C’est la rentrée parlementaire à Québec, et nos élu.e.s ont du pain sur la planche; les crises climatique et environnementale n’ont pas pris de pause estivale. Leurs effets dévastateurs continuent de s’intensifier au détriment de notre bien-être collectif, du coût de la vie, de notre santé et de notre environnement. Face aux catastrophes qui se multiplient, le gouvernement du Québec ne peut plus continuer sur la voie des petits pas.
La Fondation David Suzuki et ses allié.e.s travailleront d’arrache-pied pour que les projets de loi présentement sur la table soient les plus ambitieux possible et pour que les autres mesures soient déployées rapidement et en adéquation avec la polycrise à laquelle nous sommes collectivement confronté.e.s.
C’est la rentrée parlementaire à Québec, et nos élu.e.s ont du pain sur la planche; les crises climatique et environnementale n’ont pas pris de pause estivale.
1. La transition énergétique
Le projet de loi 69 sur la gouvernance énergétique, qui réforme une multitude de lois et règlements, constitue à l’heure actuelle une occasion manquée de lier les enjeux énergétiques à la lutte contre la crise climatique. L’arrivée d’une nouvelle ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie pourrait ouvrir la porte à des changements positifs pour l’environnement et la société.
La Fondation David Suzuki, avec ses partenaires de la coalition Sortons le gaz, attend aussi un nouveau règlement interdisant le gaz dans les bâtiments. À nos yeux, ce règlement devra véritablement sonner le glas des énergies fossiles et s’inspirer de celui qui existe déjà sur le mazout : il devra interdire tout nouveau branchement de gaz dans les futurs bâtiments, mais également lors des travaux de rénovation du parc immobilier actuel.
2. Le marché du carbone
Les groupes environnementaux demandent la réforme du marché du carbone québécois depuis longtemps. À l’heure actuelle, ce système de plafonnement et d’échange de droits d’émission (SPEDE), qui met un prix sur la pollution industrielle depuis maintenant 10 ans, est beaucoup trop flexible pour supporter efficacement l’atteinte de la carboneutralité au Québec.
Alors que le comité consultatif sur les changements climatiques du gouvernement du Québec estime lui aussi qu’une réforme substantielle est nécessaire, il est temps que le projet de règlement soit déposé.
3. Les mines
Déposé à l’Assemblée nationale en mai dernier, le projet de loi 63 vise à réformer la Loi sur les mines. A priori, c’est une bonne nouvelle : beaucoup d’articles sont vétustes et font en sorte que l’industrie a toujours le champ libre pour explorer et exploiter les minéraux stratégiques du Québec à sa guise.
Dans le projet de loi, on applaudit l’interdiction d’acheter des claims sur de nouveaux terrains privés et l’obligation pour les nouvelles mines de se soumettre à un examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).
Cela dit, la réforme devrait aller beaucoup plus loin pour protéger l’environnement. Par exemple, en ce moment, rien n’est prévu pour abolir les claims miniers sur des terrains privés qui sont déjà octroyés et les dispositions visant à réduire la pollution de l’eau sont trop timides pour avoir un impact significatif.
4. Le caribou
En biodiversité, la protection du caribou retient l’attention pour les mauvaises raisons, alors que peu est fait par le gouvernement provincial pour assurer la survie de cette espèce emblématique de nos forêts. Alors que la stratégie visant la protection du caribou est attendue depuis 2016, c’est plutôt une énième consultation publique sur la question qui a cours jusqu’à la fin du mois d’octobre.
Cette disparition annoncée du caribou est perçue comme un drame pour ces communautés : elle représente une perte culturelle majeure et une atteinte à leurs droits ancestraux.
Les différentes communautés autochtones, appuyées par les organisations environnementales, sonnent pourtant l’alarme sur cet enjeu depuis des décennies. Cette disparition annoncée du caribou est perçue comme un drame pour ces communautés : elle représente une perte culturelle majeure et une atteinte à leurs droits ancestraux. L’inaction du gouvernement du Québec est telle que même le gouvernement fédéral, qui préférerait pourtant ne pas s’impliquer dans le dossier, doit intervenir pour éviter l’évitable.
5. La cible de réduction des émissions de GES pour 2035
S’étant lié à l’Accord de Paris par décret, le gouvernement du Québec devra prochainement, à l’instar des pays signataires de l’accord, se doter d’une nouvelle cible climatique pour 2035 suite à des consultations publiques qui auront lieu au début de l’année 2025 en vue de fixer ce nouvel objectif.
La Fondation David Suzuki y prendra part afin d’exiger que la province fasse sa juste part de l’effort mondial de réduction des émissions de GES et qu’elle soit enfin sur la voie de la carboneutralité d’ici 2050, voire aussi près que possible de 2040, comme le recommande le Secrétaire général des Nations unies pour les pays riches (article en anglais).