Voulez-vous cultiver un potager?
Il y a de nombreuses raisons de s’y mettre, notamment pour :
- Manger des aliments délicieux, frais, locaux et biologiques — pour votre santé et pour agir en faveur du climat. Saviez-vous que « les émissions de gaz à effet de serre peuvent être réduites de deux kilogrammes pour chaque kilo de légumes cultivés à la maison par rapport aux légumes achetés en épicerie »?
- Économiser de l’argent et éviter les emballages inutiles. Une petite parcelle urbaine de moins de 0,024 hectare (0,06 acre) en production peut bénéficier de rendements d’une valeur de 3 500 à 6 000 dollars par an!
- Profiter des bienfaits de la terre sur la santé physique et mentale (grâce aux microbes du sol). S’immerger régulièrement dans un environnement naturel permet également de réduire le stress et de renforcer l’immunité, l’ingéniosité et l’énergie.
- Soutenez la biodiversité. Vous aiderez les pollinisateurs et attirerez les oiseaux, les chauves-souris, les insectes, les serpents, les grenouilles et d’autres espèces sauvages importantes.
Où et comment planter?
Dessinez une carte de l’ensoleillement
Votre jardin, balcon ou rebord de fenêtre est-il à l’ombre, à la mi-ombre, en plein soleil ou une combinaison des trois? Cartographiez ou dessinez la trajectoire quotidienne du soleil. Vous gagnerez du temps et de l’argent en plantant au bon endroit et vous apprendrez à décrypter les étiquettes d’instructions sur les plantes.
« Plein soleil » signifie que le site reçoit plus de six heures d’ensoleillement par jour. Méfiez-vous des zones de gel (creux ou partie la plus basse de votre jardin) et vérifiez si vous avez besoin d’une protection contre le vent.
Débarrassez-vous du gazon
Utilisez des couches de paillis au lieu d’arracher les mottes de gazon. Posez environ trois couches de carton (sans ruban adhésif ni agrafes) pour étouffer le gazon. Puis ajoutez de la terre, du compost ou des plates-formes surélevées et commencez à planter des plantes annuelles et vivaces – voire à créer une forêt nourricière!
Les copeaux de bois d’arboriculture sont parfaits pour les sentiers entre les plates-bandes. Appelez une entreprise d’élagage pour demander une livraison gratuite ou repérez un camion de copeaux de bois dans votre quartier.
Astuce : Remplissez les plates-formes surélevées de 30 à 40 centimètres de terre et de compost.
Dites au revoir au gazon grâce à ces neuf alternatives
Tenez un journal de jardinage
Notez ce que vous avez planté, à quel endroit et comment cela s’est passé. Il sera ainsi plus facile de semer la saison prochaine. Vous pouvez aussi prendre des photos et dessiner un plan des plates-bandes et des bacs. Le choix des dates est important. Consultez des guides de plantation régionaux pour éviter les mauvaises récoltes et les déceptions! Pour les plantes indigènes et les fleurs sauvages qui attirent les pollinisateurs, choisissez-les selon votre écorégion.
Améliorez le sol avec du compost
Le compost de jardin (entièrement décomposé) est un moyen simple de nourrir le jardin et d’accumuler de la matière organique. Les bonnes marques de compost achetées en magasin seront exemptes de maladies végétales, de graines de mauvaises herbes et d’herbicides agricoles. Recherchez une source d’approvisionnement ou demandez à un.e détaillant.e. Les jardinier.ère.s respectueux.ses de l’environnement évitent la mousse de tourbe, car les tourbières stockent le carbone. Et lorsque les couches vivantes des tourbières centenaires sont extraites, du dioxyde de carbone est libéré (entre autres conséquences négatives pour la biodiversité). Le compost municipal peut être bon, mais pas suffisamment pour les agriculteur.rice.s biologiques certifié.e.s.
Testez votre sol
La santé du sol est importante. Les sols urbains peuvent parfois contenir des contaminants tels que des métaux lourds (par exemple, du plomb et du cadmium) qui se retrouvent dans les fruits et légumes. Vérifiez si des organisations locales, qui promeuvent le jardinage urbain, testent gratuitement des échantillons de sol! Et renseignez-vous sur les méthodes saines de jardinage.
Comment les contaminants pénètrent-ils dans votre jardin?
- Par la pluie.
- Par le vent qui transporte les poussières de la rue.
- Par les émissions des véhicules (les arrière-cours sont moins menacées que les avant-cours ou les jardins de rue).
Comment prévenir ou réduire les risques de contamination du sol?
- Un pH neutre (6,5 – 7,5) peut immobiliser ou lier le plomb, le zinc et le cadmium. De nombreux métaux sont plus biodisponibles dans les sols acides.
- Les feuilles mortes sont un excellent paillis qui forme une couverture protectrice en automne et en hiver. Elles aideront à isoler les racines en hiver et à les garder au frais en été. Mais ne ramassez pas les feuilles sur les bords de route.
- Ne plantez pas de végétaux comestibles à moins de trois mètres des bâtiments ou de rues animées où les taux de plomb sont les plus élevés.
- Ne faites pas de plates-bandes avec du bois traité chimiquement, comme les traverses de chemin de fer ou les bois traités sous pression.
Plantez un potager à pizza
Vous pouvez cultiver la plupart des ingrédients nécessaires à la création de vos garnitures et sauces préférées pour pizza dans un potager de petite à moyenne taille. La plupart des ingrédients sont des adeptes du soleil! C’est une excellente activité à faire en famille.
Vous n’avez que quelques pots sur le balcon? Cultivez des herbes aromatiques dans un bac, et des tomates dans un ou plusieurs bacs. Vous obtiendrez ainsi une délicieuse sauce à pizza.
