Chaque mois, la Fondation David Suzuki met de l’avant les membres du Réseau Demain le Québec. Face aux enjeux climatiques, écologiques, énergétiques et sociaux, le groupe citoyen Danville en transition s’inscrit dans la foulée du mouvement mondial des villes en transition et du pacte qui y est rattaché.
Cet organisme à but non lucratif (OBNL) a vu le jour en 2019 et guide la ville de Danville vers une transition socioécologique. Imprégné d’une vision sociale et environnementale engagée, il s’active à rassembler les gens au niveau local et à assurer leur résilience en favorisant l’autonomie alimentaire, la création de liens interpersonnels et l’écologie.
Son credo? Retrouver l’élan vital pour agir sur le monde qui nous entoure et le faire en se reconnectant aux autres. Cinq membres actif.ve.s se rencontrent donc chaque mois, tandis que d’autres les accompagnent à l’occasion de multiples actions. Ghislaine Bétie Dubuc, Martina Muller et Gilles Parent nous expliquent en quoi consistent ces dernières.
Penser le monde de demain
D’une part, Danville en transition s’est engagé à recréer le parcours de la Chaise des générations, initiée par les Mères au front, avec des élèves de l’école Masson. Au moyen d’une chaise fabriquée par des enfants et placée autour des tables où se prennent les décisions, il s’agit de rappeler aux dirigeant.e.s que le futur se dessine dès aujourd’hui. Le groupe peut d’ailleurs compter sur le soutien de la mairesse de Danville.
En outre, il organise des conférences sur la gestion et l’organisation des matières résiduelles. Un programme spécifique est d’ailleurs prêt à être lancé. Il s’adressera aux restaurateur.rice.s afin de connaître les enjeux qu’iels rencontrent en termes de gestion des matières résiduelles et de déterminer les aides dont iels pourraient bénéficier. Le groupe s’implique aussi auprès de l’écocentre Murielle-Lallier, dans une perspective éducative et pour traiter les matières dangereuses.
Danville en transition travaillera également de concert avec la Ville, en épaulant les jeunes des Brigades vertes. L’OBNL collecte d’ailleurs des canettes vides tout au long de l’année au bord des routes. Environ 800 sont ramassées dans un rayon de trois kilomètres, selon Gilles Parent.
Le groupe citoyen s’est également joint aux dernières festivités printanières, aux côtés de sept autres municipalités de la MRC des Sources. Au programme? Des ateliers et des conférences soutenant l’autosuffisance et l’écoresponsabilité. Il a notamment chapeauté des ateliers sur les arbres fruitiers, la récolte de plantes sauvages et de champignons comestibles, la production de ruches de proximité, la protection des sources d’eau, ainsi que la gestion des égouts.
Ce n’est pas tout! Danville en transition a réorganisé le parc Auclair selon le concept de forêt nourricière. Il s’agit d’un type d’aménagement qui rassemble essentiellement des plantes vivaces et des arbustes, tels que des amélanchiers, des camérisiers et des échinacées. En reproduisant l’écosystème forestier, cet espace nourricier bénéficie aux oiseaux, aux insectes, aux pollinisateurs, aux micro-organismes vivant dans le sol et aux êtres humains.
Comme le souligne Gilles Parent, ce projet répond à un but éducatif, car des affiches informent les gens sur les fruits et les plantes qui peuvent être comestibles et plantés chez elleux. Il présente aussi un but social, en ce qui a trait à l’esthétique de l’aménagement, et bénéficie à la faune et à la flore.
« C’est une manière d’informer les gens, mais aussi de les sensibiliser à d’autres formes d’aménagements qui peuvent être à la fois esthétiques et utiles pour notre environnement » précise Martina Muller.
Les Journées de la Terre, de l’arbre et du compost ont elles aussi le vent en poupe. Chaque année, Danville en transition invite la population à nettoyer les rues, l’incitant à être davantage écoresponsable. De plus, la municipalité distribue des arbres et du compost, actions au cours desquelles tous.tes les conseiller.ère.s de la Ville participent.
C’est une manière d’informer les gens, mais aussi de les sensibiliser à d’autres formes d’aménagements qui peuvent être à la fois esthétiques et utiles pour notre environnement.
Tisser des liens
D’autre part, Danville en transition parrainera le projet Vivre ensemble au cœur de nos différences. Des ateliers créatifs inclusifs auront lieu dans la MRC des Sources et s’adresseront à des femmes souffrant de déficience intellectuelle et à mobilité réduite, ainsi qu’au reste de la communauté. Plusieurs médiums seront utilisés, tels que le collage et le pointillisme.
« Cela permettra aux gens de se rendre compte que côtoyer ces personnes peut être extraordinaire, car elles sont toujours dans l’instant présent. […] Leur approche de la créativité est différente de la nôtre, car elles n’ont pas de tabou et se laissent aller » explique Ghislaine Bétie Dubuc.
Par ailleurs, le groupe a créé des opportunités de jardinage entre des propriétaires de jardins de la région et des bénévoles. « Cela permet aux gens qui n’ont pas de jardin, d’aller jardiner chez les autres et de tisser des liens » complète Martina Muller. De plus, des échanges de semences ont été organisés depuis deux ans au centre communautaire de la ville.
Cela permettra aux gens de se rendre compte que côtoyer ces personnes peut être extraordinaire, car elles sont toujours dans l’instant présent. […] Leur approche de la créativité est différente de la nôtre, car elles n’ont pas de tabou et se laissent aller.
Danville en transition a par ailleurs soutenu une soirée d’initiation à la culture et au peuple du Bénin. Pas moins de 80 personnes se sont rassemblées autour d’un souper communautaire festif, où il était aussi question d’apprendre à organiser un repas zéro déchet. De son côté, la Ville a une nouvelle fois montré son soutien puisqu’elle a fourni la salle de réception, les cuisines et les tables.
Enfin, le groupe citoyen a tourné cinq capsules vidéo durant la pandémie, qui mettaient de l’avant des personnes partageant leurs connaissances sur différentes thématiques. Martina Muller a ainsi expliqué ce que sont les plantes indigènes et Ghislaine Bétie Dubuc, ce qu’est la lactofermentation.
C’est donc en rassemblant la communauté autour d’actions collectives, inclusives et écoresponsables que Danviile en transition s’engage activement en faveur d’une transition socioécologique locale.