Un rendez-vous manqué pour faire face à la crise climatique selon la Fondation David Suzuki
MONTRÉAL | TERRITOIRE TRADITIONNEL ET NON CÉDÉ DE LA PREMIÈRE NATION KANIEN’KEHÁ:KA, le mardi 18 juin 2024 – En réponse à la publication de la quatrième mise à jour du Plan pour une économie verte 2030, la Fondation David Suzuki estime que le gouvernement du Québec manque encore une fois l’occasion de répondre adéquatement à la crise climatique par l’imprécision des mesures annoncées et leur échéancier, et se désole des importantes failles qui persistent en matière d’ambition et de gouvernance.
L’organisation déplore d’entrée de jeu que les mesures annoncées jusqu’ici ne couvrent que 67 % de la cible climatique de 2030 de la province – déjà insuffisante en soi – qui doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 37,5 % par rapport à 1990 d’ici là.
« Les années se suivent et se ressemblent, alors que l’on se rapproche de 2030. Avec cette mise à jour, on manque encore une fois l’occasion de tracer un chemin clair et chiffré vers la cible de 2030, puis vers la carboneutralité pour chacun des secteurs de l’économie. Non seulement les mesures annoncées manquent de mordant, elles sont prévues beaucoup trop tard et ne fournissent aucune information quant aux réductions d’émissions qu’elles entraineront. Il n’y a pas non plus de cible et de budget carbone par secteur. Ce plan est décourageant », déclare Andréanne Brazeau, analyste principale des politiques à la Fondation David Suzuki.
L’organisation rappelle que les effets des mesures climatiques prennent du temps à se faire sentir et que tout report réduit les chances d’atteindre la cible climatique de 2030, ce qui est d’autant plus préoccupant dans le contexte où elle sera revue à la hausse l’an prochain.
De bonnes priorités assombries par des mesures tardives et imprécises
La Fondation David Suzuki estime que le gouvernement du Québec identifie les bonnes priorités dans ses feuilles de route en matière de décarbonation et de sobriété et efficacité énergétiques, mais dénonce le fait que l’échéancier prévu soit tardif et imprécis.
« On ne sent pas l’urgence d’agir pour sortir des énergies fossiles pour protéger les communautés. Pour réussir le plus grand défi de notre époque, il faut réduire notre consommation d’énergie et, parallèlement, électrifier des pans de notre économie. Or, le plan en fait trop peu trop tard. Pensons à la norme véhicules zéro émission pour les camions lourds ou au règlement sur le gaz fossile dans les bâtiments que l’on attend toujours », évalue Stéphanie Harnois, spécialiste des communications et affaires publiques à la Fondation David Suzuki.
L’adaptation : peu d’argent pour peu de mesures concrètes
Enfin, l’organisation se réjouit que plusieurs des recommandations récentes du Groupe d’experts sur l’adaptation aient été incluses dans le document, mais souligne à nouveau le manque de précision quant à la mise en œuvre des solutions proposées.
« En adaptation, la règle d’or est la prévention. Or, dans le plan présenté aujourd’hui, en pleine vague de chaleur extrême, on omet les changements transformationnels nécessaires pour rendre notre société, notre environnement et notre économie plus résilients. Les sommes accordées sont largement insuffisantes pour préparer adéquatement le Québec aux aléas climatiques à court, moyen et long terme », conclut Andréanne Brazeau.
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