Les gens font davantage confiance à leurs pairs, aux membres de leur famille et à leurs proches qu’aux expert.e.s, aux scientifiques et aux organismes environnementaux. Vous pouvez parler aux gens des changements climatiques d’une façon que ces organismes ne peuvent pas faire. Vous avez plus de chance de leur ouvrir l’esprit.
Nous savons que cela peut être difficile lorsqu’il s’agit de personnes qui ne partagent pas votre point de vue. Nous avons regroupé des ressources pour vous aider à apprendre à parler aux gens d’une manière qui favorisera un rapprochement : vous ne voulez surtout pas qu’ils demeurent campés plus que jamais sur leurs positions.
Le point le plus essentiel à retenir lorsque vous parlez des changements climatiques avec des personnes qui ne partagent pas votre point de vue, c’est que les gens ne peuvent pas communiquer efficacement lorsqu’ils se sentent menacés. Des attaques directes – que ce soit sous forme d’arguments, de preuves ou d’insultes – limitent notre capacité de raisonnement, d’empathie et d’autoréflexion. Tout d’abord, nous devons faire en sorte que les gens se sentent en sécurité et écoutés, puis trouver un terrain d’entente.
10 conseils pour les conversations sur le climat
1. Adoptez une ouverture d’esprit
Chaque personne aborde les changements climatiques avec un bagage unique d’expériences et de connaissances. Discuter de ce sujet peut faire émerger des émotions variées, telles que la frustration, le désespoir ou même l’embarras. Aborder ces conversations avec une attitude de supériorité morale ou en se positionnant comme sachant-tout peut aggraver ces sentiments et nuire au dialogue.
Pour favoriser une véritable écoute, il est essentiel de créer un espace sécurisant et bienveillant. Approchez ces échanges avec curiosité et ouverture d’esprit, sans attentes rigides ni jugements préconçus. L’objectif n’est pas d’avoir raison, mais de construire une compréhension mutuelle.
2. Collaborer plutôt que s’opposer
Pour relever le défi de la crise climatique, il est crucial de privilégier la collaboration plutôt que la confrontation. Lorsqu’une personne exprime un point de vue qui diffère du vôtre, la tentation de la contredire ou de réfuter ses arguments peut être forte. Cependant, une contradiction directe risque de pousser votre interlocuteur.rice à se braquer, transformant une conversation constructive en un débat stérile.
Au lieu de rejeter son opinion, essayez d’écouter avec respect et de reconnaître la dimension morale et émotionnelle de ses propos. Vous pourriez même découvrir que ses préoccupations ou valeurs rejoignent les vôtres, ouvrant ainsi la voie à une compréhension mutuelle et à une action commune.
3. Amorces de conversation
Il peut être difficile d’amorcer une conversation sur les changements climatiques. Dans le cycle d’une conversation montré ci-dessus, vous remarquerez que la première chose à faire est d’interroger la personne. Voici quelques questions à poser pour briser la glace :
- As-tu déjà été touché.e par des vagues de chaleur, des inondations, des feux de forêt ou des sécheresses ayant sévi dans ta collectivité?
- Es-tu préoccupé.e par la sécurité en matière d’emploi, de nourriture et de logement en raison des changements climatiques?
- Que penses-tu du mouvement de grèves climatiques que les jeunes ont entrepris à l’échelle mondiale?
4. Trouver des terrains d’entente sur des sujets
Lorsque vous discutez des changements climatiques avec une personne qui n’est pas d’accord avec vous, il est important de trouver un terrain d’entente pour gagner sa confiance afin de poursuivre la conversation. Le défi peut sembler énorme, mais voici quelques éléments liés aux changements climatiques sur lesquels il pourrait être facile de s’entendre :
- Nous voulons un avenir prometteur pour nos enfants et ceux des générations futures.
- Nous voulons être prêt.e.s à affronter les effets des phénomènes météorologiques extrêmes et à en être protégé.e.s.
