Ce que vous mangez affecte le climat
Choisir en toute conscience ce que l’on met dans son corps – en réduisant son empreinte écologique alimentaire – est l’un des moyens les plus faciles de faire une différence positive pour la planète.
Comme le conseille l’écrivain Michael Pollan, « mangez de la nourriture, mais pas trop, et surtout des plantes ».
Lorsque vous planifiez vos repas, que vous faites votre épicerie ou que vous commandez au restaurant, réfléchissez :
- À quel niveau de la chaîne alimentaire ce produit se situe-t-il?
- Quelle est la quantité d’énergie nécessaire à sa production?
- Est-il cultivé de manière biologique?
- Quelle distance a-t-elle été parcourue pour arriver à l’épicerie ou à la table?
Posez des questions et expliquez (poliment) vos préférences. Les restaurateur.rice.s et les détaillant.e.s en alimentation aiment savoir ce que veulent les client.e.s.
Trois façons de réduire l’impact de votre alimentation
1. Manger plus de plats à base de plantes
La viande et les changements climatiques
La production de viande et de produits laitiers représente 83 % de l’ensemble des terres agricoles utilisées, occupe 30 % de la surface terrestre de la planète et est responsable de 18 % des gaz à effet de serre, dont le méthane et l’oxyde nitreux.
L’élevage d’animaux pour l’alimentation est également inefficace. Il faut environ cinq à sept kilogrammes de céréales pour produire un kilogramme de viande de bœuf. La production, la transformation et le transport de tous ces produits consomment de l’énergie et de l’eau.
L’augmentation de la consommation mondiale de viande s’accompagne d’une augmentation de son impact sur le climat. En réduisant les émissions liées à l’alimentation, l’adoption d’un régime essentiellement végétal réduira considérablement votre empreinte carbone annuelle.
Un rapport (en anglais) du Boston Consulting Group a montré que, pour chaque dollar, l’investissement dans l’amélioration et l’augmentation de la production de substituts de viande et de produits laitiers permettait de réduire les émissions de gaz à effet de serre trois fois plus que l’investissement dans la technologie du ciment vert, sept fois plus que les bâtiments verts et onze fois plus que les véhicules zéro émission.
Ce que vous pouvez faire
- Essayez de vous passer de viande un jour par semaine.
Le fait de ne pas manger de viande un jour par semaine peut réduire votre empreinte carbone annuelle autant que le fait de ne pas conduire votre voiture pendant un mois entier. Si vous le faites déjà, augmentez progressivement le nombre de jours. - Planifiez vos repas.
Faites des recherches et trouvez des recettes avant de faire votre épicerie. Consultez des livres de cuisine et des sites web végétariens ou végétaliens. - Choisissez des restaurants végétariens ou végétaliens et des menus sans viande.
2. Manger des produits biologiques et locaux chaque fois que cela est possible
Les problèmes avec les produits chimiques en agriculture
Les pesticides et les engrais synthétiques sont souvent fabriqués à partir de combustibles fossiles. Leur fabrication et leur transport consomment de l’énergie et produisent des gaz à effet de serre.
Des études montrent que les méthodes d’agriculture qui utilisent des produits chimiques consomment plus d’énergie par unité de production que l’agriculture biologique. Les engrais azotés synthétiques présents dans les sols produisent de l’oxyde nitreux, un gaz à effet de serre environ 300 fois plus puissant que le dioxyde de carbone pour piéger la chaleur dans l’atmosphère.
Des aliments produits plus près de chez nous
Un repas moyen parcourt 1 200 kilomètres de la ferme à l’assiette. Les aliments cultivés localement produisent moins d’émissions dues au transport, sont plus frais et soutiennent les agricultrices et agriculteurs locaux. Plus la distance parcourue par les aliments diminue, plus il est nécessaire de les transformer et de les réfrigérer pour réduire leur détérioration.
Est-il préférable d’acheter des produits locaux ou biologiques?
Les « kilomètres alimentaires » (la distance parcourue par les aliments entre le lieu de production et le lieu de consommation) ne représentent en fait qu’un faible pourcentage de l’empreinte carbone globale – environ 11 % en moyenne. La façon dont les aliments sont cultivés en représente environ 83 %.
