(Photo: Dunk via Flickr)

Les climatosceptiques sont de plus en plus aux abois en voyant leurs effectifs fondre face aux preuves irréfutables que le réchauffement climatique d’origine humaine met notre avenir en danger. Bien que la plupart des gens qui ont une instruction de base et du bon sens et n’ont aucun intérêt financier dans le secteur des combustibles fossiles acceptent ce que les scientifiques du monde entier ont prouvé par des décennies de recherche, certains médias continuent de publier les opinions incohérentes de gens qui rejettent la science climatique.

En juillet dernier, la chaîne canadienne Postmedia a publié des articles dans lesquels Ross McKitrick, chercheur principal à l’Institut Fraser, Joe Oliver, politicien défait, et Gwyn Morgan, cadre supérieur du secteur des combustibles fossiles, membre du conseil de l’Institut Fraser et ancien président du conseil de SNC-Lavalin, l’entreprise aux prises avec des scandales, nient ou minimisent la gravité du phénomène des changements climatiques.

McKitrick, qui est économiste, a également signé la Cornwall Alliance Evangelical Declaration on Global Warming qui déclare, en autres : « Nous croyons que la Terre et ses écosystèmes — créés par l’intelligence et la puissance infinies de Dieu et soutenus par Sa providence fidèle — sont solides, résilients, aptes à s’autoréguler et à se restaurer, admirablement adaptés au développement humain et qu’ils constituent l’expression de Sa gloire. Le système climatique de la Terre ne fait pas exception. » D’autres climatosceptiques éminents, dont Roy Spencer et David Legates, l’ont aussi signée.

Chez nos voisins du sud, le Heartland Institute, un organisme américain climatosceptique de premier plan qui a des liens avec des organismes canadiens comme la bien mal nommée International Climate Science Coalition, tient encore son festival annuel du déni. Toutefois, même cet organisme éprouve des difficultés face à la solidité des preuves — semblables à celles qui l’ont amené à revoir son soutien à l’industrie du tabac, au point où ses membres admettent maintenant qu’il est nocif de fumer tout en défendant le vapotage et les autres produits de tabac « sans fumée ».

Les entreprises de combustibles fossiles ont aussi réduit leur financement, conscientes que le déni n’est pas efficace pour obtenir l’acceptabilité sociale.

La 13e Conférence internationale sur les changements climatiques de Heartland — qui s’est tenue au Trump International Hotel, à Washington, est passée de trois à une seule journée. Elle a déjà attiré plus de 50 commanditaires. Cette année, elle n’en comptait que 16 — dont un faux ! Les entreprises de combustibles fossiles ont aussi réduit leur financement, conscientes que le déni n’est pas efficace pour obtenir l’acceptabilité sociale. L’assistance se limitait à quelques centaines de personnes, principalement des hommes blancs plutôt âgés.

Comme d’habitude, les conférenciers ont présenté une profusion de raisons de dénigrer la science climatique.

Certains réfutent carrément toute évidence. Selon Christopher Monckton, un excentrique britannique sans aucun bagage scientifique, les sécheresses, les feux de forêt et les ouragans diminuent ; le niveau des mers ne monte pas, il baisse ; et les émissions croissantes de dioxyde de carbone améliorent la vie sur Terre.

D’autres ont soutenu que le niveau de CO2 n’augmentait pas ; certains ont même prétendu que la planète se refroidissait. Leurs arguments — pour la plupart facilement réfutables — étaient des aberrations contradictoires au service de l’industrie la plus rentable et la plus polluante de l’histoire de l’humanité.

On pourrait penser que Heartland aurait profité d’une grande visibilité sous un gouvernement qui partage ses positions anti-science. Toutefois, la tenue de la conférence dans un hôtel de Trump à quelques coins de rue de la Maison-Blanche n’a pas réussi à lui donner l’envergure que ses organisateurs espéraient.

Tom Harris, un promoteur canadien discrédité des combustibles fossiles qui collabore avec Heartland et la International Climate Science Coalition, a signé un article consternant avec son compère Jay Lehr, « directeur scientifique » de Heartland, condamné au criminel, dans lequel ils déploraient « qu’aucun membre de l’administration Trump ne soit présent » et se plaignaient qu’il s’agissait là d’une « grande perte puisque ICCC-13 allait révéler que ni la science ni l’économie ne soutenaient l’alarmisme climatique ».

Lehr, hydrogéologue de formation, a aussi travaillé pour The Advancement of Sound Science Coalition, un organisme fondé par Phillip Morris et la firme de relations publiques APCO Worldwide pour semer le doute sur les preuves scientifiques relatives aux méfaits du tabac. Harris a aussi travaillé pour APCO Worldwide.

Ceux qui continuent de semer le doute et la confusion au sujet de la science climatique paraissent de plus en plus ridicules avec leurs nombreux arguments contradictoires et dénués de substance.

Il devient toujours plus difficile pour quiconque de nier une réalité qui nous saute aux yeux. Ceux qui continuent de semer le doute et la confusion au sujet de la science climatique paraissent de plus en plus ridicules avec leurs nombreux arguments contradictoires et dénués de substance.

Même certains des climatosceptiques les plus notoires se ravisent. Le conseiller politique Frank Luntz — qui a déjà recommandé au gouvernement américain de semer le doute sur la certitude scientifique concernant les changements climatiques et d’utiliser le terme « changement climatique » au lieu de « réchauffement planétaire » parce que cela faisait moins peur — avoue maintenant : « j’avais tort en 2001 ». Dans un récent témoignage devant le Sénat américain, Luntz a déclaré : « La montée du niveau des mers, la fonte de la calotte glaciaire, les tornades et les ouragans sont plus intenses que jamais. Tout cela se passe en ce moment même. »

C’est vrai, cela se passe en ce moment. Que les climatosceptiques acceptent les preuves et entendent raison ou qu’ils s’enlèvent du chemin !

Traduction : Monique Joly et Michel Lopez