- Nous voulons être en bonne santé, respirer de l’air pur et boire de l’eau propre.
- Nous voulons des emplois de qualité, stables et bien rémunérés ainsi qu’une sécurité économique dans un monde en changement.
- Nous nous soucions de la nature, de la faune et de la santé des écosystèmes à l’échelle locale et mondiale.
5. Aide-mémoire sur le cycle d’une conversation
Ce cycle d’une conversation en cinq étapes a été élaboré par Karin Tamerius de Smart Politics. S’appuyant sur une expertise en psychologie sociale et politique ainsi que sur une vaste expérience de dialogues en ligne, elle a mis au point cette technique pour faciliter les conversations sur des sujets difficiles. Enregistrez cette image dans votre téléphone pour l’avoir à portée de main au moment voulu.
6. Établir des liens fondés sur des valeurs communes
Dans cet entretien inspirant et pragmatique, la climatologue Katharine Hayhoe montre comment la clé d’une vraie discussion avec une personne qui ne croit pas aux données scientifiques sur les changements climatiques est d’établir un contact fondé sur des valeurs communes telles que la famille, la communauté et la religion, et non en répétant les mêmes données et faits dont nous discutons depuis des années. « Nous ne devons pas céder au désespoir, dit-elle. Nous devons chercher activement l’espoir dont nous avons besoin, qui nous motivera à agir. Et cet espoir commence par une conversation, aujourd’hui. »
7. Pourquoi les faits ne nous font pas changer d’idée
L’économiste John Kenneth Galbraith a déjà écrit : « Dans le choix entre changer les esprits et prouver qu’il n’y a pas besoin de le faire, la plupart des gens sont occupés sur la preuve. »
Dans cet article (en anglais), James Clear examine le rôle des liens sociaux lorsqu’il s’agit de changer les systèmes de croyances. Cela nous donne une bonne idée de la façon dont nous abordons une discussion avec une personne avec l’intention de changer ses croyances fondamentales. L’idée principale qui ressort de l’article de Clear est que convaincre quelqu’un de changer d’avis consiste à le convaincre de changer de clan. « Ce ne sont pas les faits qui nous font changer d’avis. Ce sont les ami.e.s proches qui le peuvent. »
8.J’ai raison, pas toi
C’est souvent ce qui nous vient à l’esprit lorsque nous discutons avec une personne qui ne partage pas nos opinions. Cela réfère également au livre intitulé I’m right and you’re an idiot de James Hoggan. Il soutient que le « brouillard toxique » qui émane du discours antagoniste, de la propagande et du tribalisme réprime la discussion et le débat, crée de la résistance au changement et entrave notre capacité à résoudre nos problèmes collectifs, y compris ceux liés aux changements climatiques. Au moyen d’entrevues instructives menées auprès de dirigeant.e.s avisé.e.s de renommée mondiale, Hoggan met l’accent sur des techniques éprouvées qui favorisent des communications plus percutantes et plus fructueuses.
9. Créer des conditions favorables à l'action
La psychologue sociale Renée Lertzman explore les effets émotionnels des crises environnementales. S’inspirant de son propre parcours, elle souligne l’importance d’un dialogue ouvert et d’une compréhension partagée comme voies d’accès au soulagement émotionnel et à la résilience collective.
Mme Lertzman explique comment la psychologie, bien que souvent négligée dans les discussions sur l’environnement, peut offrir des outils utiles pour traiter les traumatismes, relever les défis et inspirer des actions significatives.
10. Construire l’unité autour de l’avenir que nous désirons
Dans cet épisode de balado (en anglais), Sonia Theroux, ancienne directrice générale de Leadnow, explore des stratégies pour rassembler les communautés autour de leurs priorités communes.
Elle met en lumière l’importance d’un leadership fondé sur la construction d’une vision partagée, l’écoute attentive, la recherche active d’espoir et la création d’espaces propices à un dialogue civil et respectueux.