Pollinisateurs

Les insectes vivent une situation difficile. Mais il y a de l'espoir.

La plupart des Canadien.ne.s ont entendu parler du déclin des papillons monarques et de la situation périlleuse des abeilles. Lorsque ces insectes tant célébrés ont commencé à disparaître du paysage, nous l’avons remarqué.

Au même moment, des scientifiques du monde entier ont commencé à documenter le déclin silencieux et dramatique d’une multitude d’espèces d’insectes. Qu’il s’agisse des lucioles et des bourdons, qui captivent tous les regards, ou des bestioles moins attrayantes comme les coléoptères et les vers, les espèces d’invertébrés ont diminué de 45 % au cours des quatre dernières décennies.

Les pollinisateurs sont un bon indicateur de la santé d’un écosystème, mais à l’heure actuelle, ils sont en train de perdre la bataille contre la perte d’habitat et les changements climatiques.

Jode Roberts, stratège principal

Pourquoi les pollinisateurs meurent-ils?

Les causes sont multiples.

L’utilisation incontrôlée de pesticides et la transformation des terres agricoles en monocultures gigantesques et moroses ont déplacé et affecté d’innombrables espèces. Si l’on ajoute à cela la perte d’habitats naturels due à l’étalement des paysages construits par les êtres humains et les changements climatiques, les insectes sont en danger, d’après de nombreux.ses expert.e.s. Cette situation ressemble étrangement au « printemps silencieux » observé par la scientifique Rachel Carson dans les années 1960, lorsque l’utilisation généralisée de pesticides tuait des millions d’oiseaux chanteurs.

Pourquoi est-ce que les pollinisateurs sont importants?

Les insectes représentent les deux tiers de la vie sur Terre. On estime que les insectes sauvages fournissent des services écologiques d’une valeur de 57 milliards de dollars par an. Plus important encore, ces espèces sont des éléments irremplaçables du monde naturel. Les insectes constituent une source de nourriture essentielle pour les oiseaux et les poissons et jouent un rôle vital dans les forêts et les champs en tant que décomposeurs. Ils assurent également la prospérité des plantes et des cultures. Plus des trois quarts des plantes à fleurs sauvages et un tiers des aliments que nous consommons dépendent de la pollinisation par les insectes. 

La diminution du nombre d’abeilles et de papillons devrait être une raison suffisante pour agir, mais l’histoire des pollinisateurs du Canada est compliquée par l’abeille européenne. Il s’agit d’une espèce introduite, gérée comme du bétail. Ce sont de bons pollinisateurs, mais de nombreuses abeilles indigènes du Canada sont plus efficaces, et pourtant elles passent largement inaperçues.

Comment pouvons-nous aider les pollinisateurs?

Contrairement aux espèces en voie de disparition qui vivent dans des espaces sauvages lointains, bon nombre des insectes les plus menacés vivent près de chez nous. Les villes et les banlieues peuvent constituer des habitats étonnamment intéressants pour les insectes, à condition que nous leur fournissions suffisamment de nourriture, d’habitats et d’abris.

Le Canada compte plus de 800 espèces d’abeilles sauvages, dont au moins quelques centaines vivent dans nos principales zones urbaines. En modifiant notre façon de bâtir et de gérer nos communautés, nous pouvons jouer un rôle essentiel dans le retour des abeilles, des papillons et d’autres insectes essentiels.

Comment contribuer au retour de la nature?

Nous pouvons toutes et tous apporter notre contribution en créant des habitats dans les lieux où nous vivons, travaillons et nous divertissons.

Le simple fait d’ajouter des plantes indigènes à votre jardin ou à votre balcon constitue un premier pas important.

Les abeilles et les papillons locaux sont constamment à la recherche de nectar riche en énergie et de pollen riche en protéines que les fleurs sauvages, les arbustes et les arbres peuvent leur fournir.