Le cinquième et dernier cycle de négociations pour un traité mondial contre la pollution plastique a lieu en Corée du Sud du 25 novembre au 1er décembre 2024.

Le cinquième et dernier cycle de négociations pour un traité mondial contre la pollution plastique a lieu en Corée du Sud du 25 novembre au 1er décembre 2024. (Photo : Sabaa Khan)

La dernière session prévue des négociations de l’ONU en vue d’un traité mondial contre la pollution plastique a commencé cette semaine à Busan, en Corée du Sud. Les attentes et les tensions sont fortes, avec environ 1500 personnes qui ont défilé dans les rues le week-end précédent.

Cette marche, menée par une coalition mondiale de plusieurs centaines d’organisations de la société civile, a permis de recueillir plus de 3 millions de signatures appelant les gouvernements à plafonner la production mondiale de plastique et à réglementer efficacement ce secteur afin de réduire les 350 millions de tonnes de déchets plastiques produits chaque année.

Les coûts sanitaires et économiques de la production de plastique et de la pollution, ainsi que les liens étroits entre l’industrie du plastique et celle des combustibles fossiles, sont bien documentés. Selon une étude récente, les coûts sur le système de la santé causé par la pollution plastique s’élèvent à 249 milliards pour les États-Unis seulement.

Les coûts sanitaires et économiques de la production de plastique et de la pollution, ainsi que les liens étroits entre l’industrie du plastique et celle des combustibles fossiles, sont bien documentés.

On s’attend à ce que les plastiques soient à l’origine de la moitié de la croissance de la demande de pétrole d’ici 2050 et ils constituent une source importante et croissante d’émissions de gaz à effet de serre, 90 % de leur empreinte carbone étant générée lors de la production et de la conversion à partir de combustibles fossiles. Il y a grand espoir que le traité mondial sur les plastiques débouchera sur des objectifs de réduction de la production de polymères primaires en vue de modifier cette trajectoire et de contribuer à la réalisation des objectifs mondiaux de réduction des émissions de GES.

Bien que 67 pays – dont le Canada et la Corée du Sud – aient exprimé leur engagement ferme en faveur d’un accord ambitieux qui introduira de nouvelles limites à la production de plastique et des restrictions sur les produits chimiques toxiques utilisés pour fabriquer les plastiques, d’autres pays restent déterminés à bloquer tout accord qui imposerait des mesures aussi strictes.

oeuvre art baleine

(Photo : Sabaa Khan)

Ce groupe minoritaire de pays, qui comprend la Russie, l’Arabie saoudite et l’Iran, a mené cette opposition tout au long des négociations, l’Iran ayant même déclaré, le jour de l’ouverture des négociations cette semaine, qu’il considérait que les questions de la production de plastique, des produits chimiques nocifs et de la santé, dépassait le cadre du mandat de négociation. La Russie, l’Arabie saoudite et d’autres pays ont tenté à plusieurs reprises de réduire l’ambition du traité en recourant à des tactiques procédurales, notamment en insistant sur la prise de décision par consensus.

En même temps, les inégalités de participation au processus juridique international ont été évidentes dès l’ouverture des négociations cette semaine, puisque les observateurs n’ont pas eu l’occasion de s’exprimer en séance plénière – même le Caucus des peuples autochtones.

Toutefois, lors de la séance plénière d’ouverture, plusieurs autres nations ont largement soutenu le passage rapide aux groupes de contact afin de réaliser les progrès essentiels qui sont nécessaires cette semaine.

Il est à espérer que les échecs et les inégalités de la COP29 n’entacheront pas les négociations dans les jours à venir. En même temps, les inégalités de participation au processus juridique international ont été évidentes dès l’ouverture des négociations cette semaine, puisque les observateurs n’ont pas eu l’occasion de s’exprimer en séance plénière – même le Caucus des peuples autochtones. De plus, les personnes observatrices ont été prévenues que les salles de négociation de certains groupes de contact étaient trop petites pour les accueillir et qu’ils ne seraient pas autorisés à y assister si les salles étaient pleines.

Contrairement à la 4e session qui a eu lieu à Ottawa, où l’industrie du plastique avait affiché des publicités d’écoblanchiment sur les plastiques tout autour du site de négociation – et même sur les taxis – ici, à Busan, les abribus entourant le site de négociation affichent des publicités affirmant que le plastique rend nos enfants malades et montrant un enfant qui crache du plastique par la bouche.

[…] ici, à Busan, les abribus entourant le site de négociation affichent des publicités affirmant que le plastique rend nos enfants malades et montrant un enfant qui crache du plastique par la bouche.

Deux publicités à Busan, en Corée du Sud : « Le plastique rend nos enfants malade - Maladies cardiaques - Obésité - Diabète de type 2 » et « L'industrie pétrolière alimente la crise des plastiques. Il faut limiter la production de plastique dès maintenant. ».

Deux publicités à Busan, en Corée du Sud : « L'industrie pétrolière alimente la crise des plastiques. Il faut limiter la production de plastique dès maintenant. » et « Le plastique rend nos enfants malade - Maladies cardiaques - Obésité - Diabète de type 2 ». (Photo : Sabaa Khan)

Un rappel pas si doux que la vie de nos enfants, leur droit à un environnement sain, et ceux des générations futures, sont en danger à cause des systèmes toxiques de production, de consommation et de pollution des plastiques dans lesquels on est pris. Espérons que le message parviendra aux 175 gouvernements qui tiennent la plume sur le traité mondial sur les plastiques que le monde entier réclame.