MONTRÉAL | TERRITOIRE TRADITIONNEL ET NON CÉDÉ DE LA PREMIÈRE NATION KANIEN’KEHÁ:KA, le mercredi 13 décembre 2023 – Alors que le sommet sur le climat COP28 a convenu d’abandonner les combustibles fossiles d’ici 2050, des lacunes risquent d’accroître la production de gaz et de s’appuyer sur des technologies non éprouvées telles que le captage et le stockage du carbone. La Fondation David Suzuki estime que ces mesures ne sont pas conformes aux dernières données scientifiques sur le climat et qu’elles aggraveraient la crise, en particulier pour les populations les plus vulnérables.

La Fondation David Suzuki salue l’accord visant à tripler la capacité mondiale en matière d’énergies renouvelables d’ici 2030. Elle est solidaire envers les mouvements sociaux, scientifiques et autochtones du monde entier qui réclament une élimination rapide et équitable des combustibles fossiles en raison de la pollution nocive de l’industrie et des conditions météorologiques extrêmes qui en résultent.

La Fondation exhorte les dirigeant.e.s à penser aux communautés, et non aux intérêts pétroliers, lorsqu’ils.elles planifient notre avenir. Elle reste préoccupée par l’influence de l’industrie des combustibles fossiles sur les négociations des Nations unies sur le climat et sur les politiques climatiques au Canada. L’appel international lancé aux gouvernements pour qu’ils abandonnent les combustibles fossiles impose aux grands émetteurs, comme le Canada, la responsabilité de mettre un terme à l’expansion des activités pétrolières et gazières.

La Fondation David Suzuki a également salué les annonces du gouvernement canadien qui font avancer les réglementations nationales visant à limiter la pollution causée par l’industrie des combustibles fossiles. Il s’agit notamment d’un projet de règlement sur les émissions de méthane et d’un projet de cadre pour un plafonnement des émissions de pétrole et de gaz. Toutefois, la Fondation demande que ces politiques soient renforcées et finalisées dès que possible.

Bien qu’elles n’aient pas réussi à déterminer un accord ambitieux sur l’élimination progressive des combustibles fossiles, les parties prenantes avancent sur un accord visant à indemniser les dommages causés par l’industrie aux communautés qui se trouvent en première ligne de la crise climatique, au moyen d’un fonds pour pertes et préjudices. Les contributions apportées jusqu’à présent ne représentent qu’une fraction de ce qui est nécessaire pour répondre à l’ampleur de la crise. Il est essentiel d’obtenir davantage de soutien de la part de l’industrie.

À l’occasion de la Journée de la nature de la COP28, la Fondation David Suzuki salue également l’engagement du Canada à présenter un projet de loi sur la responsabilité envers la nature. Les crises du climat et de la biodiversité sont inextricablement liées, c’est pourquoi nous avons besoin d’une loi efficace qui assurera la transition durable tout en respectant les droits et les titres autochtones.

La Fondation félicite le Québec d’avoir pris la présidence de l’Alliance Beyond Oil and Gas. Dans le même contexte, le gouvernement de l’Alberta s’est vu décerner le prix réprobateur du « Fossile du jour » par le Réseau Action Climat. Le Fondation insiste sur la nécessité de mettre la main à la pâte à tous les niveaux de gouvernement pour renforcer l’ambition climatique.

Sabaa Khan, directrice générale pour le Québec et l’Atlantique et directrice du programme Solutions climatiques à la Fondation David Suzuki, a déclaré :

« Alors que l’accord final n’inclue pas d’engagement clair pour l’élimination progressive de tous les combustibles fossiles, la pression pour un moratoire sur la production de pétrole et de gaz au Canada augmentera certainement à mesure que les événements météorologiques extrêmes détruisent davantage nos communautés et nos économies. Les lacunes de l’accord final risquent d’entraîner une expansion de la production de gaz et de s’appuyer sur des technologies non éprouvées telles que le captage et le stockage du carbone. La fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes continueront d’augmenter au Canada et dans le monde entier, à moins que les gouvernements ne prennent des mesures immédiates et ambitieuses.

« Le Canada a la particularité d’être le seul pays du G7 dont les émissions continuent d’augmenter et nous sommes en voie d’être le deuxième plus grand développeur de nouvelles extractions de pétrole et de gaz au monde d’ici 2050. Nous avons la responsabilité d’agir au nom des communautés les plus durement touchées par la crise.

« Nous avons besoin d’une réglementation solide de la part du gouvernement fédéral pour limiter la pollution de l’industrie des combustibles fossiles et nous devons la mettre en place dès que possible. Le droit international et les obligations légales du Canada en vertu de l’Accord de Paris montrent que le pays doit cesser de soutenir cette industrie et l’expansion de sa production et de ses exportations. Tous les niveaux de gouvernement ont un rôle à jouer et ceux qui, au Canada, soutiennent les intérêts pétroliers comme l’Alberta et la Saskatchewan, doivent être empêchés de ralentir les progrès. Les combustibles fossiles constituent une menace existentielle pour l’humanité.

« Nous devons éliminer progressivement les combustibles fossiles, nous tourner vers les énergies renouvelables telles que l’énergie éolienne et solaire et soutenir les communautés tout au long de cette transition. »

– 30 –

Pour plus d’informations :

Charles Bonhomme | Responsable affaires publiques et communications, Fondation David Suzuki
438 883-8348 | cbonhomme@davidsuzuki.org