QUÉBEC | TERRITOIRE TRADITIONNEL ET NON CÉDÉ DES PEUPLES HURON-WENDAT, WABANAKI, INNU, ATIKAMEKW ET WOLASTOQEY, le mardi 25 mars 2025 — En pleine guerre tarifaire avec les États-Unis et face à la multiplicité des crises actuelles, le budget 2025-2026 présenté aujourd’hui par le gouvernement du Québec rate l’occasion de placer la province sur la voie de la résilience à long terme.
Pour la Fondation David Suzuki, ce nouveau budget offre une réponse temporaire et incomplète à des crises nécessitant des transformations profondes de notre société.
« Les moments de crise telle que la guerre tarifaire que l’on traverse sont des occasions à saisir pour repenser notre société et agir avec audace, courage et vision pour le mieux-être de la population. Or, le gouvernement a opté pour une réponse tristement traditionnelle alors que nous sommes aux prises avec de multiples crises. Encore une fois, le gouvernement a omis de lier la crise environnementale à l’économie. Il en fait peu pour la diversifier et la préparer au monde carboneutre de demain », déclare Andréanne Brazeau, analyste principale des politiques pour le Québec à la Fondation David Suzuki.
Pour l’organisation, les différentes mesures liées à l’innovation et au soutien des entreprises annoncées dans le budget auraient dû être réfléchies sous la loupe de l’écofiscalité et de l’écoconditionnalité.
De timides investissements qui ne répondront ni à la crise du coût de la vie, ni à la crise environnementale
La Fondation souligne néanmoins quelques bons coups, dont la bonification de 200 millions de dollars de l’enveloppe dédiée à la mise en œuvre du Plan pour une économie verte 2030 et les 27 millions de dollars mis sur la table pour financer des ententes de gestion et de protection de la faune avec les communautés autochtones.
« À plusieurs égards, le budget 2025 fait quelques pas dans la bonne direction, mais ce qui est proposé demeure largement insuffisant pour affronter les défis auxquels nous faisons face, que ce soit en matière de justice sociale, d’action climatique et de protection de la biodiversité. Nous sommes encore bien loin de ce que recommandent les expert.e.s pour atteindre nos cibles de réduction des émissions de GES, notamment en transport, le principal talon d’Achille du Québec en matière de climat », ajoute Andréanne Brazeau.
L’organisation dénonce notamment le manque d’ambition en matière de mobilité durable, puisque le nouveau budget propose le statu quo en transport collectif et qu’il ne fait pas du tout mention du transport actif.
Adaptation : misons sur la culture de l’anticipation au lieu de la culture du risque
Enfin, la petite somme de 95 millions de dollars accordée à l’adaptation est décevante, alors qu’une étude de l’IREC publiée il y a quelques jours indique que les catastrophes climatiques entraineront des coûts entre 9,2 et 12,3 milliards de dollars pour les industries québécoises d’ici 2075, si rien n’est fait.
Pour la Fondation David Suzuki, il est impératif d’investir davantage dans la résilience de nos infrastructures non seulement pour la protection de l’environnement, mais aussi pour renforcer la prospérité économique et l’abordabilité à long terme.
« Le budget 2025 ne tient pas compte du fait que les politiques environnementales, tant en matière d’atténuation que d’adaptation, sont aussi des politiques économiques saines. Les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations, les feux de forêt et les vagues de chaleur coûtent excessivement cher aux familles, aux gouvernements et aux entreprises, que ce soit au niveau des infrastructures ou du système de santé. Investir bien davantage dans l’adaptation climatique aurait permis de réduire ce fardeau financier à long terme. Tout le monde gagne lorsque l’environnement est priorisé », conclut Sabaa Khan, directrice pour le Québec et l’Atlantique à la Fondation David Suzuki.
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