Défi zéro déchet : ma semaine dans un pot Mason

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Dimanche soir, 18 octobre. On « reset » l’état des lieux des poubelles de la maison. La cuisine. Les deux salles de bain. Dans la cuisine, on met une note sur la poubelle : « Déchets ultimes = dans le pot Mason svp »!

Chez les Chapdelaine-Neveu, on est prêt.e.s à relever le défi lancé aux employé.e.s de Cascades dans le cadre de la Semaine québécoise de réduction des déchets — tenter de générer le moins de déchets possible, si peu, pour que ça entre dans un pot Mason d’un litre.

Le concours a été annoncé à l’avance. Au début, nous avions pensé ajuster la planification de la semaine en conséquence, en nous assurant de mettre au menu des recettes requérant principalement des ingrédients en vrac. Après réflexion, nous avons préféré vivre l’expérience de façon authentique, représentative de notre réel quotidien, pour que l’on puisse justement prendre conscience et identifier les habitudes à changer.

Au rythme des jours qui passaient, on voyait notre pot se remplir. À notre grand désarroi, parce que dans la plupart des cas, on voyait mal comment on aurait pu éviter lesdits rebuts, qui ont tous leur utilité dans la préservation de nos aliments. Sacs de lait, sacs de craquelins, sacs de céréales, emballage de café, sacs de chips, sachets de tisane, emballage de fromage en brique, emballage de beurre, sacs de fruits congelés… la grande majorité de ce que nous avons mis aux rebuts dans la semaine était composée d’emballages de plastique non souple (qui ne s’étirent pas), et qui, par conséquent ne sont pas recyclables.

Marie-Eve Chapdelaine

Mon air un peu découragé. Après deux jours, notre pot était presque plein. En comprimant, il restait encore un peu d’espace.

Après trois jours, notre pot était rempli à ras bord. On a dû se résoudre : il fallait sortir un deuxième pot de l’armoire!

Parmi les autres résidus générés qui ont trouvé place dans les pots Mason, il y avait des petits autocollants que l’on retrouve sur les fruits, le ruban collant mauve qui entoure les bananes bios, de la mousse de sécheuse, de la soie dentaire. Parmi les résidus qui n’ont pas élu domicile dans un pot Mason parce qu’ils n’entraient pas : deux barquettes de poisson et les couvercles de nos pots de sauce St-Hubert, (plastique #6). Certaines municipalités acceptent le plastique #6, mais pas la nôtre. Nous avons vérifié avec l’application « Ça va où? » de Recyc-Québec.

Les solutions?

Si les sacs de plastique non souple permettent de conserver la fraîcheur des aliments, je vois difficilement comment ou par quoi on peut les remplacer. Tout réside dans l’équilibre que joue l’emballage dans la préservation des aliments, puisque la plupart du temps, l’impact de l’emballage est moindre que l’impact du gaspillage alimentaire occasionné par l’absence d’emballage. Cet article de L’Actualité permet de faire la lumière sur ce sujet. Et comme le démontre le schéma ci-dessous, il est nécessaire de trouver le point d’équilibre entre le volume de l’emballage, son impact et son rôle dans la protection et la préservation des denrées.

Éco Entreprises Québec

Éco Entreprises Québec

Le recyclage

Les sacs de plastique non souple ne sont actuellement pas recyclables parce qu’ils sont composés d’un amalgame de résines, et dans le milieu du recyclage, les multimatières, c’est compliqué à gérer. L’industrie des plastiques et des organisations comme la Fondation Ellen MrArthur se penchent sur des solutions. Parmi elles : l’écoconception de transférer des emballages multimatières à des emballages monomatière souple et le recyclage chimique.

Les emballages monomatériaux sont définitivement ceux qui sont les plus appréciés des recycleurs. Sur ce point, il faut savoir qu’à chaque fois qu’on met la main sur un emballage composé de plus d’une matière, une de ces matières ne sera vraisemblablement pas recyclée. Les entreprises s’attaquent peu à peu à cet enjeu. C’est le cas de l’entreprise italienne Barilla qui met en marché des pâtes alimentaires qui a justement pris un engagement à cet effet dernièrement : Basta les fenêtres de plastique qui nous permettre de voir les pâtes! Les emballages ne seront qu’en carton. C’est à nous de jouer, en faisant des achats éclairés!

organics biologique

Le réemploi

Il faut parfois faire preuve d’ingéniosité pour redonner vie aux matières. Ce truc m’a été donné par Mélissa de La Fontaine de la Coopérative Incita, bien connue dans le milieu du zéro déchet. Ces sacs à fermoir de type Ziploc générés pendant notre défi peuvent être nettoyés et conservés pour la prochaine saison des petits fruits dans le but d’y mettre à nouveau nos récoltes.

Boîte TerraCycle à la Coop Alentour à Sherbrooke

Le recyclage à perte de valeur (sous-recyclage, downcycling)

Les sacs de chips et les emballages de friandises sont d’autres exemples d’emballages multimatières qui, comme vous l’aurez deviné, ne vont pas au recyclage ordinaire. Toutefois, j’ai par hasard découvert qu’on pouvait les déposer dans une boîte TerraCycle. On peut certes se déculpabiliser de se bourrer la panse sachant que les emballages peuvent connaître une deuxième vie, mais il ne faudrait tout de même pas surestimer la valeur du geste. Ces emballages serviront à du sous-recyclage, c’est-à-dire que la matière créée n’est pas de bonne qualité, mais pourra à tout le moins convenir pour certaines utilisations. C’est ce qu’on appelle un moindre mal!

(Photo : Boîte TerraCycle à la Coop Alentour à Sherbrooke)

Un monde d’amélioration continue

Pour nous, le défi Ma semaine dans un pot Mason nous aura amenés à se questionner davantage sur nos choix de consommation. On a pris au moins deux décisions pour réduire nos déchets : remplacer les chips par du popcorn maison et acheter de la tisane en vrac! On n’a peut-être pas réussi le défi, mais on a beaucoup appris!

Mélodie, Grégoire, et Léonard

Bien que déçus du résultat, Mélodie, Grégoire et Léonard sont heureux d’avoir relevé le défi. Conclusion de Grégoire : « Va falloir faire plus attention! ». (Photo: Marie-Eve Chapdelaine)

Marie-Eve-Chapdelaine

Marie-Eve Chapdelaine

Marie-Eve Chapdelaine est spécialiste en développement durable et œuvre au sein de Cascades depuis 2006. Elle s’intéresse particulièrement à la sensibilisation de la population et à l’évolution des comportements face aux enjeux environnementaux et sociaux. « J’ai toujours eu un grand intérêt pour la cause environnementale, mais aussi pour les enjeux sociaux. Le développement durable permet de suivre les deux milieux à la fois. Que demander de plus que de travailler pour Cascades, une entreprise phare en la matière qui est ouverte à mettre en place une multitude de mesures pour améliorer ses performances et maintenir son leadership? »

Marie-Eve est mère de trois enfants. Dans les temps libres qui lui reste, elle est entraîneure de spinning et fabrique des bijoux en cuir recyclé. Mélomane, elle est avare de découvertes musicales et sans cesse à la recherche de spectacles à aller voir.