MONTRÉAL | TERRITOIRE TRADITIONNEL ET NON CÉDÉ DE LA PREMIÈRE NATION KANIEN’KEHÁ:KA, mardi 21 mars 2023 – Au lendemain de la publication d’un rapport du GIEC qui souligne l’importance d’adopter des approches transformationnelles en matière de financement et d’investissement pour un développement résilient aux changements climatiques, il est décevant de constater que le budget du gouvernement du Québec ne reflète pas l’urgence de la crise climatique actuelle.

La Fondation David Suzuki salue toutefois le gouvernement pour les nouveaux investissements à la suite de ses engagements pris lors de la COP15, notamment dans le cadre du Plan Nature 2030 (443 M$) et de la création du Fonds bleu (500 M$). Les investissements supplémentaires de 16,5 M$ dans la création de ceintures vertes et bleues, de 15 M$ pour encourager la mobilité active dans la ville de Québec, et un autre 1,4 M$ dans le Plan pour une économie verte (PEV) 2030 sont un pas dans la bonne direction.

« Il est très préoccupant de constater le manque d’investissement dans des mesures fondamentales d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques; par exemple, dans des initiatives pour la réduction de la demande de ressources énergétiques et pour la promotion de l’efficacité énergétique. Aussi, il est inquiétant de dénoter un statu quo quant à l’élimination des incitations et des subventions qui mettent en péril la biodiversité » affirme Sabaa Khan, directrice générale pour le Québec et l’Atlantique à la Fondation David Suzuki.

L’annonce d’un congé fiscal pour les grands projets d’investissement, notamment dans le secteur forestier et l’extraction de minéraux critiques et stratégiques est particulièrement alarmante, car ces deux activités présentent des risques importants pour la protection de la biodiversité et peuvent porter atteinte aux droits des peuples autochtones et à leurs territoires ancestraux.

L’allocation de 32 M$ pour assurer l’approvisionnement énergétique dans certaines régions, y compris l’utilisation de gaz naturel liquéfié (GNL), est en nette contradiction avec les objectifs de protection du climat. Le GNL n’est pas une énergie de transition, il pose des risques bien connus de pollution atmosphérique et de santé.

Alors que le budget de l’année dernière comprenait des investissements pour l’adaptation aux changements climatiques pour les villes de Québec et de Montréal, aucun investissement de tel n’a malheureusement été alloué dans ce budget-ci alors qu’ils sont critiques pour assurer la prospérité des régions.

Dans le domaine des transports publics, le Plan québécois des infrastructures (PQI) 2023-2033 prévoit un nouvel investissement de 1,9 milliards de dollars dédié à l’amélioration et à l’électrification des transports publics, contre 1,8 milliards de dollars pour l’entretien et le développement des infrastructures routières.

« À l’heure où les transports publics sont en crise, il est déplorable que 21% du PQI soit alloué au réseau routier alors que seulement 9% est investi dans les transports publics. Bien que le PEV exige une part égale des investissements entre les deux secteurs, les progrès sont nettement insuffisants à cet égard » déclare Sabaa Khan, directrice générale pour le Québec et l’Atlantique à la Fondation David Suzuki.

Néanmoins, la Fondation salue l’attribution de 400 M$ dans le présent budget pour soutenir la relance des transports en commun et de 18 M$ pour diversifier les transports pour les personnes à mobilité réduite. De plus, 200 M$ sont alloués pour aider les municipalités à entretenir et à améliorer le réseau routier local. Bien que le budget indique que la ministre des Transports et de la Mobilité durable fournira éventuellement plus de détails sur les modalités de cette aide, la Fondation souligne l’importance cruciale de s’assurer que ces fonds soient alloués à l’entretien des infrastructures routières existantes plutôt qu’à leur expansion. Le développement de nouvelles infrastructures ne ferait qu’encourager la prolifération de l’étalement urbain.

« Dans l’ensemble, le budget ne prévoit pas d’approche pangouvernementale holistique à l’égard des changements climatiques, de la perte de biodiversité et de la pollution toxique. Alors que la hausse de la température mondiale devrait atteindre 1,5°C au début de la prochaine décennie, le gouvernement du Québec doit assumer pleinement ses responsabilités environnementales et repenser son manque d’investissement pour un développement résilient aux changements climatiques, au risque de nuire à la qualité de vie des générations futures » affirme Sabaa Khan, directrice générale pour le Québec et l’Atlantique à la Fondation David Suzuki.

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Pour plus d’informations :

Charles Bonhomme, Responsable affaires publiques et communications, Fondation David Suzuki,
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