Comme l’ont démontré les événements du 6 janvier aux États-Unis, nombre de ceux et celles qui sont motivés par la peur et l’ignorance s’enhardissent — et sont désespérés. Ce phénomène ne se limite pas aux États-Unis. La rhétorique et les actions irrationnelles, autoritaires et antiscience prolifèrent au Brésil, en Inde et en Hongrie notamment, en plus d’être bien enracinées en Russie et en Chine.
Conscients que les structures économiques et politiques actuelles menacent notre santé et notre bien-être, voire la survie même de l’humanité, de nombreuses personnes réclament des changements rapides. Ceux qui profitent du système actuel, ou qui sont convaincus d’en bénéficier malgré la détérioration de leur situation économique, résistent de peur de perdre leurs privilèges réels ou imaginaires.
Il fut un temps où les changements nécessaires pour éviter l’intensification du réchauffement climatique, de la perte de biodiversité et même des crises sanitaires auraient pu être graduels, sans chamboulements sociétaux majeurs. Il y a plus de 30 ans, James Hansen, scientifique à la NASA, mettait en garde le Sénat américain contre les catastrophes climatiques, peu de temps avant que je n’anime une émission spéciale à la radio de CBC sur le même sujet. On pouvait alors espérer une « transition » en douceur.
Ces mises en garde ont en grande partie été ignorées. Les politiciens et le secteur industriel continuent de répéter que l’on ne peut changer les choses du jour au lendemain et que l’abandon des combustibles fossiles et des pratiques industrielles et agricoles destructrices, responsables de la dégradation et de la destruction des systèmes naturels essentiels à notre santé et à notre survie, doit se faire graduellement.
Si la pandémie de COVID-19 a frappé fort à l’échelle mondiale, elle a aussi démontré que, pour bien vivre sur notre petite planète bleue, nous pouvions et devions rapidement changer nos façons de faire.
Le retour à la « normale » se traduira par une recrudescence de la consommation, du culte de l’auto, de l’industrialisation et de la destruction, un système économique relativement récent.
Le retour à la « normale » se traduira par une recrudescence de la consommation, du culte de l’auto, de l’industrialisation et de la destruction, un système économique relativement récent qui a transformé l’économie de guerre en une économie de consommation, sans égard aux conséquences.
Le retour à la « normale » se traduira par une recrudescence de la consommation, du culte de l’auto, de l’industrialisation et de la destruction, un système économique relativement récent qui a transformé l’économie de guerre en une économie de consommation, sans égard aux conséquences.
La consommation procure un faux sentiment d’accomplissement. Elle n’apporte ni bonheur ni bien-être. Il ne sert que ceux et celles qui perpétuent le système dans le but de s’enrichir, alors que ceux à qui l’on a promis des retombées sont laissés pour compte. Durant la pandémie, les 500 personnes les plus riches du monde ont vu leur richesse croître de près de deux billions $ US, tandis que de nombreux autres souffraient. Le un pour cent le plus riche possède actuellement la moitié de la richesse mondiale.
En perpétuant la théorie fallacieuse de la nécessité de consommer toujours plus pour maintenir la progression de l’économie et du PIB, les gens au pouvoir nous ont amenés à oublier le véritable sens de l’accomplissement et du bonheur : l’entourage, les liens avec les autres et le monde, l’amour de la nature. Il va de soi qu’il nous faut un système économique pour coordonner le travail, la production et la distribution des biens essentiels : alimentation, eau, logement et vêtements. Mais, même à cet égard, nos systèmes actuels échouent.
Selon un vieil adage, les riches s’enrichissent, les pauvres s’appauvrissent. Ceux qui trônent au sommet sont également responsables d’une part disproportionnée de la consommation mondiale et des émissions de gaz à effet de serre. En effet, le un pour cent des plus riches produit plus du double des émissions mondiales des 50 pour cent les plus pauvres !
L’adhésion à des mouvements autoritaristes, antiscience et antidémocratiques — en particulier par ceux qui en sont les plus affectés — illustre l’importance de défendre le droit et la justice.
L’adhésion à des mouvements autoritaristes, antiscience et antidémocratiques — en particulier par ceux qui en sont les plus affectés — illustre l’importance de défendre le droit et la justice, comme en témoigne l’échec lamentable de la tentative de renverser le gouvernement américain le 6 janvier, qui a causé la mort de cinq personnes et miné la démocratie américaine.
L’adhésion à des mouvements autoritaristes, antiscience et antidémocratiques — en particulier par ceux qui en sont les plus affectés — illustre l’importance de défendre le droit et la justice, comme en témoigne l’échec lamentable de la tentative de renverser le gouvernement américain le 6 janvier, qui a causé la mort de cinq personnes et miné la démocratie américaine.
Face aux multiples crises auxquelles nous sommes confrontés, nous ne pouvons plus simplement nous désespérer. Il nous faut nous renseigner, parler haut et fort, voter, réclamer des comptes à nos politiciens et unir nos forces. Nous devons démontrer la puissance de la compassion et de l’amour, de l’espoir et du courage pour contrer les forces qui nous maintiennent sur une voie suicidaire qui profite à une minorité au détriment non seulement d’une grande partie de l’humanité, mais de l’ensemble des êtres vivants qui se partagent notre planète fragile.
Nous devons prendre conscience que nous sommes interreliés les uns aux autres et avec la nature, même avec les roches et les eaux qui forment notre habitat. Nous, les gens conscientisés, sommes plus nombreux que les irresponsables sans vision motivés par le profit et ceux qui les suivent par peur et ignorance. Nous devons nous faire entendre.
Traduction : Monique Joly et Michel Lopez