TORONTO | Territoires traditionnels de plusieurs Premières Nations dont les Premières Nations des Traités Williams, les Hurons-Wendats, les Anishnaabeg, les Haudenosaunee, les Chippewas, et les Mississaugas de la Première Nation de Credit, le mercredi 22 janvier 2025 — Des groupes de défense de l’environnement et de la santé s’adressent aujourd’hui à la Cour fédérale pour contester le renouvellement par Santé Canada de l’homologation de pesticides contenant du glyphosate, le produit chimique utilisé dans le « Roundup » et d’autres herbicides. Les groupes affirment que l’agence fédérale de réglementation n’a pas procédé à une évaluation scientifique rigoureuse et à jour du glyphosate avant d’autoriser le renouvellement du Mad Dog Plus, un herbicide à base de glyphosate qui est principalement utilisé dans la sylviculture et l’agriculture au Canada.

Cette action est menée par les Ami(e)s de la Terre Canada, la Fondation David Suzuki, Safe Food Matters et Environmental Defence Canada, représentés par les avocat.e.s d’Ecojustice.

De nouvelles données scientifiques sur les effets néfastes du glyphosate sont apparues depuis la dernière réévaluation des risques sanitaires et environnementaux du glyphosate par Santé Canada en 2017. Les preuves montrent qu’il existe de nombreux risques qui auraient dû être pris en compte, y compris le potentiel de l’herbicide à causer :

  • le cancer;
  • un impact sur le microbiome;
  • une toxicité neurodégénérative et reproductive;
  • des effets néfastes sur les pollinisateurs (y compris les papillons monarques);
  • des dommages écologiques aux écosystèmes d’eau douce et;
  • des incendies de forêt plus fréquents en raison de l’utilisation accrue du glyphosate dans la sylviculture.

Santé Canada a renouvelé Mad Dog Plus en décembre 2022 sans mettre à jour son évaluation des risques pour tenir compte de ces dernières preuves de nocivité.

L’utilisation de pesticides toxiques comme le glyphosate est en hausse au Canada. Un nouveau rapport d’Ecojustice (en anglais) révèle que le Canada est aujourd’hui le cinquième plus grand utilisateur de pesticides au monde, avec des ventes qui ont augmenté de 47 % en seulement dix ans. Ces pesticides présentent des risques pour la santé humaine et l’environnement.

Des représentantes des groupes ont fait les déclarations suivantes :

Laura Bowman, avocate, Ecojustice a déclaré :

« Le glyphosate est le pesticide le plus utilisé au Canada, et de loin, avec des expositions détectées dans l’urine de 70 % des personnes au Canada. Les dernières données scientifiques établissent de plus en plus de lien entre les herbicides à base de glyphosate et les effets néfastes sur la santé humaine et les écosystèmes. En 2022, Santé Canada a renouvelé l’homologation de Mad Dog Plus, un herbicide à base de glyphosate, sans procéder à une évaluation transparente de ces nouvelles informations scientifiques.

« Santé Canada doit empêcher les pesticides de nuire à la santé humaine et à l’environnement. La législation exige que Santé Canada comprenne parfaitement les impacts potentiels que les pesticides à risque, comme le glyphosate, pourraient avoir sur la santé des personnes et l’environnement avant d’autoriser leur vente et leur utilisation au Canada. »

Mary Lou McDonald, présidente de Safe Food Matters, a déclaré :

« Lors du renouvellement d’un produit, Santé Canada se contente de sortir son tampon en caoutchouc et de s’appuyer sur des évaluations réalisées des années auparavant. Les nouvelles données scientifiques et les poursuites judiciaires sur l’ancienne évaluation indiquent qu’il y a des problèmes, mais Santé Canada prétend que tout va bien. Résultat? Les personnes au Canada accordent leur confiance à un organisme de réglementation qui ne la mérite pas. »

Cassie Barker, responsable du programme Toxics chez Environmental Defence, a déclaré :

