Cuisiner au gaz présente certains avantages par rapport aux cuisinières électriques classiques, car les cuisinières au gaz chauffent et refroidissent instantanément. Pourtant, ce n’est pas difficile de préparer des repas délicieux avec une cuisinière électrique, et les cuisinières à induction efficaces offrent encore plus de polyvalence que le gaz – sans les problèmes.
Ces problèmes sont importants, de la pollution domestique au réchauffement de la planète. Les cuisinières à gaz libèrent des polluants dangereux dans les maisons, les bâtiments et l’atmosphère; notamment du dioxyde d’azote, du monoxyde de carbone, du formaldéhyde et des particules fines dans l’air.
Une analyse récente (en anglais) de 27 études sur les effets des électroménagers au gaz sur les enfants a conclu que, actuellement, 12,7 % de l’asthme chez l’enfant aux États-Unis peut être attribué à l’utilisation de cuisinières au gaz – allant de 3 % en Floride à 21,1 % en Illinois. (Le pourcentage de foyers équipés de poêles au gaz est beaucoup plus élevé en Illinois qu’en Floride.) Environ 40 millions de foyers américains, soit 38 %, possèdent une cuisinière au gaz.
L’Agence de protection de l’environnement des États-Unis (EPA en anglais) a constaté que les concentrations de dioxyde d’azote sont de 50 à 400 % plus élevées dans les foyers équipés de cuisinières au gaz que dans ceux équipés d’appareils électriques.
Le dioxyde d’azote peut provoquer des problèmes cardiovasculaires et respiratoires et exacerber des maladies comme la grippe et la COVID-19. Comme le précise un article de Vox, « à l’extérieur, l’EPA considérerait le niveau de NO2 produit par le poêle à gaz comme illégal. À l’intérieur, cependant, il n’y a aucune réglementation ».
Les cuisinières à gaz libèrent des polluants dangereux dans les maisons, les bâtiments et l’atmosphère
Les fournaises et les chauffe-eau à gaz causent moins de pollution de l’air à l’intérieur de la maison parce que de nombreuses juridictions exigent qu’ils soient évacués à l’extérieur – ce qui contribue à la pollution de l’air extérieur et aux changements climatiques. (Les recherches montrent que les bâtiments en Californie émettent plus d’oxydes d’azote que les centrales électriques, et presque autant que les voitures.)
Le gaz dit « naturel » est presque entièrement composé de méthane, un gaz à effet de serre polluant et environ 80 fois plus puissant que le dioxyde de carbone à court terme. Tout au long de la chaîne d’approvisionnement, de l’extraction et de la production jusqu’au transport et à l’utilisation, des quantités considérables de ce gaz s’échappent dans l’atmosphère.
Les problèmes de santé liés aux appareils à gaz sont connus depuis les années 1980. Mais comme pour les autres problèmes causés par les combustibles fossiles, l’industrie a investi des ressources considérables pour minimiser ou nier les dangers, et pour promouvoir les appareils à gaz.
Ces efforts s’intensifient alors que de nombreuses juridictions envisagent d’interdire les cuisinières au gaz dans les nouvelles maisons et les nouveaux bâtiments. Les tactiques sont très variées : campagnes massives, qu’elles soient publicitaires ou « d’influenceurs », faux groupes et faux mouvements citoyens (connus sous le nom de similitantisme) pour soutenir le gaz plutôt que l’électricité, lobbying auprès des politicien.ne.s et, parfois, menaces directes. Même le terme « gaz naturel » a été inventé dans les années 1930 pour le présenter comme un carburant propre et abordable. Comme le souligne un article de Mother Jones (en anglais), l’industrie a également adopté le slogan « cuisiner au gaz » dans les années 1930.
L’industrie soutient qu’une ventilation adéquate résoudra les problèmes de pollution à l’intérieur de la maison. Si l’on met de côté le fait que cela ne fait que déplacer la pollution vers l’extérieur, la plupart des juridictions n’exigent pas une ventilation qui permettrait de garder l’air intérieur pur. De nombreuses personnes n’ont pas les moyens d’installer des hottes de cuisine et des ventilateurs adéquats, et les locataires n’ont souvent pas leur mot à dire.
Les avantages de cuisiner au gaz par rapport à l’électricité conventionnelle sont surtout d’ordre pratique, et les nouvelles cuisinières à induction, qui utilisent le magnétisme pour chauffer, sont plus efficaces, plus sécuritaires et mieux adaptées aux environnements intérieurs et extérieurs. Par ailleurs, elles ne sont pas soumises à la volatilité des marchés des combustibles fossiles.
Mais comme pour les autres problèmes causés par les combustibles fossiles, l’industrie a investi des ressources considérables pour minimiser ou nier les dangers, et pour promouvoir les appareils à gaz.
Cependant, passer à l’électricité dans tous les domaines de notre vie implique également d’utiliser des sources plus propres, comme l’éolien et le solaire. Le principal inconvénient des cuisinières à induction est qu’elles ne fonctionnent pas avec tous les types de batteries de cuisine – y compris le cuivre et l’aluminium – mais même cela peut être contourné en utilisant ces casseroles et poêles sur une plaque métallique appropriée.
Tout le monde ne peut pas remplacer immédiatement son appareil électroménager à gaz polluant, mais des mesures incitatives, des réglementations et des codes de construction peuvent faire en sorte que le gaz devienne une chose du passé. Bien sûr, si vous continuez à utiliser une cuisinière au gaz, vous devez la ventiler vers l’extérieur, ou au moins garder les fenêtres ouvertes pendant son utilisation.
Tout comme les combustibles fossiles brûlés inutilement par les voitures, le gaz pour la cuisine n’a jamais vraiment été une question d’efficacité ou de coût abordable. L’objectif était d’inciter les gens à acheter et à brûler davantage pour enrichir l’industrie la plus rentable de l’histoire. Au lieu de reconnaître la véritable valeur de ces réserves limitées d’énergie solaire concentrée qui ont mis des millénaires à se créer, notre système économique axé sur la croissance a longtemps compté sur la nécessité de les brûler aussi vite que possible.
Il est temps de changer cela, pour la santé de nos enfants, de nous-mêmes et de la planète.