MONTRÉAL | TERRITOIRE TRADITIONNEL ET NON CÉDÉ DE LA NATION KANIEN’KEHÁ:KA, le lundi 7 octobre 2024 – En réaction au dévoilement du très attendu Plan nature 2030, la Fondation David Suzuki applaudit la démarche structurante du gouvernement du Québec, mais se préoccupe de l’efficacité des mesures retenues, notamment en matière de lutte contre la pollution plastique et chimique et de protection du caribou.

Le Québec : une province qui continue de se démarquer

La Fondation David Suzuki juge que le Québec est dans une classe à part avec ce plan qui met à contribution l’ensemble des secteurs de la société, mais estime que les mécanismes de suivi et de redevabilité pourraient être plus clairs et rigoureux.

« Le travail de la société civile a porté fruit avec ce plan qui prend au sérieux la crise de la biodiversité. Comme pour son action climatique, le gouvernement se distingue du reste du Canada en présentant un plan structurant d’une envergure inégalée au pays pour faire sa part en vue d’atteindre l’objectif mondial de protection de 30% du territoire d’ici 2030, un objectif adopté à Montréal il y a moins de deux ans. Par contre, le plan manque de clarté par rapport aux manières dont le gouvernement va s’assurer de progresser rapidement et assidument vers l’atteinte de ses cibles – qui sont floues par ailleurs », déclare Andréanne Brazeau, analyste principale pour le Québec à la Fondation David Suzuki.

Alors que le Plan nature constitue le point culminant d’une vaste démarche de consultation menée par le gouvernement dans la foulée de l’adoption du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal en 2022, la Fondation applaudit le fait que l’implication des Premières Nations et des Inuit soit le premier pilier sur lequel se base le plan et suivra sa mise en œuvre avec attention afin que les savoirs, les droits et les réalités de ces communautés soient réellement prises en compte.

L’organisation se préoccupe aussi de la place prépondérante de l’accès à la nature au détriment des mesures permettant de protéger plus rapidement les milieux naturels.

Pollution plastique et pesticides : beaucoup de mots, mais peu d’action

Pour l’organisation, il y a encore du travail à faire par le gouvernement pour s’attaquer efficacement à la pollution par le plastique et les produits chimiques tels que les pesticides.

« Les stratégies visant à limiter la quantité de polluants plastiques et de pesticides dans l’environnement sont incomplètes. On ne voit pas comment ce qui est présenté aujourd’hui peut réellement mettre un terme à ces fléaux d’ici 2030. C’est l’une des grandes faiblesses du Plan nature 2030 », ajoute l’experte.

Le caribou : le grand oublié du Plan nature 2030

« On déplore que les intérêts privés prennent encore une fois le dessus sur le caribou, symbole de la forêt boréale. Le gouvernement manque l’occasion de transformer véritablement les pratiques de l’industrie forestière pour qu’elles soient à la fois rentables et bénéfiques pour le caribou et son habitat », conclut Mme Brazeau.

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