Le 25 octobre 2019, 15 jeunes Canadien.ne.s, représentant sept provinces et un territoire, ont introduit un recours en justice devant la Cour fédérale du Canada.
Ils allèguent que le gouvernement fédéral est à l’origine, contribue et permet des niveaux dangereux d’émissions de gaz à effet de serre et qu’il est responsable des impacts spécifiques et individualisés du changement climatique qu’ils subissent.
Cette affaire fait passer le mouvement de la jeunesse canadienne qui lutte pour le climat de la rue aux tribunaux. Elle vise à changer la façon dont nous gouvernons, gérons nos économies, protégeons et préservons un climat sûr et vivable pour les générations futures.
Les jeunes requérant.e.s sont soutenu.e.s par la Fondation David Suzuki, le Pacific Centre for Environmental Law and Litigation et Our Children’s Trust, et sont représentés par les cabinets d’avocats Arvay Finlay LLP et Tollefson Law Corporation.
Nous sommes inspirés par ces jeunes leaders courageux.ses et audacieux.ses.
Pour plus d’informations, lisez notre communiqué de presse du 25 octobre 2019.
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VOICI LES JEUNES REQUÉRANT.E.S
Haana, 15 ans (Haida Gwaii, C.-B.)
« Il faut stopper le changement climatique afin que les générations futures puissent grandir dans un monde durable, sûres de l’avenir de leur planète et de leur culture. »
Haana apprend sa langue autochtone, la langue haïda. Environnementaliste passionnée, elle aime utiliser sa voix pour protéger sa culture, sa terre et l’environnement.
Haana vit au bord de l’eau, près d’un quai de l’île, ce qui la rend particulièrement vulnérable aux problèmes d’élévation du niveau des océans attribuables au changement climatique. Les étés plus chauds et plus secs ont considérablement réduit la capacité de sa famille à pêcher le saumon. Des 50 saumons capturés en temps normal, les membres de sa famille n’en ont pêché que cinq cette année. Le changement climatique complique aussi la cueillette des ressources naturelles utilisées dans les pratiques culturelles.
Hiroki, 19 ans (Fort Good Hope, Territoires du Nord-Ouest)
Jeune autochtone d’origine Dene et K’asho Got’ine, Hiroki est conseiller au sein du conseil municipal de Fort Good Hope. La fonte du pergélisol inquiète de plus en plus les habitants de la région. Le changement climatique accélère l’augmentation des niveaux de polluants dans l’atmosphère, tels que les BPC et le DDT. Le mercure et les polluants organiques persistants relâchés compromettent la capacité des membres de la famille d’Hiroki à chasser. Ils ont remarqué que les animaux sauvages étaient contaminés. Leur consommation rendait malades les habitants de la communauté. L’eau montre aussi des signes de contamination.
Montay, 12 ans (Smithers, C.-B.)
« Je veux m’impliquer dans la lutte contre le changement climatique parce que le ranch de mon grand-père a brûlé et que d’autres événements se produiront si nous ne faisons rien rapidement. Je veux que les autres sachent que des malheurs peuvent leur arriver. Nous devons protéger la Terre contre le changement climatique. »
Montay est d’origine Wet’suwet’en et Tahltan. Il adore participer aux cérémonies traditionnelles de chants, de percussions, de danses et de contes. Le canyon près de chez lui l’approvisionne, lui et sa famille, en saumon et en saumon arc-en-ciel.
Le changement climatique a eu des effets néfastes en limitant l’accès aux plantes et aux animaux qu’on intègre aux cérémonies traditionnelles. Les anciens ne peuvent pas transmettre aussi facilement qu’avant l’importance des ressources naturelles dans les cérémonies. L’augmentation des températures et les faibles niveaux des rivières des dernières années ont fait chuter les stocks de poissons dans le canyon. Montay et les membres de sa famille pêchent beaucoup moins de poissons qu’avant, et les limites de prises réduisent encore plus ce nombre.
Sierra, 17 ans (Duncan, C.-B.)
« Pour apporter les changements nécessaires à temps, nous devons agir à tous les niveaux. Cette poursuite est l’occasion pour moi de passer de la rue aux tribunaux afin que nous, les jeunes, puissions demander au gouvernement de cesser de violer nos droits. »
Élève à domicile, militante écologique, enseignante en permaculture et agricultrice, Sierra vit dans la Cowichan Valley sur l’île de Vancouver, où elle aide sa famille et sa collectivité à adopter des pratiques régénératrices depuis qu’elle a sept ans. L’augmentation des températures et la diminution des précipitations ont contraint Sierra et sa famille à s’adapter au changement climatique en plantant des cultures qui résistent mieux à la sécheresse et à la chaleur. En 2017, Sierra a reçu un diagnostic de maladie de Lyme, qui est transmise par la tique à pattes noires et peut avoir des effets débilitants comme la fibromyalgie, des douleurs articulaires et la fatigue chronique. Au Canada, les températures plus élevées ont étendu la distribution des tiques à pattes noires et prolongé leur saison d’activité.
Témoin des effets climatiques sur sa santé et son foyer, Sierra a collaboré avec le conseil national de la jeunesse de l’organisme Earth Guardians et, par l’entremise de sa section locale, elle a pris les dispositions nécessaires pour encourager des actions directes de grande envergure. Elle admet que pour favoriser le changement, nous devons agir aux niveaux individuel, communautaire et politique.
Photo: Jeremy Koreski
Sophia, 18 ans (Gatineau, Québec)
« Nous ne relâcherons pas nos efforts tant que les injustices perpétrées par notre gouvernement ne seront pas réparées. Nous avons besoin que vous vous joigniez à nous dans notre lutte pour la justice climatique. Le pouvoir réside dans les personnes. »
Sophia vit à Gatineau au Québec, et est membre de la Première Nation de Metepenagiag, une communauté Mi’kmaq du Nouveau-Brunswick. Elle fait des études universitaires sur les conflits et les droits de l’homme, avec une mineure en études environnementales. Ardente défenderesse des droits des Autochtones et de la protection de l’environnement, elle participe activement à divers mouvements citoyens et dirigés par des jeunes.
Sophia danse aussi la danse des clochettes (jingle dress) et privilégie les pratiques culturelles et traditionnelles de sa communauté ainsi que son rôle dans la protection de la terre. Elle voit bien la menace que pèse le changement climatique sur la disponibilité du saumon, de l’orignal, des plantes et des médicaments si importants sur le plan culturel et spirituel et s’inquiète de voir disparaître sa capacité et son droit d’apprendre les pratiques culturelles et de les transmettre aux générations futures.