Presque tous les enfants de la planète sont exposés à au moins une catastrophe, un choc ou un stress climatique et environnemental majeur, et la plupart sont exposés à deux ou trois risques survenant de manière simultanée (Photo: Asian Development Bank via Flickr)

La plupart des personnes essaient de protéger leurs enfants et leurs petits-enfants et ne les mettraient pas sciemment en danger. C’est peut-être la raison pour laquelle certains ignorent ou nient la crise climatique. C’est plus facile que d’admettre que, par nos actions, nous condamnons ceux que nous aimons à un avenir de plus en plus incertain.

Selon un nouveau rapport de l’UNICEF et l’Indice des risques climatiques pour les enfants, près de la moitié des enfants de la planète, soit un milliard d’enfants, vivent dans des pays où ils sont exposés à un risque extrêmement élevé de catastrophes, de chocs et de stress climatiques et environnementaux.

Selon le rapport, « la crise climatique crée une crise de l’eau, une crise sanitaire, une crise de l’éducation, une crise de la protection ainsi qu’une crise de la participation. Elle menace la survie même des enfants. Autant de conséquences par lesquelles la crise climatique porte atteinte aux droits des enfants, tels qu’ils ont été définis dans la Convention relative aux droits de l’enfant des Nations Unies. »

Voilà une autre raison pour laquelle les jeunes descendent de nouveau dans la rue et prennent d’assaut les médias sociaux pour réclamer des mesures de lutte contre les changements climatiques au lieu de s’adonner à des activités sans souci. Nous les avons laissés tomber et nous continuons de le faire.

Dans une large mesure la faute retombe sur les entreprises des secteurs des combustibles fossiles et de l’automobile et leurs partisans au sein du gouvernement et des médias, dont les connaissances et le pouvoir auraient pu changer les choses depuis longtemps, mais qui ont préféré s’opposer délibérément aux efforts les plus modestes pour lutter contre les perturbations climatiques d’origine humaine.

L’UNICEF a lancé le rapport La crise climatique est une crise des droits de l’enfant : Présentation de l’Indice des risques climatiques pour les enfants, en collaboration avec le mouvement Fridays for Future (Les vendredis pour l’avenir) à l’occasion du troisième anniversaire de la grève mondiale de la jeunesse pour le climat. (La prochaine grève mondiale aura lieu le 24 septembre.)

L’indice classe les facteurs de risque en fonction de deux piliers : l’exposition aux chocs et aux stress climatiques et environnementaux, et la vulnérabilité des enfants. Le premier comprend la pénurie d’eau; les inondations fluviales; les inondations côtières; les cyclones tropicaux; les maladies à transmission vectorielle; les canicules; la pollution de l’air, des sols et de l’eau. Le second comprend la santé et la nutrition des enfants; l’éducation; l’eau, l’assainissement et l’hygiène; la pauvreté; les ressources de communication et la protection sociale.

L’étude révèle que presque tous les enfants de la planète sont exposés à au moins une catastrophe, un choc ou un stress climatique et environnemental majeur, et la plupart sont exposés à deux ou trois risques survenant de manière simultanée.

L’étude révèle que presque tous les enfants de la planète sont exposés à au moins une catastrophe, un choc ou un stress climatique et environnemental majeur, et la plupart sont exposés à deux ou trois risques survenant de manière simultanée. Le milliard d’enfants exposés à de multiples chocs climatiques et environnementaux et déjà très vulnérables en raison du manque de services essentiels vivent dans 33 pays, essentiellement en Afrique.

Ces pays ne totalisent que 9 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre contre près de 70 % pour les 10 nations les plus émettrices de la planète.

« Les changements climatiques sont profondément inéquitables, a souligné Henrietta Fore, directrice générale de l’UNICEF. Les enfants ne sont pas à l’origine de la hausse globale des températures. Pourtant, ce sont eux qui paieront le plus lourd tribut, en particulier dans les pays les moins responsables. Mais il est encore temps d’agir. Améliorer l’accès des enfants aux services essentiels, notamment à l’approvisionnement en eau et l’assainissement, à la santé et à l’éducation, peut considérablement renforcer leur capacité à survivre à ces aléas. »

La solution à long terme consiste à réduire les émissions, radicalement et sans tarder, afin d’atteindre la carboneutralité avant 2050 et ainsi limiter le réchauffement de la Terre à 1,5 oC tout au plus par rapport aux niveaux préindustriels. Néanmoins, nous sommes restés si longtemps au point mort que le réchauffement est déjà en grande partie engagé et ne s’inversera pas avant des décennies, ce qui, comme l’indique le rapport, sera trop tard pour de nombreux enfants.

Selon le rapport, « faute d’investissements substantiels en faveur de l’adaptation et de la résilience des services sociaux à destination des 4,2 milliards d’enfants qui naîtront au cours des 30 prochaines années, ceux-ci seront confrontés à des risques toujours plus élevés pour leur survie et leur bien-être. Toute mesure d’adaptation doit être fondée sur une évaluation prudente du type et de la nature des aléas, chocs ou stress climatiques et environnementaux, ainsi que du degré de vulnérabilité des enfants. »

Le rapport présente de nombreuses solutions, notamment l’amélioration de l’accès à l’eau ainsi qu’aux services d’assainissement et d’hygiène, et l’investissement dans l’éducation, la santé, la nutrition, la protection et la réduction de la pauvreté.

Le rapport présente de nombreuses solutions, notamment l’amélioration de l’accès à l’eau ainsi qu’aux services d’assainissement et d’hygiène, et l’investissement dans l’éducation, la santé, la nutrition, la protection et la réduction de la pauvreté.

Le rapport indique aussi clairement que nous devons écouter nos enfants, « non pas en tenant de beaux discours ou en prenant des engagements symboliques, mais plutôt en agissant avec l’importance et la force proportionnelles à l’ampleur du problème ».

Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et laisser les enfants souffrir de nos comportements. Qu’il s’agisse d’appuyer les grèves pour le climat ou de voter comme si leur avenir en dépendait — ce qui est le cas — nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir aujourd’hui pour leur garantir un avenir sûr et viable.