L’exposition immersive Nature Vive a ouvert ses portes le 22 février dernier. Inspirée de l’accord de la COP15 sur la biodiversité, signé à Montréal en décembre 2022, elle a été produite par OASIS Immersions, en collaboration avec National Geographic et la Fondation David Suzuki (FDS) parmi d’autres partenaires.
L’objectif? Sensibiliser la population aux enjeux de la biodiversité de manière positive, originale et esthétique, en faisant s’enchevêtrer des projections lumineuses, colorées et sonores.
Ce poème visuel fait écho à la courte exposition One World, One Chance, qui a été créée à l’occasion de la COP15 sur la biodiversité et a rencontré un franc succès.
La biodiversité est interconnectée, entrelacée et indivisible avec la vie humaine sur Terre. Nos sociétés et nos économies dépendent d’écosystèmes sains et fonctionnels. Il n’y a pas de développement durable sans biodiversité. Il n’y a pas de climat stable sans biodiversité.
Achim Steiner, chef du Programme des Nations Unies pour le développement
Trois tableaux immersifs
Nature Vive est une exposition immersive de 80 minutes composée de trois volets : Un monde en régénération, Nous sommes oniriques et Élevons-nous face aux défis.
Réalisé par Katherine Giguère et Johnny Ranger, le premier plonge le public dans les écosystèmes du monde entier le temps d’une journée. Une multitude d’espèces tapissent ainsi le sol, les murs et le plafond de la salle, grâce aux projections d’images de National Geographic. Ici, force est de constater que chaque élément de la biodiversité joue un rôle essentiel et constitue le maillon d’une chaîne de vie, que l’on se trouve dans la nature ou en ville.
Grâce au processus créatif de Nature Vive, nous avons eu l’occasion de visualiser la science de la biodiversité et le message d’urgence à travers l’approche artistique et participative de l’immersion. Cette expérience nous fait ressentir la profondeur du défi, mais aussi l’étendue des merveilles que la Terre nous offre, et la chose phénoménale qu’est la vie elle-même.
Sabaa Khan, directrice générale du Québec et de l’Atlantique de la FDS
La seconde partie fait quant à elle dialoguer l’art numérique génératif et la science. Créée par Alex Le Guillou, elle met de l’avant l’interdépendance des espèces en célébrant la force des liens d’interconnexion dans la nature, mais aussi leur fragilité et l’importance de les préserver. D’ailleurs, la Déclaration d’interdépendance rédigée par la FDS lors du Sommet Planète Terre de Rio de Janeiro en 1992 appuie ce message et invite à réfléchir à notre rôle dans la protection de ces relations vitales.
Le troisième tableau a pour sa part été réalisé par Émile Roy et conclut ce parcours immersif à 360 degrés. Il aborde les efforts de collaboration humaine qui ont été entrepris face à l’urgence de protéger la nature. Une dizaine d’initiatives de conservation à l’échelle internationale est ainsi documentée, telles que la réintroduction du loup dans l’écosystème à Yellowstone et des huîtres dans la baie new-yorkaise, ainsi que le moratoire sur la pêche aux baleines à bosse.
Nature Vive est une expérience qui nous incite à trouver notre place comme individu et comme espèce parmi des millions d’autres qui, ensemble, constituent la toile complexe de la vie. On espère qu’elle incitera toutes les générations à voir cette planète de 4 milliards d’années et eux-mêmes sous une nouvelle lumière.
Sabaa Khan
Enfin, David Suzuki, Severn Cullis-Suzuki et Tiisaan Brown-Suzuki questionnent l’importance de la nature, sa beauté et notre place en son sein; l’empreinte humaine sur la biodiversité et la résilience des espèces ; ainsi que notre responsabilité collective face à notre impact sur la nature.
Perspectives autochtones
En ce sens, les peuples et les cultures autochtones à travers le monde ont beaucoup à nous apprendre. L’enseignement selon lequel la nature est un parent, et non pas seulement une ressource, est sans doute le plus important à retenir, comme l’exprime David Suzuki dans le dernier volet de l’exposition. Les êtres humains font partie intégrante de la nature et toutes les espèces sont interreliées : les plantes, les animaux, les pierres, l’eau et le sol.
« Ce n’est pas le territoire qui t’appartient, c’est toi qui appartiens au territoire », complète la poète et réalisatrice Innue de Pessamit Joséphine Bacon, qui pointe l’importance de prendre soin de la Terre.
Il est donc primordial d’effectuer un changement transformationnel, qui soit fondé sur le respect de tous les êtres et des cycles naturels, ainsi que sur la durabilité. Pour ce faire, il est temps de laisser la place à des visions du monde préexistant au colonialisme et qui orientent nos actions sur la responsabilité de protéger et de restaurer la nature.
En ce sens, Nature Vive entend renouveler la perspective du public sur les enjeux environnementaux en donnant le goût d’agir et en suscitant l’émotion. Une question se pose alors : quel est le lien entre la réalité virtuelle et l’empathie? Nous y répondrons dans un prochain blogue à venir…