Le récent film Don’t Look Up : Déni cosmique, dans lequel une comète fonce à toute allure vers la Terre, recèle une métaphore crue de la crise climatique. L’histoire se conclut par ces mots du professeur d’astronomie Randall Mindy (incarné par Leonardo DiCaprio) : « On avait vraiment tout, hein? »
Et c’est vrai. Notre planète, cette boule de terre, d’eau et de feu en orbite dans l’espace, nous fournit tout le nécessaire pour survivre et nous épanouir relativement bien. Il ne tient qu’à nous d’honorer sa générosité : en prenant seulement ce dont nous avons besoin, sans détruire la main qui nous nourrit. En ce sens, nous sommes en train d’échouer.
Plusieurs, tout particulièrement les peuples autochtones, vénèrent le cadeau que sont nos brefs instants de vie sur cette planète miraculeuse. Ils reconnaissent la responsabilité de chacun.e à respecter ce don et à en accepter les limites. La perspective colonialiste, elle, exhorte à prendre tout ce qu’on peut, comme on veut, sans se soucier des conséquences. Elle conçoit la nature (et les autres êtres humains) comme un entrepôt de « ressources » à exploiter au profit des plus puissant.e.s.
Il est encore temps d’agir, mais chaque remise à plus tard exacerbe la situation.
Durant presque toute l’histoire, notre espèce a vécu en relative harmonie avec son environnement, consciente de l’interconnexion étroite entre les différents cycles qui rendent notre planète habitable : l’eau, le carbone, l’azote, entre autres. Cet équilibre délicat est cependant mis en péril depuis l’émergence de systèmes économiques et sociaux individualistes centrés sur le profit au détriment du collectif et de la planète. Tout a changé, aussi, depuis la découverte du pouvoir de l’énergie solaire emmagasinée et comprimée pendant des millénaires, capable de propulser, sous la forme de charbon, de pétrole et de gaz, des machines bien au-delà de notre imagination.
Nous avons dépouillé la Terre d’une quantité massive de carbone, que nous avons brûlé dans des usines et des voitures avant de l’expulser dans l’atmosphère. Nous avons dénudé des forêts et des milieux humides, perturbé la circulation de l’eau dans les aquifères, les rivières, les lacs, les océans, l’évaporation, les nuages et la pluie. Nous avons recueilli de l’azote pour l’épandre dans des champs, avides de récoltes rapides. Au passage, nous avons bouleversé les écosystèmes des sols et créé des zones mortes dans les océans à cause du ruissellement de ces produits.
Mis ensemble, ces gestes réchauffent la planète à des degrés maintenant dangereux. Nous faisons face à un nombre grandissant de phénomènes climatiques extrêmes, à des pénuries d’eau, à une crise d’extinction massive et à l’exode de millions de personnes qui fuient des lieux inhabitables.
C’est incroyable que tant de gens, devant toute la beauté du monde, jugent adéquat de le détruire au nom d’un illusoire avantage à court terme! Alors que la vie est si courte, des personnes choisissent de dédier leur temps à faire souffrir leur prochain et à saccager leur environnement. Quel non-sens!
Il est encore temps d’agir, mais chaque remise à plus tard exacerbe la situation. Si nous avions écouté les scientifiques aux premiers signes d’alarme, nous serions beaucoup plus proches d’une amélioration dans la qualité de l’air et de la santé, et d’un climat stable. Comme dans le film Don’t Look Up : Déni cosmique, certaines personnes prennent les avertissements au sérieux et passent à l’action. D’autres les qualifient d’alarmistes. D’autres encore y voient une occasion de tirer leur épingle du jeu en exploitant la situation. Et certain.e.s préfèrent sombrer dans le déni total.
Rappelons que le dioxyde de carbone demeure des siècles dans l’atmosphère. C’est donc dire que toutes nos émissions d’aujourd’hui entraîneront des conséquences pour les années à venir.
C’est incroyable que tant de gens, devant toute la beauté du monde, jugent adéquat de le détruire au nom d’un illusoire avantage à court terme! Alors que la vie est si courte, des personnes choisissent de dédier leur temps à faire souffrir leur prochain et à saccager leur environnement. Quel non-sens!
Nous avons effectivement tout. Avec un peu de sens commun, de preuves, d’actions, d’amour et de compassion, nous pourrions continuer à tout avoir. Certain.e.s préfèrent se battre au nom de frontières artificielles créées de toute pièce, au nom de mythologies et d’idéologies qui divisent. Nous laissons les classes riches et puissantes placer leurs visées égoïstes au-dessus de notre bien-être collectif. Aveuglé.e.s par des intérêts mercantiles, des médias complaisants avec l’industrie et un manque d’esprit critique, plusieurs refusent d’agir par crainte des inconvénients.
Nous avons effectivement tout. Avec un peu de sens commun, de preuves, d’actions, d’amour et de compassion, nous pourrions continuer à tout avoir.
On nous dit que prendre soin de la planète nuira trop à l’économie. Pendant ce temps, les coûts de notre inaction (article en anglais) grimpent à toute vitesse, sans retour en arrière.
Il s’avère souvent difficile de déterminer son propre pouvoir de changer les choses, surtout face à autant d’enjeux tant personnels que planétaires. Mais quand il est question de crise climatique, le poids ne devrait pas reposer sur les individus. Les gouvernements et les entreprises – les plus responsables de cette crise – ont l’obligation, mais aussi le pouvoir, d’améliorer le cours de la situation.
Il n’en reste pas moins que nous avons la responsabilité individuelle de faire de notre mieux. Que ce soit modifier nos habitudes de vie, nous unir pour manifester et exiger une transformation politique, dénoncer les mensonges et la propagande, parler avec nos proches et notre famille ou voter pour celles et ceux qui priorisent notre survie…
Ne restons pas dans le déni. Dans le cas contraire, nous ne ferons qu’aggraver le problème.