Un passage à des énergies renouvelables présente de nombreux avantages. Il contribue à la lutte contre les changements climatiques, crée des emplois, réduit les coûts énergétiques, stimule l’innovation et empêche la pollution de l’air, de l’eau et des sols.

Depuis des décennies, les industries du gaz, du charbon et du pétrole et leurs adeptes mènent des campagnes qui retardent des actions climatiques essentielles. Malgré les analyses de leurs propres scientifiques et d’autres, les industries des énergies fossiles ont longtemps cherché à minimiser ou à nier l’évidence : la combustion de leurs produits réchauffe rapidement la planète, la conduisant à des températures extrêmes dangereuses.

Les preuves d’un réchauffement planétaire anthropique et de ses impacts sont désormais sans équivoque (source en anglais). Au-delà des innombrables études scientifiques portant sur tout ce qui nous entoure, des océans à la terre en passant par l’air, les changements climatiques se manifestent tels que l’avaient prédit les scientifiques. Ainsi, on observe une accélération et une intensification des phénomènes météorologiques extrêmes, des dômes de chaleur, des sécheresses, des pénuries d’eau, des pertes agricoles et de la propagation de maladies, accompagnés d’un nombre croissant de personnes fuyant les zones inhospitalières.

Face à des preuves aussi irréfutables, on assiste maintenant à un « glissement du déni scientifique vers un refus de reconnaître les bienfaits des actions climatiques pour l’économie et les populations », mentionne André Corrêa do Lago, diplomate brésilien et directeur de la COP30 sur les changements climatiques qui se tiendra à Belém, au Brésil, en novembre 2025.

Les preuves d’un réchauffement planétaire anthropique et de ses impacts sont désormais sans équivoque.

Selon le Guardian, « la montée en puissance de politicien.ne.s populistes partout dans le monde a entrainé des réactions hostiles envers les politiques climatiques. Ces réactions se font évidentes sous la présidence de Donald Trump aux États-Unis, qui a entrepris d’annuler des politiques visant à promouvoir les énergies renouvelables et à réduire les gaz à effet de serre, tout en démantelant tout établissement soutenu par le gouvernement consacré à ces questions, y compris des laboratoires de recherche scientifique ».

Ce « déni économique » est également perceptible au Canada, en particulier en Alberta et en Saskatchewan, où l’industrie désuète des combustibles fossiles est privilégiée par rapport aux énergies renouvelables et à d’autres secteurs clés de l’économie provinciale.

Il y a près de 20 ans, Nicholas Stern, ancien économiste en chef de la Banque mondiale, affirmait, dans un rapport historique, que la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et les changements climatiques serait bien moins coûteuse que l’inaction. Dans le même ordre d’idée, cette année, l’Organisation de coopération et de développement économiques et le Programme des Nations unies pour le développement ont publié un rapport selon lequel une réponse à la crise climatique augmenterait la croissance économique (article en anglais).

Malgré tout, des arguments économiques trompeurs trouvent encore des échos pour retarder les mesures nécessaires à notre survie et à notre bien-être.

Ainsi, selon le Guardian, le problème lié à certains arguments économiques vient entre autres du fait que « la majeure partie de la pensée économique dominante ne tient pas compte de la crise climatique ».

« Le facteur climatique n’a toujours pas été incorporé adéquatement à la théorie économique », mentionne Corrêa do Lago, économiste de formation. « C’est un élément qui dérange beaucoup », ajoute-t-il.

Malgré tout, des arguments économiques trompeurs trouvent encore des échos pour retarder les mesures nécessaires à notre survie et à notre bien-être.

Mais ce n’est pas tout. La pensée économique actuelle se fonde considérablement sur l’exploitation et la destruction de la nature, de même que sur l’utilisation la plus rapide possible des ressources pour en tirer le maximum de profit. Elle ne tient donc pas compte du fonctionnement essentiel des systèmes naturels interconnectés et encourage plutôt la surconsommation et le gaspillage. Par ailleurs, les secteurs de l’armement et des combustibles fossiles, tous deux tributaires de la destruction et d’un réapprovisionnement constants, sont les plus rentables de l’histoire de l’humanité. Cela n’est certainement pas anodin.

De toute évidence, nous devons changer notre système économique récent axé sur l’humain et sa consommation. Or, même si nous restons dans ce système, une transition plus rapide vers une nouvelle ère, marquée par les énergies propres, comporterait de nombreux avantages. En effet, elle génèrerait d’énormes profits, créerait des emplois de qualité et stimulerait des avancées technologiques novatrices, tout en permettant de faire des économies sur tous les plans, des soins de santé associés à la pollution jusqu’au remplacement d’infrastructures endommagées par les phénomènes météorologiques extrêmes.

La plupart des négationnistes économiques le savent sans doute, mais ces gens préfèrent protéger leur capacité à accumuler et à conserver la richesse et le pouvoir grâce à l’exploitation excessive et le contrôle des combustibles dépassés, polluants et dommageables pour le climat. Leur réticence à faire face à la vérité, au profit davantage à court terme, s’avère vraiment regrettable.

De toute évidence, nous devons changer notre système économique récent axé sur l’humain et sa consommation.

La transition vers des énergies propres ne peut être freinée. Les pays qui tardent à s’y mettre risquent d’être laissés pour compte. Nous devons toutefois faire cette transition correctement, en gardant à l’esprit la justice et l’équité. Les énergies renouvelables peuvent faciliter cette transition, car elles offrent une plus grande autonomie énergétique et réduisent la dépendance face aux monopoles des services publics ou des grandes sociétés. Cela est particulièrement vrai pour les systèmes énergétiques décentralisés et communautaires.

Une transformation technologique rapide est déjà en cours. L’électrification gagne du terrain sur la production d’énergie à partir de combustibles fossiles à mesure que les coûts diminuent et que les technologies énergétiques et de stockage évoluent. D’ailleurs, une étude de la Fondation David Suzuki révèle que le Canada pourrait produire toute son électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2035.

Un passage à des énergies renouvelables présente de nombreux avantages. Il contribue à la lutte contre les changements climatiques, crée des emplois, réduit les coûts énergétiques, stimule l’innovation et empêche la pollution de l’air, de l’eau et des sols.

Il faut se rendre à l’évidence : la planète se réchauffe à un rythme alarmant en raison de nos actions. Il nous faut donc accélérer les solutions actuelles et émergentes pour le bien du climat, de l’économie et des populations.