Des moyens écologiques pour se débarrasser des « nuisibles »

Les fourmis sont des nuisibles qui peuvent envahir votre cuisine et votre maison

Les fourmis sont un « nuisible » courant dans les maisons. Les cuisines sont leur cible privilégiée.

Réfléchissez à la manière dont vous traitez les intrus indésirables (« nuisibles ») – les fourmis, lépismes argentés, perce-oreilles, thermobies, coquerelles, mouches, mites, araignées, pucerons, cloportes, etc. – et essayez ces méthodes écologiques inspirées de la nature pour les décourager, créer des espaces de vie sains et protéger la planète.

Renoncez aux produits chimiques

La lutte commerciale contre les « nuisibles » fait souvent appel à des pesticides nocifs. Les produits chimiques synthétiques conçus pour tuer ou repousser les « nuisibles » peuvent être toxiques pour la cible et les insectes bénéfiques, les pollinisateurs, les oiseaux et autres animaux sauvages, ainsi que pour les animaux de compagnie. Ils peuvent également contaminer le sol, l’eau et l’air, ce qui présente des risques pour les écosystèmes et la santé humaine.

Tout en dissuadant leur présence, il convient de recadrer le mépris envers certaines créatures qui s’aventurent dans nos espaces. Toutes jouent un rôle essentiel dans la toile de la vie.

Un papillon monarque grimpe sur la chaussure d'une personne

Malgré tout, nous avons besoin des insectes

L’activité humaine conduit les insectes à l’extinction. Lorsque le bas de la chaîne alimentaire est menacé, tout ce qui se trouve en amont l’est également, y compris les êtres humains. Le déclin des insectes menace les oiseaux, les poissons, les reptiles et les amphibiens qui se nourrissent d’insectes, ainsi que les nombreuses plantes qui ont besoin d’eux pour la pollinisation. Les insectes sont également essentiels à la santé des sols, au recyclage des nutriments et au fonctionnement des écosystèmes.

Lisez les réflexions de David Suzuki sur les insectes

Identifiez la source

Les créatures rampantes et volantes entrent à l’intérieur pour de nombreuses raisons. Pour les empêcher d’entrer, il faut identifier la ou les causes principales, puis mettre en œuvre des solutions ciblées.

  • Examinez les points d’entrée. Inspectez votre espace, en accordant une attention particulière aux zones où vous trouvez généralement les intrus indésirables. Colmatez les fissures dans les murs, les espaces autour des fenêtres et des portes, les écrans endommagés et les espaces autour des tuyaux d’alimentation.
  • Éliminez tout ce qui peut les attirer. Examinez votre cuisine, votre garde-manger et votre salle à manger pour détecter tout signe d’éclaboussures, de miettes ou d’aliments mal conservés. Inspectez les appareils sanitaires et les tuyaux pour détecter les fuites ou l’eau stagnante.
  • Évaluez les conditions intérieures et extérieures. Les coquerelles, les lépismes argentés et les perce-oreilles sont attirés par la chaleur, l’obscurité et l’humidité. Les fourmis charpentières adorent le bois humide et pourri. Vérifiez qu’il n’y a pas d’humidité excessive, comme des tuyaux qui fuient ou des zones mal ventilées.
  • Cherchez des lieux de nidification ou de cachette. Fouillez les coins et recoins des sous-sols, des greniers, des vides sanitaires et des zones de stockage. Nettoyez soigneusement et désencombrez souvent ces espaces.
  • Demandez l’aide de spécialistes. Si vous avez du mal à identifier la source d’un problème ou d’une infestation, une personne expérimentée peut procéder à une inspection complète et identifier la cause principale. Si vous souhaitez que le problème soit traité, recherchez un service de lutte contre les nuisibles respectueux de l’environnement ou sans cruauté.

Traitez le problème

Voici des façons écologiques de contrer 10 des intrus rampants et volants les plus courants au Canada.

Les fourmis

Les fourmis peuvent devenir une nuisance si l’on ne s’en occupe pas rapidement.

Plus présentes au printemps et en été, les fourmis en quête de nourriture peuvent pénétrer à l’intérieur par de minuscules fissures. Les cuisines sont une cible privilégiée. Une fois qu’elles ont repéré votre espace comme source de nourriture, elles ont tendance à faire des nids dans le sol près de votre logement, sur le trottoir – et même à l’intérieur si elles trouvent un endroit propice.