Une étude a montré que l’agneau élevé en Nouvelle-Zélande et exporté au Royaume-Uni, à une distance de 18 000 kilomètres, produisait moins d’un quart des gaz à effet de serre de l’agneau britannique élevé localement. Les troupeaux locaux se nourrissaient de céréales, dont la culture nécessite beaucoup d’énergie, tandis que les troupeaux néo-zélandais broutaient de l’herbe. L’exportation de l’agneau vers le Royaume-Uni n’était responsable que de 5 % des gaz à effet de serre; 80 % provenaient des activités de l’exploitation.
L’évaluation d’un jus d’orange emballé a révélé que plus d’un tiers des émissions de son cycle de vie provenait de l’engrais synthétique utilisé dans les vergers.
Choisir d’acheter des aliments issus de l’agriculture biologique peut être un meilleur choix pour le climat. Mais si possible, achetez des aliments biologiques et locaux.
Ce que vous pouvez faire
- Votez avec votre fourchette en soutenant les productrices et producteurs locaux et biologiques.
Les aliments biologiques sont meilleurs pour le climat. La viande, la volaille, les œufs et les produits laitiers biologiques proviennent d’animaux qui ne sont pas nourris aux antibiotiques ou aux hormones de croissance. Et parce qu’ils sont cultivés dans des sols sains, les aliments biologiques sont généralement plus nutritifs et contiennent plus de vitamines et de minéraux. Les exploitations biologiques favorisent la diversité génétique, polluent moins l’eau et endommagent moins les sols, et entraînent moins d’intoxications chez les travailleurs et travailleuses agricoles et moins de dommages à la faune. - Lisez les étiquettes.
- Dites à la personne responsable des fruits et légumes de votre épicerie (et au personnel de la restauration) ce que vous voulez et pourquoi.
- Cultivez vos propres aliments. Faire pousser des fruits, des légumes et des herbes aromatiques à la maison raccourcit leur trajet jusqu’à votre table. Vous pouvez également cultiver vos aliments sans produits chimiques. Transformez votre cour ou même un espace plus restreint – comme un balcon, un rebord de fenêtre ou un patio – en un jardin maraîcher!
3. Ne gaspillez pas la nourriture
Près de la moitié des denrées alimentaires produites dans le monde sont gaspillées après leur production, jetées lors de la transformation, du transport, dans les supermarchés et dans les cuisines. Lorsque les gens jettent de la nourriture, toutes les ressources nécessaires pour la cultiver, l’expédier, l’emballer et la produire sont également gaspillées, y compris d’énormes quantités d’eau.
Les aliments non consommés qui se retrouvent dans les décharges sont une source importante de gaz à effet de serre. Environ 20 % des émissions de méthane du Canada (un puissant gaz à effet de serre) proviennent des décharges.
Ce que vous pouvez faire
- Découvrez comment vous pouvez contribuer à mettre fin au gaspillage alimentaire.
- Mangez tout ce que vous achetez. Et n’achetez que ce dont vous avez besoin.
- Trouvez des utilisations créatives pour les restes de nourriture. Trouvez des idées et de l’inspiration dans les livres de cuisine, sur internet et sur les réseaux sociaux. Plus vous utilisez vos aliments, moins vous aurez besoin de les cultiver ou de les acheter.
- Créez un club de partage de nourriture. Les clubs de partage de nourriture encouragent une alimentation saine, réduisent les déchets, tissent des liens, créent un sentiment d’appartenance et offrent la possibilité d’apprendre à se connaître les un.e.s les autres.
Nourrissez aussi vos animaux de manière durable!
Tout comme il existe de meilleures façons de nourrir les gens, il existe de meilleures façons de nourrir les animaux. Les chats et les chiens consomment beaucoup de viande et souvent des produits à base de viande et de poisson de qualité relativement élevée. Il existe de nombreuses alternatives à l’alimentation des animaux de compagnie qui offrent une bonne source de protéines et d’autres nutriments essentiels tout en ayant moins d’impact sur l’environnement.