Collectif Montchâtel: coalition et protection des boisés

Montchâtel - Fort de nature

Chaque mois, la Fondation David Suzuki met de l’avant un groupe citoyen membre du Réseau Demain le Québec. Zoom sur le Collectif Montchâtel, qui s’emploie à sauvegarder le boisé de Montchâtel. (Photo : Collectif Montchâtel)

Chaque mois, la Fondation David Suzuki met de l’avant un groupe citoyen membre du Réseau Demain le Québec. Zoom sur le Collectif Montchâtel, qui s’emploie à sauvegarder le boisé de Montchâtel. Sa mission? Sensibiliser, informer, consulter, mobiliser et empêcher le développement immobilier.

À cheval entre les bassins des rivières Lorette et Saint-Charles à Québec, ce vaste espace vert bénéficie à la biodiversité et abrite des espèces menacées. Bordé par des milieux humides et des ruisseaux, il constitue un corridor forestier, permettant à la faune de circuler.

De plus, les habitant.e.s vivant à proximité apprécient particulièrement cette nature environnante, qui est située à la jonction de trois quartiers de la ville de Québec. Une variété d’utilisateurs s’y retrouvent et cohabitent ensemble, que ce soit pour marcher ou pour faire de la raquette et du vélo.

Actions posées

L’automne 2022 a été marqué par un succès majeur du collectif: la protection à perpétuité d’un terrain en bordure du boisé de Montchâtel, qui abrite un milieu naturel. Pour ce faire, le groupe a fait appel à l’organisme Capitale Nature, qui a procédé à l’acquisition.

« Quand j’ai vu la pancarte « À vendre », j’ai immédiatement levé le signal d’alarme. C’était inquiétant. C’est un milieu humide et il se trouve dans un secteur qui regroupe plusieurs bassins versants. Les milieux humides, c’est la biodiversité. C’est là qu’il y a le plus d’espèces, » témoigne une membre du groupe, Vicky Croteau.

Vicky Croteau

Quand j’ai vu la pancarte “À vendre”, j’ai immédiatement levé le signal d’alarme. C’était inquiétant. C’est un milieu humide et il se trouve dans un secteur qui regroupe plusieurs bassins versants. Les milieux humides, c’est la biodiversité. C’est là qu’il y a le plus d’espèces.

Vicky Croteau

Bien que la Ville de Québec n’ait pas pris part à cet acte, elle détient cependant les terrains des environs, pour lesquels une demande de protection a été effectuée.

Par ailleurs, le Collectif Monchâtel s’investit contre le développement d’un projet d’ensemble résidentiel au bout de la route Penny, sur un terrain situé au sud du boisé. Il souhaite néanmoins trouver un point d’équilibre entre la protection des milieux naturels et leur fréquentation.

En effet, si les milieux humides étaient amenés à devenir des aires protégées, les sentiers seraient par conséquent fermés au public en raison de leur proximité avec les ruisseaux, lésant alors l’accès des citoyen.ne.s à la nature. Des solutions sont donc envisagées par le groupe, telles que l’éloignement des sentiers des berges ou leur revégétalisation, par exemple.

C’est important que les aires protégées ne deviennent pas des « bulles de verre » impénétrables. Le cas échéant, l’adhésion des gens à les protéger s’affaiblirait puisqu’ils ne pourraient plus profiter de ces espaces, comme le souligne V. Croteau.

De plus, le Collectif Montchâtel met en place de nombreuses autres activités, telles qu’un concours de photographies hivernales, ainsi qu’une fête de la nature, mettant de l’avant la création d’œuvres artistiques produites à partir d’éléments naturels.

Balade d’exploration avec le technologue forestier, Mathieu Letendre. (Photo : Collectif Montchâtel)

L’organisme collaborera également avec Mathieu Letendre, technologue forestier, qui réalisera bénévolement un rapport de caractérisation de la faune et de la flore du boisé. De plus, des sorties ornithologiques seront organisées.

Leviers d’action et coalition

« La mobilisation citoyenne est au premier plan et a le plus d’impact sur la prise de décisions des élu.e.s, » affirme une membre du collectif, Marie-France Mathieu. Cela passe entre autres par l’élaboration d’une pétition, la création d’un groupe citoyen et l’organisation d’activités.

Le but? Se concerter avec les élu.e.s municipaux et provinciaux, tout en trouvant le juste équilibre entre le fait de faire pression et le fait d’entretenir de bonnes relations.

De plus, la mobilisation avec d’autres collectifs est essentielle. Afin de partager les outils et de faire front commun, le Collectif Monchâtel entend regrouper d’autres couverts forestiers menacés de la région de Québec. Ainsi, il s’est allié avec les Amis du boisé des Châtels, Les amis du boisé Neilson, la Foretcharlesbourg, Le Boisé des Écrivains, Sauvons les milieux naturels dans Chaudière et le Mont Bélair Découvertes.

Marie-France Mathieu

La mobilisation citoyenne est au premier plan et a le plus d’impact sur la prise de décisions des élu.e.s.

Marie-France Mathieu

Le groupe citoyen est également proche du RDQ, de l’organisme Montchâtel – Les amis des sentiers, des Mères au front – Québec, des conseils de quartier de Loretteville et Des Châtels, ainsi que de Nature Québec.

Enfin, V. Croteau et M-F Mathieu pensent qu’il est pertinent d’engager des consultant.e.s indépendant.e.s afin de répertorier les espèces fauniques et de réaliser des rapports de caractérisation. Elles préconisent aussi l’utilisation des médias à bon escient et la recherche de sources de financement disponibles. Dans ce cadre, le Centre québécois du droit en environnement constitue une source d’information complète en termes de soutien juridique.