  • Supprimez les traces olfactives. Les fourmis communiquent par des pistes de phéromones, qui les aident à se diriger vers les sources de nourriture. Essuyez les surfaces (en particulier celles où vous avez vu des fourmis) avec du vinaigre afin de perturber ces pistes et de brouiller les capacités de repérage des fourmis.
  • Utilisez du jus de citron, de la cannelle ou de l’huile de menthe poivrée. Répandez ou vaporisez sur les fenêtres, les portes ou d’autres endroits propices aux fourmis. L’odeur forte repousse les fourmis et peut les dissuader d’entrer dans votre maison.
  • Utilisez de la terre de diatomée le long des fissures et des plinthes, ou au-dessus des armoires. Il s’agit d’une poudre naturelle, fine et semblable à du verre, fabriquée à partir d’algues fossilisées écrasées. Elle est si abrasive qu’elle perce l’exosquelette protecteur des créatures qui en sont pourvues, de sorte qu’elles se dessèchent et meurent. Demandez-en dans votre jardinerie ou votre quincaillerie. Laissez agir pendant 24 à 48 heures. Nettoyez-la avec précaution à l’aide d’un chiffon humide au lieu de passer l’aspirateur, pour éviter de boucher le filtre.

Les lépismes argentés, les perce-oreilles et les thermobies

Les lépismes argentés, les perce-oreilles et les thermobies existent depuis des millions d’années. Fréquents au Canada, ils sont inoffensifs pour les êtres humains, même s’ils sont parfois redoutés. Ils sont souvent confondus les uns avec les autres en raison de leur apparence similaire et de leurs appendices saillants.

Ces créatures se nourrissent principalement d’insectes morts et de matériaux riches en protéines, en sucre ou en amidon. Elles mangent des céréales, de la farine, de la nourriture pour chiens, du papier peint, des reliures de livres, des boîtes et d’autres produits en papier contenant de la pâte riche en amidon ou de la colle. Un signe révélateur de leur présence dans votre espace ? Des trous irréguliers dans le papier peint, les livres et le carton, en particulier dans les endroits humides, froids et sombres.

  • Désencombrez votre espace et supprimez les cachettes et les lieux de reproduction. Gardez votre espace bien rangé et débarrassez-vous des objets inutiles. Nettoyez et passez régulièrement l’aspirateur dans les coins et les crevasses difficiles d’accès.
  • Utilisez de la terre de diatomée ou placez des pièges collants aux endroits où vous les voyez fréquemment.
  • Plantez des plantes qui repoussent les parasites, comme la lavande ou l’Oeillet d’Inde, autour du périmètre de votre espace.

Les coquerelles

Les coquerelles sont également très répandues au Canada. Elles sont résistantes et prolifiques, mais il est possible de s’en débarrasser sans utiliser de dangereux pesticides.

Comme elles sont attirées par la nourriture et l’eau, les endroits où il y a de la nourriture pour animaux de compagnie sur le sol, des miettes sur les comptoirs, des déchets en excès ou un sous-sol humide sont des endroits propices à la prolifération des coquerelles.

  • Saupoudrez des feuilles de laurier dans les endroits où vous les voyez, comme les armoires ou les étagères du garde-manger.
  • Placez des sachets ou des feuilles d’herbe à chat dans les zones ciblées. Une étude de l’université d’État de l’Iowa a montré que l’herbe à chat (grâce à son principe actif, la népétalactone) est 100 fois plus efficace pour repousser les cafards que le DEET.
  • Diluez de l’huile de menthe poivrée, d’eucalyptus ou d’arbre à thé dans de l’eau et vaporisez la solution autour des points d’entrée, des plinthes et des autres endroits où les coquerelles peuvent pénétrer ou se cacher.

Les mouches

Les mouches peuvent être une nuisance persistante, surtout pendant les mois les plus chauds. Qu’il s’agisse de mouches à fruits, de mouches domestiques ou d’autres espèces, leur présence peut rendre un espace confortable soudainement pénible.

La pollénie du lombric est la plus courante, reconnaissable à son comportement léthargique, au fait qu’elle se cogne au plafond et aux murs et qu’elle bourdonne bruyamment sur le rebord des fenêtres. Les mouches faciales présentent des caractéristiques similaires, mais elles sont plus fréquentes dans les zones rurales, à proximité des exploitations agricoles qui élèvent du bétail.

