Le modèle du Comité vert de Cowanville se propage comme parti à la conquête des Cantons-de-l’Est et, espérons-le, du Québec en entier. (Photo : Comité vert de Cowansville)
On associe souvent l’action locale à un degré d’ambition plus modeste – et on réalise rapidement qu’on a tort en discutant avec les membres du Comité vert de Cowansville. Né en 2019 du désir de résident.es de la municipalité estrienne de verdir leur quotidien, mais aussi d’améliorer la qualité de vie de leur communauté, ses initiatives sont si nombreuses qu’on peine presque à y croire. Voici venu le temps de vous raconter une incroyable histoire de mobilisation locale!
La démocratie en action
Les changements de proximité nécessaires à la transition socio-écologique ont tendance à susciter une certaine division : cyclistes versus automobilistes, propriétaires de PME contre granolas assoiffé.es de blocages de rues… Si tout n’est pas rose bonbon à Cowansville, le travail du Comité vert de Cowansville se démarque certainement par le dialogue social incroyable qu’il génère, notamment au niveau du conseil municipal. C’est en tout cas la vision avec laquelle travaille Oriana Familiar, membre très active du Comité, pour que « dans le Québec de demain, les gouvernements mettent le développement durable comme priorité : une économie viable, un environnement sain et une société équitable ».
C’est d’ailleurs à l’occasion d’une séance du conseil municipal que les fondatrices et fondateurs du comité ont d’abord manifesté le désir de mettre sur pied leur initiative. Loin de s’être limité à une déclaration d’intentions, l’appui spontané qu’elles et ils ont reçu de la part du conseil s’est ensuivi de l’attribution au directeur de l’urbanisme, au conseiller en environnement ainsi qu’à deux conseiller.ères élu.es du mandat d’assister à toutes les assemblées générales du Comité, garantissant une étroite collaboration sur les dossiers.
Dans le Québec de demain, les gouvernements mettent le développement durable comme priorité : une économie viable, un environnement sain et une société équitable.
Au-delà du conseil, l’implication de l’ensemble de la communauté est au cœur du projet. Qu’il s’agisse du partenariat établi avec le Cinéma Princess afin de pouvoir y organiser des projections sur des enjeux écologiques ou des conférences sur des thèmes comme le zéro-déchet, du porte-à-porte auprès des commerçant.es pour les accompagner dans la réduction de leur production de déchets, des collectes de détritus impliquant les scouts et d’autres rassemblements communautaires, ou encore du jardin collectif qui fournit suffisamment d’excédents pour alimenter des grandes familles en situation de pauvreté en fruits et légumes bios ultra-locaux, le travail d’éducation et l’approche de main tendue du comité ont de quoi inspirer.
Si cette démarche peut sembler difficile à reproduire dans d’autres communautés, Oriana ne se lasse pas de le rappeler à qui veut l’entendre : « Ne sous-estimez pas votre municipalité! Il y a toujours un.e citoyen.ne, élu.e ou employé.e qui sera prêt.e à vous appuyer dans vos idées ».
Une collégialité sans complaisance
Cette relation de travail privilégiée entre les membres du Comité vert de Cowanville et l’administration municipale ne les empêche cependant pas de faire preuve de la cohérence requise pour mener à bien la transition socio-écologique. Dans le cas du Boisé McClure, une forêt ancienne enclavée entre des secteurs résidentiels, traversée de nombreux sentiers et très fréquentée par les Cowansvillois.es, elles et ils n’ont pas hésité à faire entendre leur voix pour contrer le projet de développement. Face à la Ville qui souhaitait arriver à un compromis en épargnant au moins la moitié nord de la forêt, ils et elles ont exigé que la portion sud de la zone ne soit détruite.
Ne sous-estimez pas votre municipalité! Il y a toujours un.e citoyen-ne, élu.e ou employé.e qui sera prêt.e à vous appuyer dans vos idées.
Loin de baisser les bras, le Comité tente désormais d’organiser le rachat de la forêt par les membres de la communauté, afin de lui garantir une protection durable à travers un statut pérenne. Selon Oriana, « pour faire la différence dans notre communauté, il faut s’impliquer activement. C’est bien de donner son opinion, mais on ne peut pas se plaindre, si on ne contribue pas directement à changer les choses. ». Voilà un mantra de proactivité qui a certainement porté ses fruits pour la communauté hyper-mobilisée du Comité vert de Cowansville.
Plus on écoute les membres, plus on est envahi par la conviction que pour pouvoir, il faut surtout vouloir et accepter de quitter les sentiers battus. La beauté dans tout ça, c’est que l’engagement est de nature contagieuse : le modèle de Cowansville existait déjà à Sutton, Dunham, et il s’est propagé également à Farnham, Bedford et Brigham, comme parti à la conquête des Cantons-de-l’Est et, espérons-le, du Québec en entier.
Le Comité vert de Cowansville est membre du Réseau Demain le Québec de la Fondation.
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