La combustion du charbon, du pétrole et du gaz par les véhicules, les usines, les centrales de production d’énergie et les résidences sont responsables d’une vaste gamme de problèmes de santé comme l’asthme, les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, les maladies respiratoires et plus encore. Selon des recherches de l’Université Harvard et d’autres universités, elles ont provoqué un décès sur cinq partout dans le monde en 2018.
Toutefois, la pollution n’est pas seule à mettre la santé et des vies en péril; le dérèglement climatique, conséquence de la combustion des carburants fossiles, cause lui aussi des ravages à la santé humaine. Selon une étude « plus de 77 000 publications scientifiques, rapports et livres traitant des maladies infectieuses exacerbées par les dangers climatiques plus fréquents en raison des émissions de gaz à effet de serre », la plupart publiés après 2000, les changements climatiques ont causé ou aggravé 277 maladies infectieuses et autres maladies ou problèmes de santé non transmissibles, y compris 58 pour cent de toutes les maladies infectieuses.
Le dérèglement climatique, conséquence de la combustion des carburants fossiles, cause lui aussi des ravages à la santé humaine.
L’étude, publiée dans la revue Nature Climate Change au début du mois d’août, s’est penchée sur 10 risques environnementaux causés par les changements climatiques, notamment les sécheresses, les inondations, les vagues de chaleur, les feux de forêt, les tempêtes, la montée du niveau de la mer et les changements à la couverture terrestre.
Le réchauffement des températures, les changements aux régimes de précipitation et la destruction de l’habitat ne sont que quelques exemples de facteurs responsables de la propagation d’organismes porteurs de maladies et de pathogènes de plus en plus près des humains. Parmi ces maladies, mentionnons la dengue, le chikungunya, la peste, la maladie de Lyme, le virus du Nil occidental, le Zika, la trypanosomose, l’échinococcose et la malaria. La plupart de ces maladies se propagent par des vecteurs comme les moustiques, les tiques, les puces et les oiseaux, mais on remarque aussi une augmentation des maladies transmises par contact direct, l’eau, l’air et les aliments. Parallèlement aux maladies transmissibles, l’étude montre que le réchauffement global contribue aussi à l’augmentation des niveaux d’allergènes d’origine végétale et fongique.
Le dérèglement climatique peut aussi accroître la virulence et la transmissibilité des pathogènes, ce qui a pour conséquence « d’affaiblir la capacité des gens à combattre les infections en raison du stress mental, d’une immunité diminuée et de malnutrition. »
Une recherche plus récente montre que la déforestation et la diminution de l’habitat ramènent plus près des humains les animaux porteurs de virus comme celui de la COVID-19, ce qui, du même coup, accroît les risques de pandémie. La pollution qu’entraîne la combustion des carburants fossiles peut exacerber les symptômes d’infections comme la COVID-19, cette dernière affectant le système respiratoire.
Les conséquences vont au-delà de la maladie, de la souffrance et de la mort. Comme les auteurs de l’étude Nature Climate Change le soulèvent, « l’accumulation des coûts financiers qu’a entraîné la pandémie de COVID-19 pourrait s’élever à 16 billions de dollars US aux États-Unis seulement. »
Les changements climatiques affectent aussi profondément la santé mentale partout dans le monde. Le récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat sur les conséquences, les vulnérabilités et l’adaptation montre que le réchauffement global est responsable de l’augmentation du stress, de la dépression, de l’anxiété, des troubles liés au stress post-traumatique et des suicides chez les personnes ayant été victimes de désastres liés au climat, dont les moyens de subsistance ont été affectés par de tels désastres ou qui ont été témoins des crises qui en ont découlé.
Le réchauffement global est responsable de l’augmentation du stress, de la dépression, de l’anxiété…chez les personnes ayant été victimes de désastres liés au climat, dont les moyens de subsistance ont été affectés par de tels désastres ou qui ont été témoins des crises qui en ont découlé.
Tout comme les maladies physiques et les changements climatiques en soi, ces problèmes de santé mentale n’affectent pas tous les gens de la même façon. C’est le cas des jeunes en particulier, mais aussi des collectivités rurales et autochtones et des personnes marginalisées qui ont un accès limité aux ressources.
Une étude de 2021 a montré que les troubles de santé mentale touchent au moins un milliard de personnes dans le monde et coûtent des billions de dollars chaque année, et que les problèmes liés au climat viennent s’ajouter à ce fardeau. Cette étude indique que les effets sont « probablement largement sous-estimés, car malgré la gravité de la situation, ce domaine de recherche a été négligé » et sans « interventions significatives, les inégalités sociales et sanitaires vont s’accentuer, ce qui, en soi, aggravera encore plus les problèmes de santé mentale ».
Quant aux maladies physiques, l’étude de Nature Climate Change indique que « la brusque montée des maladies pathogènes et des voies de transmission, aggravées par les risques climatiques, révèle l’ampleur des menaces causées par les changements climatiques pour la santé humaine et l’urgent besoin d’adopter des mesures agressives d’atténuation des émissions de GES. »
L’étude sur la santé mentale souligne que les efforts visant à s’attaquer aux changements climatiques auront beaucoup plus d’avantages que prévu, « puisqu’ils préviendront ou réduiront les effets indésirables sur la santé mentale qui n’ont pas encore été pris en compte dans l’élaboration des politiques et des budgets ». L’étude révèle aussi que l’implication dans des actions de prévention ou de réduction des menaces liées aux changements climatiques peut améliorer la santé mentale.
L’implication dans des actions de prévention ou de réduction des menaces liées aux changements climatiques peut améliorer la santé mentale.
Selon Emma Lawrance de l’Imperial College London, responsable de l’étude, « la participation aux actions pour le climat semble avoir des effets très positifs sur la santé mentale des individus et des collectivités, mais aussi à l’échelle de la société ». Le temps passé en nature peut aussi être bénéfique.
Comme plusieurs d’entre nous le disent depuis longtemps, nous faisons partie de la nature, ce qu’elle subit, nous le subissons aussi. La santé des gens passe par celle de l’environnement et de la planète. Nous devons prendre les mesures nécessaires pour réduire l’utilisation de carburants fossiles et la consommation d’énergie, et protéger et restaurer les milieux naturels.
Impliquez-vous et passez du temps dans la nature. Vous vous sentirez mieux tout en aidant la planète!