, Jour de la Terre 2023 (Photo : Ambre Giovanni)

Munie de pancartes et de drapeaux, la Fondation David Suzuki (FDS) s’est jointe à une marche festive, militante et familiale le samedi 22 avril 2023 à Montréal, à l’occasion du Jour de la Terre. Le message? Revendiquer un projet de société écologique, équitable et inclusif, qui combine justice climatique et sociale.

« Je milite pour la survie de l’espèce humaine de son extinction de masse. Je milite pour que nous ne soyons pas la première espèce à nous éteindre consciemment. Je milite par colère face aux injustices et par amour pour la singularité extraordinaire du vivant sur cette Terre, » a témoigné la porte-parole officielle de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES), Sandrine Giérula, avec qui la FDS s’est entretenue à cette occasion.

Une foire d’activités s’en est ensuite suivie, qui a notamment mis de l’avant la projection de court-métrages, des ateliers de rap et de danse collaboratifs, des kiosques artistiques et communautaires, ainsi que la distribution d’un repas chaud.

S’allier ensemble

« À Montréal, c’était plus qu’une manifestation, mais également un lieu d’éducation populaire et une fête pour tisser des liens serrés entre les communautés et se mobiliser vers une convergence des luttes, » a expliqué Sandrine Giérula.

Sandrine Giérula

Je milite par colère face aux injustices et par amour pour la singularité extraordinaire du vivant sur cette Terre.

Sandrine Giérula

Une coalition d’organismes issue des milieux étudiant, syndical, communautaire et environnemental a organisé cet événement : CEVES, Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec, La Planète s’invite au Parlement, Travailleuses et Travailleurs pour la Justice Climatique et Pour le Futur.

Tout comme d’autres manifestant.e.s, Sandrine Giérula souhaitait exprimer sa colère face à l’inaction écocidaire (qui détruit les écosystèmes) des gouvernements. « J’étais présente pour nourrir l’insurrection collective : c’est n’est pas une journée annuelle pour la Terre que l’on doit célébrer, mais tous les jours que l’on doit se battre pour sauver l’humanité de son extinction, » ajoute-t-elle.

“La planète avant les profits”, Jour de la Terre 2023

Il faut faire front commun, reprendre notre pouvoir collectif et forcer l’arrêt complet des énergies fossiles le plus rapidement possible.

Trois revendications majeures ont ainsi été mises de l’avant par la coalition d’organismes organisatrice : l’accélération de la lutte et de l’adaptation aux crises climatiques et de la biodiversité, notamment par la sortie urgente des énergies fossiles; un réinvestissement massif dans les services publics et les programmes sociaux, notamment en taxant davantage la richesse, ainsi qu’un une transition juste et inclusive pour les communautés et les travailleur.se.s.

« L’urgence climatique nous demande de recentrer le discours et de cesser de l’accaparer de cette façon toxique. Il faut faire front commun, reprendre notre pouvoir collectif et forcer l’arrêt complet des énergies fossiles le plus rapidement possible, » affirme la jeune femme de 23 ans.

Bouffée d’espoir et de changements

La porte-parole officielle de la CEVES espère que les événements qui étaient organisés le 22 avril engendreront une convergence des luttes environnementales et sociales face à un système qui exploite la majorité de la population mondiale, le vivant et la Terre au nom d’une croissance illimitée.

« Il est grand temps que nous nommions l’éléphant dans la pièce : pour assurer notre survie collective, nous devons sortir du système capitaliste, » affirme-t-elle.

Sandrine Giérula pointe plusieurs injustices, telles que le décalage existant entre le profit des grandes chaînes d’épicerie et le pouvoir d’achat des consommateur.trice.s ou encore le financement de nouveaux projets pétroliers comme Bay du Nord sur les territoires non cédés par les banques, les compagnies pétrolières et les gouvernements.

Il est grand temps que nous nommions l’éléphant dans la pièce : pour assurer notre survie collective, nous devons sortir du système capitaliste.

« La fin du mois tout comme la fin du monde sont le même combat. Tant et aussi longtemps que le système capitaliste existera, la majorité et le vivant seront exploités. Cette réalisation est de plus en plus partagée et fait front commun. J’ai espoir qu’on saisira ce pouvoir collectif, » exprime Sandrine Giérula.

Plus de 170 organisations à travers le Québec ont également soutenu les actions qui se sont déroulées à Montréal, Québec, Sherbrooke, Joliette, Trois-Rivières, Chicoutimi, Rouyn-Noranda, Rimouski et Baie-Comeau.

Le premier Jour de la Terre a d’ailleurs été célébré en 1970 aux États-Unis. Des millions de personnes se sont mobilisées à travers le pays contre les pesticides, les industries polluantes ou la disparition des espèces. L’Agence de protection de l’environnement et l’adoption de différentes lois environnementales ont par la suite été établies.