La 27ème Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27) s’est récemment achevée, et le monde continue de brûler.
Malgré des engagements positifs – notamment sur les émissions de méthane et la mise en place d’un fonds pour les « pertes et dommages » – il en faudra plus pour ralentir et inverser le dérèglement climatique et les impacts qui en découlent. Nous ne pouvons pas espérer que ce dérèglement soit résolu par les gouvernements; ou par l’industrie responsable de la crise, qui était bien représentée à la COP27 en Égypte.
Cela ne veut pas dire que les individus doivent porter tout le fardeau. Les gouvernements doivent prendre de grandes décisions qui nous permettent à toutes et à tous de réduire les émissions. Les choix et les comportements personnels sont importants et s’additionnent, mais l’une des choses les plus puissantes que nous puissions faire est de nous mobiliser pour exiger des actions concrètes. Les recherches montrent que lorsque seulement 3,5 % d’une population soutient activement une campagne, une manifestation ou un mouvement, un véritable changement est probable.
Nous sommes certains depuis des décennies que la consommation de combustibles fossiles provoque des impacts de plus en plus graves, mais l’industrie, les gouvernements et les médias ont perpétué des mythes et des informations erronées pour empêcher l’inévitable transition vers les énergies renouvelables de se produire dans le temps nécessaire. Maintenant, c’est urgent. Nous devons exiger une fin rapide de l’ère des combustibles fossiles.
Soutenons de vraies solutions pour freiner nos habitudes de consommation trop voraces et réduire notre dépendance au charbon, au pétrole et au gaz qui les alimentent, polluent la terre, l’eau et l’air et altèrent le climat. Nous devons faire savoir aux gouvernements que nous attendons d’eux qu’ils respectent et renforcent leurs engagements mondiaux.
Il faut appeler à la transparence et veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte dans la transition mondiale vers des énergies propres et de meilleurs modes de vie. Les nations du Nord doivent accélérer le financement des pays, communautés et personnes les plus vulnérables qui contribuent le moins à la crise climatique, mais qui sont les plus touchés.
Les nations du Nord doivent accélérer le financement des pays, communautés et personnes les plus vulnérables qui contribuent le moins à la crise climatique, mais qui sont les plus touchés.
Une idée qui gagne du terrain à la suite de la COP27 est une taxe sur les bénéfices exceptionnels. Alors que les dirigeants et les actionnaires des entreprises de combustibles fossiles se délectent de rendements records, et que les populations du monde entier luttent pour faire face à l’augmentation du coût des carburants et des impacts occasionnés sur l’inflation, de nombreuses personnes, dont le secrétaire général de l’ONU António Guterres, estiment que l’industrie devrait payer. (Le Guardian rapporte que les compagnies pétrolières et gazières ont gagné 100 milliards de dollars américains au cours des trois premiers mois de 2022 seulement.)
Plus de 30 médias de plus de 20 pays ont récemment publié un article d’opinion plaidant pour une telle taxe, dont l’argent serait destiné à aider les personnes vulnérables à s’adapter aux conséquences climatiques inévitables à prévenir le pire, et à compenser les « pertes et dommages » occasionnés.
« Les pays riches ne représentent qu’une personne sur huit dans le monde aujourd’hui, mais sont responsables de la moitié des gaz à effet de serre. Ces nations ont une responsabilité morale claire d’aider », indique l’article (en anglais).
Pour s’assurer que les gouvernements prennent au sérieux le dérèglement climatique, des appels se font également entendre en faveur d’un « traité de non-prolifération des combustibles fossiles ». Rappelant le traité mondial de non-prolifération nucléaire de 1970, les défenseurs de cette idée affirment que « les changements climatiques, comme les armes nucléaires, sont une menace mondiale majeure ».
Le site web du traité de non-prolifération des combustibles fossiles indique que « des milliers d’universitaires, de scientifiques, de parlementaires, de villes et de dirigeants de la société civile » se sont joints à l’appel pour « mettre fin à l’expansion des combustibles fossiles et gérer une transition mondiale pour abandonner le charbon, le pétrole et le gaz ».
Pour s’assurer que les gouvernements prennent au sérieux le dérèglement climatique, des appels se font également entendre en faveur d’un « traité de non-prolifération des combustibles fossiles ».
Pour freiner l’industrie et faire notre part dans l’effort mondial de lutte contre les changements climatiques, le Canada a besoin immédiatement d’un plafond ou d’une limite d’émissions du secteur pétrolier et gazier qui soit fort, décroissant et appliqué avec vigueur. Il s’agit de la source d’émissions la plus importante et à croissance la plus rapide au Canada, représentant 26 % du total national – avec une augmentation de 89 % depuis 1990, alors que les autres secteurs ont réduit leurs émissions.
L’industrie tente d’amener le gouvernement fédéral à interrompre ou à assouplir les réglementations promises. Nous ne pouvons pas laisser cette situation se produire. Les restrictions doivent être renforcées, pas affaiblies – et elles doivent concerner toutes les émissions, y compris celles provenant de la combustion de carburants.
Le Canada doit également respecter son engagement à produire 100 % d’électricité à émissions nettes nulles d’ici 2035. Les recherches de la Fondation David Suzuki montrent comment nous pouvons aller encore plus loin pour obtenir une électricité entièrement exempte d’émissions, abordable et fiable.
Nous ne pouvons pas continuer à soutenir une industrie qui met en danger notre santé, notre bien-être et notre survie. Nous devons mettre fin à tous les allégements fiscaux et subventions en faveur des combustibles fossiles. Avec la lenteur des gouvernements et ses lobbyistes industriels, la COP27 montre encore une fois que nous devons tou.te.s nous mobiliser, par des votes, des actions, des appels et des lettres. Cela nous concerne toutes et tous.