Les personnes intolérantes au lactose et/ou qui privilégient un régime alimentaire à base de plantes utilisent depuis longtemps les laits végétaux au lieu des produits laitiers. Mais de plus en plus de gens les achètent pour des raisons environnementales.
Autrefois, les cafés et les magasins ne proposaient pas de laits végétaux. Aujourd’hui, avec la popularité des laits de soya, d’avoine, d’amande, de noix de cajou et de noix de coco, la plupart des établissements proposent de nombreuses variétés!
C’est à vous de choisir le lait végétal qui vous convient le mieux. Voici un peu d’aide pour déterminer ceux qui sont les meilleurs pour la planète.
Remplacer le lait de vache
Le lait de vache est le pire choix pour l’environnement :
- Les vaches sont connues pour relâcher du méthane, un puissant gaz à effet de serre responsable d’un quart des émissions liées au réchauffement de la planète.
- Une mauvaise manipulation du fumier et des engrais peut dégrader les ressources en eau locales.
- La production d’aliments pour animaux et l’agriculture peuvent aboutir à la perte de zones importantes pour la biodiversité, telles que les prairies, les zones humides et les forêts.
- L’élevage laitier nécessite également une quantité importante de terres, d’eau et d’autres ressources.
Mais tout le monde n’a pas accès ou ne peut pas choisir des alternatives au lait de vache. Si vous optez pour du lait de vache, essayez d’acheter du lait de producteurs locaux et biologiques.
L’histoire du lait végétal
Alors… s’il ne provient pas d’un mammifère qui allaite ses petits, pourquoi l’appelle-t-on « lait » végétal?
Le nom « lait » végétal désigne une fonction similaire à celle du lait de vache. Ces boissons sont souvent utilisées comme substituts dans les recettes et pour être ajoutées au café ou au thé. C’est aussi une stratégie de marketing pour rendre les boissons végétales plus attrayantes pour les consommateur.rice.s à la recherche d’alternatives aux produits laitiers.
De nombreuses cultures et cuisines utilisent des laits végétaux depuis des millénaires. La plupart d’entre eux n’ont été appelés « lait » qu’à partir du 20e siècle. La première mention documentée remonte à 1365 en Chine, où le lait de soya (doujiang) est cité dans un texte manuscrit (et il était probablement déjà utilisé depuis bien plus longtemps).
Le mot « lait » ne désigne pas seulement des boissons crémeuses. Dans l’intérieur de la Colombie-Britannique, les aîné.e.s Nlaka’pamux appellent un sucre fait de branches de sapin de Douglas sqəqeʔm-éłq, ce qui signifie « lait maternel de l’arbre ».
Le choix du lait végétal le plus respectueux de l’environnement dépend de votre priorité : l’eau, les émissions de gaz à effet de serre ou l’utilisation des sols.
Le lait de soya
Le lait de soya, fabriqué à partir de graines de soya trempées et broyées, est le « lait alternatif originel ». Son histoire remonte au 12e siècle.
Il est devenu un aliment de base de la cuisine traditionnelle chinoise au 17e siècle. À son arrivée en Amérique du Nord, plusieurs revues le mentionnent, dont une avec un tableau comparant ses qualités nutritionnelles à celles du lait de vache.
La production à grande échelle de lait de soya a commencé en Amérique du Nord au début du 20e siècle à cause de l’intolérance croissante au lactose.
Impact environnemental du lait de soya
Le soya, l’une des cultures les plus répandues dans le monde, utilise moins d’eau et de terres que le lait de vache. Mais une étude publiée en 2020 par l’Université d’Oxford dans Food Climate Research Network montre que la production de soya est l’une des principales causes de la déforestation de la forêt amazonienne.
Le Brésil est l’un des trois premiers producteurs mondiaux de soya. Les agriculteur.rice.s cultivaient autrefois le soya pour nourrir le bétail, mais cette activité a été réorientée pour répondre à la demande croissante de lait de soya de la part des consommateur.rice.s. Cette évolution a entraîné une déforestation accrue de l’Amazonie pour agrandir les exploitations ou en créer de nouvelles.
Le lait d’avoine
Au début des années 1990, Rickard Öste, scientifique suédois spécialiste de l’alimentation, a fait des expériences pour fabriquer un lait végétal nutritif et durable. Il a abouti à l’idée d’utiliser de l’avoine, une culture courante et peu coûteuse en Suède.
Le lait d’avoine est obtenu en faisant tremper de l’avoine dans de l’eau et en filtrant le mélange pour obtenir un liquide crémeux. Öste a fondé Oatly en 1994. L’entreprise a commencé à exporter ses produits dans le monde entier au début des années 2010.
Le lait d’avoine est aujourd’hui un des laits végétaux les plus populaires en Amérique du Nord.
L’impact environnemental du lait d’avoine
Selon une étude réalisée en 2021, le lait d’avoine utilise 60 % d’énergie en moins, 80 % d’émissions de carbone en moins et 80 % de terres en moins que le lait de vache.
L’avoine est la plante qui requiert le moins d’eau par rapport aux autres plantes. Une étude de l’Université d’Oxford a conclu qu’un verre de lait d’avoine nécessite 80 % d’eau en moins qu’un verre de lait de vache.