« La science montre que les pesticides sont néfastes pour les personnes, les pollinisateurs, les sols et l’eau. Depuis bien trop longtemps, notre gouvernement fédéral boit le kool-aid de l’agrotechnologie et approuve et renouvelle des pesticides aux conséquences néfastes. Nos cultures, nos forêts et nos espaces verts ont besoin de solutions plus sûres qui ne favorisent pas de manière perverse la résistance des nuisibles, et nos travailleur.euse.s agricoles et leurs communautés ont besoin d’un leadership fédéral pour réduire les maladies liées aux pesticides. »

Beatrice Olivastri, directrice générale des Ami(e)s de la Terre Canada, a déclaré :

« Des produits tels que Mad Dog Plus, qui contiennent une substance active homologuée au Canada par l’ARLA, doivent être approuvés tous les cinq ans pour rester sur le marché. Cette approbation est censée inclure une évaluation scientifique qui devrait être basée sur des données scientifiques actualisées. Comment l’ARLA ose-t-elle omettre cette évaluation alors que les recherches actuelles indiquent un lien entre l’augmentation de l’utilisation des pesticides, en particulier du glyphosate, et l’augmentation de la prévalence de la maladie d’Alzheimer? Il y a quelques jours, on apprenait que des chercheur.euse.s avaient découvert que le glyphosate avait considérablement nui à la santé des bébés dans les communautés rurales des États-Unis au cours des deux dernières décennies. »

Lisa Gue, responsable des politiques nationales à la Fondation David Suzuki, a déclaré :

« Le Canada s’est engagé à réduire de moitié les risques liés aux pesticides d’ici à 2030, conformément au Cadre mondial pour la biodiversité. Mais au lieu de cela, le régulateur fédéral continue d’approuver sans broncher les renouvellements de pesticides et reste les bras croisés pendant que les ventes de pesticides augmentent et que la nature en subit les conséquences. L’utilisation excessive de pesticides, comme le glyphosate, contribue au déclin de plusieurs espèces, dont le papillon monarque, une espèce menacée. L’ARLA devrait évaluer les impacts sur les espèces en danger avant de procéder au renouvellement de ces produits. »

À propos

Ecojustice utilise le pouvoir de la loi pour défendre la nature, combattre les changements climatiques et lutter pour un environnement sain. Ses poursuites stratégiques d’intérêt public et ses activités de plaidoyer débouchent sur des décisions judiciaires qui font jurisprudence, ainsi que sur des lois et des politiques qui apportent des solutions durables aux problèmes environnementaux les plus urgents du Canada. Ecojustice, la plus grande organisation caritative de droit de l’environnement au Canada, possède des bureaux à Vancouver, Calgary, Toronto, Ottawa et Halifax.

Les Ami(e)s de la Terre Canada sont le membre canadien des Amis de la Terre International, le plus grand réseau environnemental communautaire au monde, qui fait campagne sur les questions environnementales et sociales les plus urgentes d’aujourd’hui.

La Fondation David Suzuki est un organisme environnemental canadien à but non lucratif. Nous travaillons en anglais et en français et nous avons des bureaux à Vancouver, à Toronto et à Montréal. Afin de trouver des avenues vers un Canada durable, nous visons à travailler avec un vaste éventail d’acteurs et actrices au pays. Pour réaliser notre mission, nous faisons appel à diverses ressources et approches : recherche scientifique, savoirs écologiques traditionnels, solutions politiques et juridiques innovantes, communications et engagement du public.

Safe Food Matters Inc. est une organisation caritative canadienne qui s’efforce d’améliorer l’évaluation des risques liés aux pesticides et autres substances nocives pour les personnes au Canada et l’environnement. Elle estime que l’activisme juridique et le recours aux tribunaux sont les moyens de faire changer les choses.

Environmental Defence est l’une des principales organisations canadiennes de défense de l’environnement qui travaille avec le gouvernement, l’industrie et les particuliers pour défendre une eau propre, un climat sain et des communautés en bonne santé.

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