  • Sécurisez les poubelles et les bacs à compost.
  • Diluez quelques gouttes d’huile de lavande, de menthe poivrée, d’eucalyptus ou de citronnelle dans de l’eau et vaporisez la solution sur les surfaces et autour des fenêtres, des portes et des autres endroits où les mouches ont tendance à entrer ou à se rassembler.
  • Accrochez des bandes adhésives anti-mouches dans les endroits où les mouches sont fréquemment observées.
  • Fabriquez des pièges à l’aide d’un bocal ou d’une bouteille remplie d’un mélange de vinaigre de cidre de pomme, de savon à vaisselle et d’un morceau de fruit. Les mouches des fruits sont particulièrement attirées par l’odeur.
  • Mélangez une tasse d’eau et une cuillère à café de poivre de Cayenne dans un flacon pulvérisateur et vaporisez à proximité des zones fréquentées par les mouches. (Cela fonctionne aussi pour d’autres créatures indésirables.)
  • Mélangez une cuillère à soupe de savon de Castille à la menthe à un litre d’eau et vaporisez près des endroits où se trouvent les mouches.
  • Adoptez des plantes carnivores. Elles mangent toutes sortes de mouches. Demandez à votre magasin de plantes comment les entretenir tout au long de l’année.
Un lit en désordre

Comment tuer les punaises de lit sans pesticides

Pour prévenir les punaises de lit, réduisez le désordre au minimum. Les punaises de lit se développent dans les vêtements, les journaux et les piles d’objets en général. Et restez vigilant.e : surveillez les signes!

Prévenez et éliminez les punaises de lit

Les mites

Les mites ne sont pas un problème fréquent, mais elles peuvent devenir un souci coûteux et gênant. Les signes d’une infestation de mites sont des trous dans vos vêtements ou une surprise volante lorsque vous ouvrez votre garde-manger.

Évitez d’utiliser des boules antimites, qui contiennent des substances toxiques comme le naphtalène, un produit chimique associé à des cancers.

  • Le cèdre est un insecticide. Rangez les vêtements en laine et les autres vêtements avec des blocs ou des copeaux de cèdre ou dans un coffre ou un garde-robe doublé de cèdre.
  • Fabriquez des sachets à base de plantes. Mélangez deux poignées de lavande ou de romarin séché avec une cuillère à soupe de clous de girofle et d’écorce de citron séchés. Nouez le mélange dans des linges peu épais, puis placez ces paquets dans les tiroirs, les placards et les armoires.
  • Suspendez de petits sacs en tissu remplis de clous de girofle entiers dans les placards ou placez-les près des vêtements.
  • Scellez les aliments secs dans des récipients hermétiques (bocaux en verre, boîtes de conserve ou acier inoxydable). Les mites de garde-manger adorent la farine, les céréales complètes, les haricots, les fruits secs, les épices et les aliments pour animaux.
  • Fabriquez des pièges lumineux. Les mites sont attirées par les sources de lumière. Placez des pièges à mites collants près des fenêtres ou des sources de lumière.
  • En cas d’infestation, imprégnez votre maison de l’odeur de l’huile de cèdre. Mélangez quelques gouttes avec de l’eau dans un vaporisateur ou un diffuseur.
  • Éloignez l’éclairage extérieur des points d’entrée. L’éclairage extérieur autour des portes et des fenêtres augmente le risque que les mites se retrouvent à l’intérieur.

Les araignées

Les araignées sont les intrus les plus redoutés dans les logements. Elles sont souvent inoffensives et de nombreuses espèces mangent d’autres créatures qui vivent en intérieur.

Les plus courantes au Canada sont les araignées domestiques, les araignées-loups, les araignées de cave, les dolomèdes et (beaucoup moins souvent et PAS inoffensives) les veuves noires. On les trouve généralement dans les coins des pièces, les placards, les boîtes, les crevasses sombres, les sous-sols, les garages et les jardins.

  • Diluez quelques gouttes d’huile de menthe poivrée, d’arbre à thé et d’eucalyptus dans de l’eau et vaporisez la solution sur les murs, les fenêtres, les cadres de porte, le coin des plafonds et les autres endroits où les araignées ont tendance à s’accrocher.
  • Mélangez à parts égales du vinaigre et de l’eau dans un flacon pulvérisateur et appliquez la solution aux endroits où les araignées sont susceptibles d’apparaître.
  • Éloignez l’éclairage extérieur des points d’entrée. Les araignées sont attirées par les sources de lumière. L’éclairage extérieur autour des portes et des fenêtres augmente donc le risque qu’elles entrent. Pensez à utiliser des lampes jaunes ou à vapeur de sodium, qui attirent moins les insectes nocturnes dont se nourrissent les araignées.

