De nombreuses études ont démontré que le temps en nature serait bénéfique pour la santé mentale et physique de tout le monde. S’entourer de nature peut faire baisser l’anxiété et améliorer l’humeur, les facultés intellectuelles et la mémoire. (Photo : Yohei Shimomae via Unsplash)

Au Royaume-Uni, une grande initiative est venue confirmer les conclusions de nombreuses études : passer du temps en nature est bénéfique pour l’être humain!

Appuyé par le gouvernement, le projet a permis à plus de 8 000 personnes en Angleterre de renouer avec la nature de diverses façons : promenades en plein air, jardinage communautaire, plantation d’arbres, natation en eau libre. « Les résultats ont démontré que, pour les personnes impliquées, la participation au projet a décuplé le sentiment de bonheur et la sensation que la vie vaut la peine d’être vécue – atteignant presque les moyennes nationales – alors que les niveaux d’anxiété, eux, ont dégringolé », rapporte le Guardian.

Considéré comme l’un des plus grands projets en son genre, le Green Social Prescribing Project a servi des personnes jugées en difficulté selon des médecins, des travailleur.euse.s sociaux.les et des professionnel.le.s en santé mentale. Les personnes participantes ont rapporté se sentir moins anxieuses et beaucoup plus heureuses et satisfaites de leur vie, qui leur semblait riche de sens. Dans les résultats de l’étude, on dressait également le constat que les « prescriptions vertes » étaient plus fructueuses que d’autres formes de traitement.

Bien que ce projet ait été destiné à des personnes avec des besoins en santé mentale, de nombreuses études ont démontré que le temps en nature serait bénéfique pour la santé mentale et physique de tout le monde. S’entourer de nature peut faire baisser l’anxiété et améliorer l’humeur, les facultés intellectuelles et la mémoire (source en anglais).

Le monde se porterait mieux si davantage de personnes – particulièrement parmi la classe politique et les cadres d’entreprises – manifestaient un intérêt ou une curiosité pour le monde naturel.

Le monde se porterait mieux si davantage de personnes – particulièrement parmi la classe politique et les cadres d’entreprises – manifestaient un intérêt ou une curiosité pour le monde naturel. Non seulement celui-ci aurait un effet positif sur leur bonheur et leur vivacité d’esprit, mais en plus, il leur ouvrirait la porte à la découverte de ce qui compte vraiment.

Notre système économique et notre mode de gouvernance sont fondés sur une perception étonnamment étroite du monde : ils placent les êtres humains et le profit au centre de la vie, faisant fi de la plupart des éléments dont dépendent la santé et la vie même.

La simple joie d’être en nature, quelle expérience fantastique! Marcher en forêt, nager dans une rivière, regarder le soleil se coucher sur l’océan. Une fois qu’on plonge dans le monde merveilleux de la nature, on constate à quel point tout est interrelié. De la complexité des yeux d’une drosophile à l’importance du cycle du carbone, on peut « voir un monde dans un grain de sable, et un ciel dans une fleur sauvage », comme l’écrivait le poète William Blake.

Malheureusement, les personnes que nous élisons pour gouverner nos affaires semblent souvent incapables de comprendre quoi que ce soit en dehors de leurs préoccupations. Elles croient que, pour être réélues, elles doivent « faire croître » l’économie. Elles agissent donc en faveur des gens qui saccagent les océans, fracturent les paysages, extraient et brûlent des combustibles qui nous propulsent vers un chaos climatique. Ainsi, pour cette classe dirigeante, le temps importe peu, mis à part celui qui rythme sa prochaine période de campagne, tout comme l’espace, sauf celui qui peut être exploité à des fins lucratives; elle n’a aucune considération pour l’effet d’entraînement généré par nos actions à travers la biosphère.

Jetons un regard sur les campagnes électorales : les discours se limitent presque toujours à des déclarations superficielles en matière d’économie, d’emplois et d’autres activités humaines. Quant aux plateformes de politiques environnementales, elles sont limitées et principalement axées sur les enjeux économiques. Ainsi, le cheval de bataille de la prochaine campagne électorale sera celui de la taxe carbone, un outil gouvernemental efficace pour réduire les émissions (article en anglais)!

Dans le cas de certain.e.s candidat.e.s, leur contact le plus étroit avec la nature se résume à conduire une voiturette de golf le long d’un chemin asphalté.

Dans le cas de certain.e.s candidat.e.s, leur contact le plus étroit avec la nature se résume à conduire une voiturette de golf le long d’un chemin asphalté. Parmi la classe politique plus qu’ailleurs, nombreuses sont les personnes qui semblent superficielles et malheureuses, cultivant la fausse croyance que le pouvoir et l’argent leur procureront la satisfaction espérée. Bien que certaines d’entre elles semblent véritablement préoccupées par leur pays et leur électorat, elles sont prises dans un système dépassé et sont réticentes à l’idée d’envisager de meilleures stratégies.

Si certaines figures politiques et têtes d’entreprises prenaient le temps de s’immerger dans la nature ou d’apprendre de ses mille et une merveilles – la surprenante complexité de la vie et les systèmes naturels, par exemple –, elles seraient moins portées à endommager la biosphère dont tout le monde dépend. Elles seraient également plus heureuses.

Il est toutefois triste de constater que non seulement elles ne parviennent pas à se laisser inspirer par la beauté et la complexité de ce monde et de sa biosphère, mais en plus, elles ignorent les avertissements scientifiques de plus en plus graves portant sur les conséquences de leurs politiques et de leurs actions.

Il est toutefois triste de constater que non seulement elles ne parviennent pas à se laisser inspirer par la beauté et la complexité de ce monde et de sa biosphère, mais en plus, elles ignorent les avertissements scientifiques de plus en plus graves portant sur les conséquences de leurs politiques et de leurs actions. En voici un exemple terrifiant. Une nouvelle étude (en anglais) a révélé que quatre piliers de la stabilité climatique – essentiels à la survie humaine – sont sur le point de s’effondrer : les calottes glaciaires de l’Antarctique occidental et du Groenland, la forêt tropicale amazonienne et la circulation méridienne de retournement atlantique, laquelle régule le climat, les précipitations et le flux de nutriments à travers l’océan Atlantique, les pays qui l’entourent et plus encore.

L’étude met en évidence le constat suivant : si l’un des piliers s’effondre, les autres s’écrouleront aussi, puisqu’ils sont indissociablement interconnectés.

La Terre est magnifique et phénoménale. Il nous faut en acquérir une compréhension approfondie et universelle pour pouvoir nous orienter alors que nous nous engageons sur un terrain de plus en plus dangereux.