La pollution plastique est un problème mondial croissant qui bouleverse les écosystèmes et le corps humain.

La pollution plastique est un problème mondial croissant qui bouleverse les écosystèmes et le corps humain. (Photo : midnightbreakfastcafe via Flickr)

Microplastiques, plastiques souples, résidus de combustion de plastique… Produit dérivé de l’industrie pétrolière et gazière, le plastique se trouve sous différentes formes, partout : dans l’océan, mais aussi en nous, jusque dans le cerveau, le foie, les organes reproducteurs, les os, le sang.

Comme le pétrole et le gaz, il présente de nombreux avantages et nous a permis de réaliser des économies. Léger, à la fois solide et flexible, résistant à la corrosion et imperméable, le plastique peut prendre toutes sortes de formes ou de teintes. Ces caractéristiques lui confèrent de multiples utilités, des récipients aux matériaux de construction en passant par les fournitures médicales. Il y en a dans à peu près tout.

Cette omniprésence et les dommages qu’il cause ont toutefois érodé son utilité.

Le plastique n’est pas réellement biodégradable. Il se fragmente en petites particules de plus en plus fines qu’on appelle ensuite « microplastiques » ou « nanoplastiques » et qui sont, à terme, invisibles à l’œil nu.

Certains plastiques sont recyclables, mais pas à l’infini, et le processus est énergivore. La majorité des déchets de plastique n’est pas recyclée et termine dans les dépotoirs, les incinérateurs, les cours d’eau et les océans. De plus, des quantités phénoménales de cette matière servent à fabriquer des objets à usage unique, et malgré tous les programmes et règlements – municipaux, entre autres – visant à les éliminer, nous en utilisons de plus en plus. Les plastiques souples, comme les sacs et emballages d’épicerie, sont particulièrement répandus.

Lors de sa combustion – une pratique courante –, le plastique génère un mélange toxique polluant composé de fines particules de matière, de monoxyde de carbone, de cyanure d’hydrogène, de dioxines et d’autres composés, qui provoquent des maladies cardiaques, des troubles respiratoires, des problèmes neurologiques et près de sept millions de décès par an, selon le Washington Post. Les métaux lourds, les dioxines et autres polluants présents dans les cendres contaminent la terre et les eaux souterraines, et perturbent la chaîne alimentaire.

Le plastique représente également une source considérable d’émissions de gaz à effet de serre, dont une grande partie est générée lors de la production à partir de combustibles fossiles (article en anglais).

L’air, l’eau, la terre et les aliments ne sont pas les seuls à être contaminés par le plastique. Des microplastiques, ces grains minuscules de moins de cinq millimètres de diamètre, ont été retrouvés dans les organes humains, y compris le cerveau, les poumons et les organes reproducteurs (source en anglais). Leur présence peut provoquer une détérioration cellulaire, de l’inflammation, des maladies cardiovasculaires, des problèmes de fertilité, des cancers, une perturbation du système immunitaire et des troubles cognitifs.

Des microplastiques, ces grains minuscules de moins de cinq millimètres de diamètre, ont été retrouvés dans les organes humains, y compris le cerveau, les poumons et les organes reproducteurs. 

Une étude a démontré que le cerveau en accumule jusqu’à 10 ou 20 fois plus que les autres organes. Comme le rapportait le Guardian, 24 échantillons de cerveau prélevés au début de 2024 comptaient une quantité de plastique représentant en moyenne environ 0,5 % de leur poids. Le journal rapporte également que les cerveaux de personnes décédées qui étaient atteintes de démence ou de la maladie d’Alzheimer contenaient 10 fois plus de plastique que ceux de personnes ne souffrant pas de ces problèmes de santé. De plus, il y avait 50 % plus de particules de plastique dans les échantillons de cerveau analysés en 2024 que dans ceux de 2016.

« On peut tracer une courbe qui augmente avec le temps, en concordance avec ce qu’on observe dans l’environnement », affirme l’auteur principal de l’étude, Matthew Campen, de l’Université du Nouveau-Mexique.

On retrouve également de plus en plus de plastique dans les cerveaux d’animaux.

Fait particulièrement étonnant : la majorité des plastiques sont apparus dans nos vies au cours des quelque 75 dernières années (article en anglais). Dans mon enfance, les sacs et les emballages en plastique nous étaient inconnus.

Nous pouvons, tous et toutes, limiter notre exposition à la contamination plastique par divers moyens : éviter de chauffer les aliments au four à micro-ondes dans des contenants en plastique, choisir de consommer de l’eau du robinet au lieu de celle en bouteille – dans la mesure du possible –, éviter l’accumulation de poussière (elle contient des particules de plastique), manger moins de viande et d’aliments transformés (qui peuvent contenir des particules de plastique) et éviter les emballages inutiles.

Par contre, en cette ère de transition vers des énergies plus propres, le plastique – produit dérivé des industries pétrolière et gazière – est devenu une source de profits pour le secteur. Tout comme l’industrie tente d’imposer son « gaz naturel » (ce combustible fossile au nom trompeur, principalement composé de méthane, un puissant gaz à effet de serre généralement obtenu par fracturation), elle promeut également l’usage accru du plastique.

En cette ère de transition vers des énergies plus propres, le plastique – produit dérivé des industries pétrolière et gazière – est devenu une source de profits pour le secteur. 

Nous ne pouvons pas faire confiance à l’industrie ou au « marché » pour prendre les bonnes décisions. Il devient ainsi essentiel de mettre en place des réglementations à l’échelle locale, nationale et internationale pour empêcher le plastique d’empoisonner la biosphère et de nous envahir.

Le Canada s’est mis sur la bonne voie en bannissant certains plastiques à usage unique non essentiels et en accueillant cette année à Ottawa les négociations internationales entourant un traité international visant à limiter la production mondiale de plastique. Ces négociations – qui traiteront du cycle de vie complet du plastique, dont la production, la conception et l’élimination – devraient prendre fin plus tard cette année en Corée du Sud. Mais l’industrie des combustibles fossiles lutte et s’accroche encore.

Trop, c’est trop. Nous n’avons pas besoin d’emballage excessif, d’objets à usage unique, ni de babioles ou de pailles jetables en plastique. 

Trop, c’est trop. Nous n’avons pas besoin d’emballage excessif, d’objets à usage unique, ni de babioles ou de pailles jetables en plastique. La pollution plastique est un problème mondial croissant qui bouleverse les écosystèmes et le corps humain.

Faisons pression sur nos gouvernements pour qu’ils prennent fermement position en vue de limiter la production mondiale de plastique.

DEMANDEZ AU CANADA DE LIMITER LA PRODUCTION MONDIALE DE PLASTIQUE