Anecdotes SUR DES BIBITTES AYANT MAUVAISE RÉPUTATION

01

Les coquerelles

Les coquerelles existent depuis plus de 300 millions d’années et jouent un rôle écologique essentiel depuis des millénaires! Elles font partie des recycleurs de la nature, se nourrissant de plantes et d’animaux morts et transformant les déchets en nutriments facilement absorbés par les plantes.

02

Les fourmis

Les fourmis sont des insectes sociaux qui vivent. Chaque colonie a une division du travail avec des rôles différents. Pour travailler efficacement, les fourmis communiquent par le biais de signaux chimiques appelés phéromones. Les fourmis aèrent et enrichissent le sol et stabilisent les écosystèmes.

03

Les araignées

Les araignées sont l’un des agents antiparasitaires de la nature. Elles régulent les populations en se nourrissant de diverses créatures, dont les mouches et les moustiques. Les scientifiques ont estimé que toutes les araignées du monde consomment de 400 à 800 millions de tonnes de proies par an!

Les pucerons

Les pucerons sont de minuscules insectes qui semblent surgir de nulle part et qui peuvent rapidement infester les plantes d’intérieur et les jardins. Mais saviez-vous que les fourmis et les pucerons sont liés?

Une étude de 2016 explique cette relation symbiotique. Les fourmis exploitent les pucerons pour obtenir un liquide appelé « miellat », sécrété lorsque les pucerons mangent les plantes. Les fourmis transportent les pucerons vers une nouvelle source de nourriture une fois que la plante hôte est vidée de ses nutriments. La bonne nouvelle? Il est peu probable que vous constatiez cette double infestation à l’intérieur, mais surveillez vos jardins!

Le meilleur moyen de repérer une infestation de pucerons est le changement soudain de l’apparence d’une plante, par exemple des feuilles tachetées, jaunies, recroquevillées ou flétries. Une fois que vous avez remarqué ces signes, vérifiez la présence de groupes de petits insectes à corps mou sur les feuilles, les tiges ou les bourgeons de la plante.

  • Inspectez et isolez les plantes infectées. Une fois que vous avez repéré une infestation potentielle, tenez la plante affectée à l’écart des autres.
  • Essayez de planter des plantes compagnes. Les soucis, l’ail, la ciboulette et la cataire repoussent les pucerons. Placez des versions en pot de ces plantes à proximité de vos plantes d’intérieur à risque.
  • Diluez de l’huile de neem dans de l’eau et vaporisez-la sur vos plantes. C’est un insecticide naturel qui repousse les pucerons et perturbe leur alimentation et leur reproduction. (Il s’agit également d’un excellent produit d’entretien pour les plantes, sans danger pour la plupart d’entre elles. Faites d’abord un essai sur une petite surface).
  • Vaporisez du savon de Castille dilué dans de l’eau directement sur les pucerons et les parties affectées de la plante. Veillez à imbiber le dessous des feuilles où se cachent les œufs et les larves.

Les cloportes

Les cloportes sont de petits crustacés que l’on trouve souvent dans les environnements humides. Leur présence peut être le signe d’un problème d’humidité plus grave ou d’un risque de pourrissement du bois.

  • Utilisez de la terre de diatomée là où elles sont présentes.
  • Mélangez de l’huile de romarin, d’origan, de citronnelle, d’agrumes, de cannelle, d’arbre à thé ou de menthe poivrée avec de l’eau et vaporisez sur les endroits à risque.
  • Enlevez les débris organiques, tels que les tas de bois et l’excès de paillis à proximité de votre espace intérieur.

Faites preuve de vigilance et de persévérance

En matière de lutte contre les « nuisibles », la persévérance est essentielle. Il faut parfois du temps et des répétitions constantes pour éliminer les intrus et les infestations. En combinant des mesures préventives, des moyens de dissuasion naturels et des approches ciblées, vous pouvez réussir à empêcher les créatures indésirables d’entrer dans votre maison tout en protégeant la santé de votre famille et de la planète.