Une thermopompe installée dans un jardin près d'une clôture en bois

L’essor rapide des « électrotechnologies » qui comprennent les énergies renouvelables, les thermopompes, les véhicules électriques et les batteries. (Photo : Katy King / Nesta via Climate Visuals)

Lors d’une récente réunion d’un comité parlementaire, le député du Bloc québécois Patrick Bonin a questionné avec véhémence la première ministre de l’Alberta Danielle Smith au sujet des changements climatiques. Ses réponses étaient évasives, bien qu’elle ait admis que la planète se réchauffe. M. Bonin a demandé si elle pensait que les humains étaient le principal facteur provoquant le récent réchauffement de la planète. « Je ne connais pas la réponse à cette question. Je ne suis pas une scientifique », a-t-elle répondu.

Je ne suis ni premier ministre ni politicien, mais je sais que le devoir des personnes élues est envers les gens qu’elles représentent, et non envers une industrie agonisante qui fait des ravages environnementaux et réchauffe notre seule terre d’accueil à des niveaux dangereux.

Il n’est pas nécessaire d’être scientifique pour comprendre ce que démontre la science. Tous les scientifiques et les organisations scientifiques crédibles qui étudient le climat et les enjeux liés au climat conviennent que la planète se réchauffe à une vitesse sans précédent (source en anglais) et que les humains en sont la cause principale, car ils brûlent du charbon, du pétrole et du gaz, et polluent et détruisent les systèmes naturels tels que les forêts, les milieux humides et les océans qui absorbent et stockent le carbone.

Il est évident que l’avenir est dans les énergies renouvelables. Elles sont plus efficaces, plus propres et moins coûteuses que les énergies fossiles.

Les gros titres de l’actualité en décrivent les conséquences : La « tempête du siècle » s’abat sur la Jamaïque. L’Afrique en proie à la chaleur, aux inondations et à la sécheresse. Manque d’eau.

Il est évident que l’avenir est dans les énergies renouvelables. Elles sont plus efficaces, plus propres et moins coûteuses que les énergies fossiles. Elles ne polluent pas l’air, la terre et l’eau comme les combustibles fossiles, et elles rompent les chaînes qui nous lient aux producteurs souvent corrompus. Le charbon, le pétrole et le gaz (et le nucléaire) ont des avantages pour quiconque est en mesure de monopoliser et contrôler l’approvisionnement, chose presque impossible avec le vent et la lumière du soleil qui sont librement disponibles.

Les gouvernements et autorités qui font la promotion des combustibles fossiles et qui en dépendent regardent passer la parade, aveuglés par des hypothèses économiques défectueuses. Cette année, pour la toute première fois, les énergies renouvelables ont généré plus d’électricité dans le monde que le charbon. Et elles se développent rapidement. Un rapport du groupe de réflexion sur l’énergie Ember (source en anglais) a révélé que les énergies renouvelables ont produit 34,3 % de l’électricité mondiale au cours du premier semestre de l’année 2025, tandis que le charbon représentait 33,1 %.

Le charbon, le pétrole et le gaz (et le nucléaire) ont des avantages pour quiconque est en mesure de monopoliser et contrôler l’approvisionnement, chose presque impossible avec le vent et la lumière du soleil qui sont librement disponibles.

« Les besoins énergétiques augmentent à l’échelle mondiale et l’électricité représente une part croissante de la consommation finale d’énergie. La croissance spectaculaire de l’énergie solaire, associée à l’augmentation de la production de l’énergie éolienne, a rempli et dépassé toute nouvelle demande », indique le rapport. Il note également que la demande de combustibles fossiles à l’échelle mondiale est demeurée stable, augmentant aux États-Unis et dans l’Union européenne, mais diminuant en Chine et en Inde.

Les analystes d’Ember, Sam Butler-Sloss, Daan Walter et Kingsmill Bond, ont écrit (source en anglais) dans un article que l’essor rapide des « électrotechnologies » – qui comprennent les énergies renouvelables, les thermopompes, les véhicules électriques et les batteries – est en train de « révolutionner la façon dont le monde génère, utilise et déplace l’électricité ».

C’est en partie une question de physique. « Les électrotechnologies sont tellement plus efficaces que la combustion de combustibles fossiles, écrivent-ils. La combustion gaspille plus des deux tiers de l’énergie consommée sous forme de chaleur indésirable. Les électrotechnologies évitent cela entièrement. L’énergie solaire et éolienne, les véhicules électriques et les thermopompes sont à peu près trois fois plus efficaces que leurs concurrents alimentés aux combustibles fossiles. »

Les auteurs ont également souligné des différences économiques : « Les technologies bénéficient de rendements croissants : plus vous en produisez, moins elles coûtent cher. Mais les produits de base font face à des rendements décroissants parce que plus vous en extrayez, plus vous devez creuser profondément. »

Quant à la géopolitique, « le soleil ne peut pas être éteint par des intervenants étrangers. La souveraineté de l’énergie compte, surtout dans un monde fracturé. Dans le système des combustibles fossiles, la chance géographique a donné d’énormes ressources à quelques pays. Dans le monde des électrotechnologies, presque tous les pays peuvent devenir leur propre Arabie Saoudite. »

Brûler des combustibles extraits du sol est une façon dépassée, inefficace et polluante de produire de l’énergie pour nos sociétés, et elle met en péril notre santé et notre survie.

Pourtant, l’industrie des combustibles fossiles et les figures politiques qui les soutiennent continuent de promouvoir des méthodes coûteuses, souvent non testées, pour continuer à brûler du pétrole et du gaz, ainsi que d’autres technologies coûteuses, dangereuses et facilement monopolisées, telles que les petits réacteurs nucléaires modulaires.

Le Canada investit plus de 21,5 millions de dollars pour mettre à l’essai des technologies de captage et de stockage du carbone pour l’Alberta. Mais le captage du carbone n’est pas une véritable solution. Il est coûteux et jusqu’à présent utilisé principalement pour capter le carbone et le pomper dans des puits épuisés pour extraire plus de pétrole. Cela s’inscrit dans le cadre des plans de « réduction des émissions » de la première ministre Smith, qui n’établit pas de plafond d’émissions pour l’industrie, mais tente plutôt de trouver des moyens de capter certaines émissions. Bien sûr, le fait de réduire les émissions provenant de l’extraction et de la production met de côté un aspect essentiel, soit que la plupart des émissions produites par les combustibles fossiles, y compris le bitume brut, proviennent de la combustion.

Brûler des combustibles extraits du sol est une façon dépassée, inefficace et polluante de produire de l’énergie pour nos sociétés, et elle met en péril notre santé et notre survie. Il est temps de mettre à profit les nombreuses façons facilement disponibles, abordables, plus propres et plus efficaces de produire de l’énergie.