La production de lait d’avoine nécessite toujours des terres et de l’énergie, y compris pour la culture, le transport et la transformation. Les procédés de culture commerciale peuvent également utiliser des pesticides et des engrais, qui ont des effets négatifs sur les terres, l’eau et les écosystèmes.
Le lait d’amande
Fabriqué à partir d’amandes moulues et d’eau, le lait d’amande remonte à l’Europe médiévale et au Moyen-Orient.
Les amandiers sont originaires du Moyen-Orient. Ils ont été l’un des premiers arbres cultivés par l’être humain. Peu après, les gens les ont transportés à travers la Méditerranée vers le sud de l’Europe, le nord de l’Afrique et l’est de l’Inde.
Le lait d’amande ne faisait pas partie de la cuisine de l’ancien Moyen-Orient. Les Européen.ne.s du Moyen Âge l’ont inclus dans presque tous leurs livres de cuisine. Il continue d’être classé comme le lait végétal le plus consommé en Amérique du Nord.
L’impact environnemental du lait d’amande
Les émissions de gaz à effet de serre du lait d’amande sont parmi les plus faibles. Sa production nécessite moins de terres que celle du lait de vache. Mais il est notoirement connu pour la grande quantité d’eau nécessaire à sa culture et à sa transformation.
Les amandes cultivées en Californie représentent 80 % de la production commerciale mondiale d’amandes. La culture des amandiers occupe un pour cent de la superficie totale de la Californie. L’État a souffert de persistantes et croissantes sécheresses, de vagues de chaleur et d’incendies de forêt liés au climat. Alors que de nombreux.ses habitant.e.s de la Californie doivent respecter les réglementations d’urgence en matière de conservation de l’eau, l’industrie de l’amande utilise chaque année 13 % de l’approvisionnement en eau de l’État.
Certain.e.s agriculteur.rice.s utilisent des variétés résistantes à la sécheresse et des systèmes d’irrigation à faible consommation d’eau. Mais le lait d’amande reste le plus gros consommateur d’eau par rapport aux autres laits végétaux ET au lait de vache.
Le lait de cajou
Le lait de cajou est obtenu en faisant tremper des noix de cajou dans de l’eau. Les noix de cajou ont été cultivées pour la première fois en Amérique du Sud. La colonisation de l’Amérique du Sud par le Portugal a introduit la noix de cajou en Inde au 16e siècle. Elle y était utilisée dans la cuisine et comme substitut du lait.
L’impact environnemental du lait de cajou
Bien que la production du lait de cajou nécessite moins d’eau que celle du lait d’amande, les noix de cajou utilisent plus d’eau que les légumineuses (comme le soya) ou les graines. Par rapport aux autres laits végétaux, la noix de cajou nécessite une moindre superficie de terres. L’expansion de la culture de la noix de cajou a entraîné la déforestation et la perte d’habitat en Afrique de l’Est, en Inde et au Vietnam.
Le lait de coco
Le lait de coco est fabriqué à partir de la chair de noix de coco mûres trempées dans de l’eau chaude. Ses origines remontent aux régions tropicales de l’Asie du Sud-Est, où la noix de coco est un aliment de base depuis des siècles.
Au cours des siècles, il a été l’un des principaux ingrédients des cuisines de l’Asie du Sud-Est et du Sud, des Caraïbes et du nord de l’Amérique du Sud. Introduit en Amérique du Nord au 19e siècle, il se classe parmi les cinq laits végétaux les plus consommés.
L’impact environnemental du lait de coco
Les cocotiers utilisent beaucoup moins d’eau que les vaches laitières. Ils absorbent le dioxyde de carbone (contrairement aux vaches productrices d’éthane). Dans leur climat tropical, ils tirent un tiers de leur eau quotidienne des pluies.
L’impact le plus important de la production de noix de coco concerne les terres et la faune. La production de noix de coco est souvent comparée à celle de l’huile de palme à cause des ravages qu’elle inflige aux écosystèmes environnants. Par exemple, les cultures de palmiers à huile occupent 19 millions d’hectares (47 millions d’acres) dans le monde. En 2020, la superficie des terres consacrées à la culture de la noix de coco était de 12,3 millions d’hectares (30,4 millions d’acres).
Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, la production de noix de coco menace de nombreuses espèces animales et a contribué à l’extinction des zostérops de Marianne.
Donc quel lait végétal est le meilleur pour la planète?
La réponse brève : cela dépend. (Mais le lait d’avoine arrive en tête dans la plupart des catégories!)
Différents facteurs contribuent à l’impact environnemental de chaque lait végétal : la culture, la production, le transport et l’emballage. Tous sont difficiles à quantifier, car ils changent en fonction de l’endroit où les plantes sont cultivées, produites et consommées.
La meilleure solution : faire du lait végétal. Le lait de noix et le lait d’avoine sont les plus faciles à préparer et peuvent constituer une activité amusante à réaliser avec les ami.e.s et la famille. Procurez-vous des ingrédients locaux, biologiques et crus, puis faites-les tremper, mélangez-les et filtrez-les!