Retour sur le Rassemblement du Réseau Demain le Québec

Le premier Rassemblement du Réseau Demain le Québec (RDQ) a eu lieu du 19 au 21 mai à Québec.

Le premier Rassemblement du Réseau Demain le Québec (RDQ) a eu lieu du 19 au 21 mai à Québec. (Photo : Alexandre St-Amant / Fondation David Suzuki)

Ça y est! Le premier Rassemblement du Réseau Demain le Québec (RDQ) a eu lieu du 19 au 21 mai à Québec. Plus de 150 participant.e.s et 30 intervenant.e.s. se sont réuni.e.s afin de célébrer les nombreuses actions et luttes citoyennes des groupes qui sont membres du RDQ. Au menu? Des ateliers diversifiés, des outils et des échanges fructueux en faveur d’une plus grande justice environnementale.

Le début de cette fin de semaine festive a été marqué par la tenue d’un panel de discussion réunissant trois expertes, portant sur les possibilités d’action citoyenne à l’échelle municipale afin de créer des changements systémiques locaux. Ainsi, il est primordial de préparer méticuleusement chaque proposition d’initiative faite au Conseil d’arrondissement, qui n’est non pas le début mais l’aboutissement du processus. De plus, des budgets participatifs réservés aux projets en aménagement peuvent être octroyés à la demande des citoyen.ne.s. ll est également important de travailler en réseau et de bien s’entourer, que ce soit avec des personnes ou des organismes partenaires.

La journée suivante a quant à elle débuté par la projection du court métrage Nimeshkanaminan de Laura Fontaine et Yasmine Fontaine, réalisé avec Wapikoni mobile, dans lequel deux jeunes femmes innues reprennent les chemins de portage d’autrefois pour faire revivre l’identité de leur Nation. Un échange a suivi entre les participant.e.s et Laura Fontaine, qui a partagé son ressenti à l’égard de sa présence en territoire Innu.

Par la suite, un panel réunissant 5 intervenant.e.s s’est tenu autour de la justice environnementale, mettant en lumière l’iniquité des dommages et des risques environnementaux vécue par les communautés racisées, autochtones et défavorisées, telles que les populations vivant à Rouyn-Noranda, qui sont surexposées aux contaminants émis par la fonderie Horne.

« Ça fait longtemps que je m’implique pour l’environnement et j’ai toujours ressenti une petite gêne parce que la question de la justice sociale était rarement abordée. Je suis contente et rassurée qu’elle ait été au cœur de nombreuses discussions, avec toutes les notions d’oppression qu’elle peut impliquer et les façons dont on peut y remédier. C’est un soulagement de réaliser que collectivement, en tout cas à hauteur des groupes citoyens du Québec, c’est une question que les personnes ont envie de placer au centre de leurs préoccupations, » a témoigné la responsable des partenariats et de la mobilisation communautaire d’Educonnexion, Isabelle Briottet.

Isabelle Briottet

Je suis contente et rassurée que la justice environnementale et sociale ait été au cœur de nombreuses discussions, avec toutes les notions d’oppression qu’elle peut impliquer et les façons dont on peut y remédier.

Isabelle Briottet

Plus tard dans la matinée, quatre ateliers aux choix se sont déroulés. Le premier portait sur la mobilisation citoyenne pour la protection des milieux naturels et les défis rencontrés. Le second mettait de l’avant les moyens d’action de la communauté pour favoriser la transition, notamment autour de la sensibilisation et de la mobilisation des gens, ainsi que de la convergence des différentes luttes sociales. Le troisième atelier ciblait quant à lui les injustices sociales et environnementales, ainsi que les manières d’y remédier. Enfin, l’éducation en tant que vecteur de transition socio-écologique était au cœur de la dernière activité, permettant d’allier le secteur éducatif et la mobilisation citoyenne.

« Souvent, dans les événements comme celui-là, on se retrouve avec des gens qui ont envie de créer du changement. Ça ouvre l’esprit et ça montre que la justice environnementale et sociale est quelque chose d’intergénérationnel, même si l’on pense que l’on est trop jeune, que l’on est trop âgé.e ou bien que ce n’est plus notre combat. Au contraire! On est tous.tes sur cette planète et tant qu’on y est, il faudrait essayer de la sauver aussi, » a partagé une bénévole du Comité Action Verte de l’école secondaire Daniel-Johnson à Montréal, Mamy Diouma.

Mamy Diouma

La justice environnementale et sociale est quelque chose d’intergénérationnel, même si l’on pense que l’on est trop jeune, que l’on est trop âgé.e ou bien que ce n’est plus notre combat. Au contraire! On est tous.tes sur cette planète et tant qu’on y est, il faudrait essayer de la sauver aussi.

Mamy Diouma

En début d’après-midi, quatre autres ateliers se sont tenus. Le premier concernait la prise de parole en public autour d’enjeux complexes et des responsabilités qui y sont attenantes. La seconde se concentrait sur les stratégies d’engagement amenant les gens à agir pour la transition socio-écologique. Le troisième atelier portait quant à lui sur la coalition des groupes afin d’accroître leur impact, et le dernier consistait en un bain de forêt, permettant de se reconnecter avec la nature en milieu urbain.

« Je retiens beaucoup de sentiments de joie, de communauté et de positif. Je suis membre du RDQ depuis le début, mais je n’avais pas eu la chance de rencontrer tout le monde en personne. Je repars apaisée parce que c’est un temps où il y a beaucoup d’événements en environnement et de bénévolat, où l’on sent qu’il y a une certaine fatigue. Mais cette fin de semaine nous a permis de réaliser qu’on est capable de se reposer ensemble. Oui, il y a des moments de remue-méninges, mais il y en a également d’autres où l’on s’arrête et où l’on se félicite, » a ajouté une membre du Mouvement d’action régional en environnement, Marianne Renauld Robitaille.

Marianne Renauld Robitaille

Je retiens beaucoup de sentiments de joie, de communauté et de positif. […] cette fin de semaine nous a permis de réaliser qu’on est capable de se reposer ensemble. Oui, il y a des moments de remue-méninges, mais il y en a également d’autres où l’on s’arrête et où l’on se félicite.

Marianne Renauld Robitaille

Le reste de la journée s’est poursuivie avec plusieurs activités, telles qu’un forum ouvert où plusieurs enjeux et sujets ont été abordés, un cours de yoga, une micropièce destinée à être chantée lors de manifestations, des jeux ludiques et un cercle de dialogue inspiré de l’approche de David Bohm. La soirée a quant à elle été marquée par le spectacle engagé des humoristes Emna Hachnour et Dhanaé Audet-Beaulieu, la poétesse et slameuse Véronica Rioux, ainsi qu’un trio de jazz.

Comme l’a souligné une bénévole de Mères au front, Valéria Moro, cette fin de semaine a été intense, instructive et ressourçante, laissant émerger des échanges et des idées sur des sujets pertinents dans un espace bienveillant pour accueillir les états d’âme. L’événement s’est clôturé avec une discussion rassembleuse sous la forme d’un récit collectif imaginé, dont nous parlerons prochainement… Restez à l’affût!