Greta Thunberg, qui a commencé toute seule la grève des écoles pour le climat en 2018 devant le Parlement suédois, a donné naissance à un mouvement de jeunesse massif qui a attiré plus de quatre millions de personnes lors de 2 500 manifestations dans 163 pays sur les sept continents, un an plus tard seulement. (Photo: David Suzuki Foundation via Flickr)

On dit parfois qu’il faut «penser mondialement, agir localement». Pour résoudre une crise planétaire comme le dérèglement climatique, le changement doit s’effectuer du haut de la hiérarchie; sans soutien local toutefois, ce défi s’avère difficile à relever.

Tout acte posé localement peut se transformer en grande réalisation. Prenons Greta Thunberg par exemple: elle a mené seule une grève scolaire pour le climat en 2018 devant le parlement suédois; un an plus tard seulement, son acte s’est transformé en un vaste mouvement des jeunes, attirant plus de quatre millions de personnes dans 2 500 manifestations menées dans 163 pays des sept continents.

Même sans devenir un mouvement international, l’action locale demeure bénéfique. Elle peut aider les collectivités à réagir face à des enjeux précis, comme de s’adapter aux effets du changement à l’échelle régionale. Elle peut contribuer à protéger les plantes et les animaux menacés ainsi que leurs habitats. Elle peut inciter les gouvernements municipaux ou provinciaux à mettre en œuvre d’importantes politiques et ainsi pousser des instances gouvernementales supérieures à agir.

Même sans devenir un mouvement international, l’action locale demeure bénéfique. Elle peut aider les collectivités à réagir face à des enjeux précis, comme de s’adapter aux effets du changement à l’échelle régionale.

Cependant, les personnes qui souhaitent s’impliquer pour améliorer leurs collectivités ont souvent du mal à obtenir les connaissances, les outils et le soutien nécessaires pour appuyer leurs efforts. Les organismes Sunrise Movement aux États-Unis, Climate Action au Royaume-Uni et SuperLocal en France offrent une formation et d’autres ressources pour renforcer l’action environnementale et climatique, en plus de rassembler des groupes diversifiés pour créer une force plus puissante.

La Fondation David Suzuki en fait tout autant au Canada grâce à Future Ground Network/Réseau Demain le Québec, qui offre de la formation, des outils et des occasions de réseautage pour aider les groupes de partout au Canada à renforcer leur incidence sur des initiatives variées : des projets d’agriculture urbaine et campagnes de lutte contre le changement climatique aux solutions de transport durable évoluées. Tout repose sur le soutien, les liens et l’inspiration.

Selon Holly Reid de Cycle Don Valley Midtown, nous pouvons tirer profit des connaissances et des idées des autres organisateurs du réseau. Les outils et le soutien qu’offre Future Ground Network/Réseau Demain le Québec — webinaires, Action Network et accès aux bénévoles de la super équipe (Superteam) — nous permettront d’accomplir le travail avec plus d’efficacité.

Le personnel de la Fondation sait à quel point l’action locale peut être efficace. Son projet Effet Papillon a motivé les personnes à planter des milliers de fleurs sauvages indigènes favorables aux pollinisateurs dans les cours d’école, les jardins, les balcons et les grandes artères de tout le pays.

Au début, ce projet visait à aider les monarques à entreprendre leur formidable migration du Canada vers le Mexique et vice-versa. Les monarques ont besoin de l’asclépiade pour pondre leurs œufs et se nourrir, mais le développement urbain et agricole a rasé les plantes. Au cours des quatre dernières années, 1 008 bénévoles ont planté plus de 54 000 fleurs sauvages indigènes dans plus de 1 000 îlots de pollinisation de 100 collectivités pour offrir nourriture et abri aux oiseaux, aux abeilles et aux papillons.

En ce moment, il est sain et essentiel de créer des liens dans sa collectivité, même en virtuel ou en respectant la distanciation physique. Travailler avec les autres pour améliorer son quartier, sa ville, sa province, son pays ou le monde contribue au bien-être et au bonheur.

Comme nous l’ont démontré des personnes comme Greta Thunberg, Rosa Parks, Nelson Mandela et bien d’autres, les petits actes modestes peuvent provoquer de gros changements.

Comme nous l’ont démontré des personnes comme Greta Thunberg, Rosa Parks, Nelson Mandela et bien d’autres, les petits actes modestes peuvent provoquer de gros changements.

Des recherches de l’Université Harvard montrent ce qu’on peut accomplir lorsque ces actes débouchent sur de plus vastes mouvements non violents. La politicologue Erica Chenoweth a examiné des centaines de campagnes d’action menées de 1900 à 2006 et a constaté que celles non violentes sont deux fois plus susceptibles d’atteindre leurs objectifs que celles violentes; elle a aussi constaté que la participation d’au moins 3,5 % des membres d’une population à une manifestation ou à un mouvement avait une forte chance de provoquer un changement politique important.

Dans leur livre Why Civil Resistance Works: The Strategic Logic of Nonviolent Conflict, Chenoweth et Maria Stephan, chercheuse à l’International Center of Nonviolent Conflict, mentionnent que des 323 campagnes d’action non violentes et violentes qu’elles ont étudiées, 53 % des premières ont conduit à un changement significatif contre 26 % des secondes. Cet écart s’explique en partie parce que les actions non violentes attirent un plus grand nombre de participants.

Toutes les campagnes d’action auxquelles ont participé au moins 3,5 % des membres d’une population ont fait bouger les choses!

Les crises du climat et de la biodiversité et autres urgences environnementales exigent un changement rapide. La pandémie mondiale a montré qu’un tel changement est possible si on y met la volonté politique et qu’on obtient le soutien du public. En donnant aux personnes les moyens de s’investir dans leur collectivité, on favorise un changement positif à l’échelle locale et on crée des réseaux pour aider à résoudre les crises nationales et mondiales d’envergure.

Le changement n’est pas toujours facile, mais souvent nécessaire. En plus de garantir une meilleure santé et de meilleurs taux de survie de l’humanité, la résolution de la crise climatique offre bien d’autres avantages, dont des emplois de qualité supérieure et une plus grande équité.

Des initiatives comme le Réseau Demain le Québec peuvent rassembler les personnes pour créer une meilleure société et aider à guérir le monde.