Vous aurez besoin de :
- Deux à trois plants de tomates.
- Un plant de piments jalapeños.
- Deux ou trois plants d’herbes aromatiques comme du basilic, de la sauge et de l’origan.
- Un plant de zucchinis (ou courgettes).
- Deux plants de poivrons ou de piments doux.
Quatre stratégies pour planter
1. Jardiner « sans labourer »
Le bêchage et le labourage détruisent la structure du sol et sa biodiversité. Les 10 premiers centimètres du sol abritent des microbes actifs, des vers de terre et bien d’autres choses dont vous aurez besoin pour réussir votre jardin! Linda Gilkeson, autrice de Backyard Bounty: The Complete Guide to Year-Round Organic Gardening in the Pacific Northwest, fait part des inconvénients et des risques associés à la culture en profondeur :
- Briser d’importants mycéliums fongiques. (Saviez-vous que le mycélium est l’un des plus grands organismes vivants sur Terre?)
- Tuer les vers.
- Enterrer des microbes avec moins d’échange d’oxygène et de dioxyde de carbone.
- Faire germer les graines de mauvaises herbes.
- Interrompre le flux capillaire de l’eau vers les racines depuis le bas.
Plantez des graines et des semis dans le sol et la matière organique, en laissant aux vers la tâche de creuser.
Astuce :
Les racines (betteraves, panais et carottes) sont très efficaces pour désagréger les sols argileux, alors mettez-les au travail!
2. Essayez la culture bio-intensive
Fini les plantations en rangées! Cultivez plus de nourriture dans moins d’espace – et en travaillant moins – grâce à ces techniques de maraîchage intensif :
- Créez des plates-bandes permanentes pour éviter le piétinement.
- Ajoutez beaucoup de compost pour une libération lente des nutriments, pour retenir l’eau et pour améliorer le sol.
- Plantation mixte à haute intensité – utilisez toute la surface de chaque zone de plantation.
- Plantation en succession – échelonnez les plantations pour prolonger la saison de culture et replanter les espaces vides après la récolte avec des plantes comme le chou frisé, la laitue et l’ail.
3. Rotation des cultures
Pour les cultures agricoles, la rotation est un moyen de gérer la fertilité du sol (mais pour les jardins domestiques, l’ajout de compost est le meilleur moyen d’apporter des éléments nutritifs). La rotation peut s’avérer utile pour éviter les maladies racinaires transmises par le sol.
- Tous les légumes ont besoin d’azote. Les légumes verts à feuilles et ceux de la famille des choux en ont le plus besoin.
- Les espèces fixant l’azote (famille des légumineuses) fournissent ce nutriment aux autres plantes et aux microbes dans leur voisinage immédiat.
- Les racines des légumes ont besoin de potassium.
- Les fruits aiment le phosphore.
- Effectuez la rotation en fonction des familles de plantes, puisque les agents pathogènes sont spécifiques à l’hôte.
- Faites une rotation des cultures qui se nourrissent beaucoup et épuisent le sol, comme l’ail, les courges et les tomates.
- La famille des oignons et des pommes de terre est la plus exposée aux maladies des racines.
- Une rotation courte (quelques mois) est nécessaire entre les cultures de la famille des carottes pour prévenir la mouche de la carotte.
Astuce :
En général, il n’est pas nécessaire de faire une rotation pour les plantes vivaces comestibles. Cependant, les plants de fraises peuvent avoir besoin d’être déterrés et replantés tous les deux à quatre ans en raison du surpeuplement (vous saurez qu’il est temps de le faire lorsque vous ne verrez plus de production de fruits).
4. Essayez la culture intercalaire
Il s’agit de cultiver simultanément différentes cultures à proximité les unes des autres afin d’améliorer les rendements dans un espace restreint. Et si votre climat le permet, plantez des cultures d’hiver dans les plantations d’été. Dans certains cas, il s’agit de faire coexister une culture « en hauteur » et une culture « en sous-étage ».
- Alternez les rangs de radis (une culture précoce) et de carottes.
- Alternez les brassicacées d’automne (brocolis, choux-fleurs et choux) avec des concombres (tant qu’ils ne sont pas complètement à l’ombre).
- Plantez les laitues avec n’importe quelle culture qui grandit plus tard dans la saison.
- Insérez des tiges de courges de fin de saison entre les plantes mûres (ou faites-les ramper et se répandre dans les espaces non jardinés).
Le Permaculture Research Institute suggère ce qui suit :
- D’éviter de grouper ensemble des plantes de la même famille.
- De choisir des plantes ayant des besoins en eau similaires et des systèmes racinaires différents (pour éviter une concurrence souterraine).
- D’examiner comment les plantes peuvent influencer l’ensoleillement des unes et des autres (par exemple, les plantes « nourricières » fournissent de l’ombre et modèrent le microclimat pour les nouvelles plantes à germer).
- De combiner des plantes ayant des taux de croissance différents pour qu’elles n’interfèrent pas les unes avec les autres aux moments les plus cruciaux de leur développement.
Astuce :
Entrez en contact avec des expert.e.s locaux.ales en jardinage, ou allez sur internet et les réseaux sociaux pour trouver des clubs de jardinage.
Gardez les chats hors du jardin!
Les chats du voisinage qui creusent dans votre jardin peuvent causer des nuisances et présenter un risque sérieux pour la santé (à cause de la propagation de la toxoplasmose dans une proportion des crottes des chats). C’est peut-être même votre propre chat! Faites en sorte que vos plates-bandes soient moins accueillantes, ou qu’elles ressemblent moins à une litière. Essayez des solutions peu coûteuses, recyclées et même des solutions piquantes simples pour dissuader les chats.