Ce refus des élu.e.s de prendre des décisions difficiles concernant les politiques et la gouvernance retarde un changement plus que nécessaire – et nous n’avons pas de temps à perdre.

La crise climatique est bien réelle, tout comme les solutions pour y remédier. En fait, ces solutions abondent et entraînent une multitude de retombées positives : des bons emplois à des économies plus fortes, en passant par une meilleure santé et une plus grande égalité.

La crise devient de plus en plus coûteuse. Elle confirme et même dépasse les prévisions contre lesquelles les scientifiques et d’autres nous mettent en garde depuis des décennies : phénomènes météorologiques plus imprévisibles et instables, inondations, sécheresses, feux de forêt intenses, montée du niveau de la mer, fonte des nappes glaciaires et des glaciers, extinction d’espèces animales et végétales, températures de plus en plus insupportables dans certaines parties du monde, propagation de maladies, etc.

Malgré les preuves scientifiques irréfutables et des signes facilement observables, de nombreuses figures politiques continuent de nier l’existence de cette crise ou le besoin d’agir face à un enjeu aussi sérieux.

Une étude du Center for American Progress démontre que les climatonégationnistes constituent près d’un quart du Congrès des États-Unis – soit 100 personnes à la Chambre des représentants et 23 au Sénat! La bonne nouvelle, en quelque sorte, c’est que ces chiffres diminuent. Alors que ces négationnistes étaient 150 au 116e Congrès, on en comptait plus que 139 au 117e Congrès et 123 aujourd’hui.

Ce refus des élu.e.s de prendre des décisions difficiles concernant les politiques et la gouvernance retarde un changement plus que nécessaire – et nous n’avons pas de temps à perdre.

Dans le Guardian, on lit que « le rapport définit les climatonégationnistes comme étant des personnes qui croient que la crise climatique n’existe pas ou que les êtres humains n’en sont pas les principaux responsables, ou qui prétendent que la science climatique n’est pas établie, que les conditions météorologiques extrêmes ne sont pas issues du réchauffement planétaire ou que la pollution à la source de ce dernier est bénéfique ». Les climatonégationnistes tendent à répéter des informations entièrement démenties.

Le rapport du Center for American Progress révèle également que le secteur des combustibles fossiles a versé à ces élu.e.s sceptiques plus de 52 millions de dollars américains en dons de campagne.

Le rapport indique que 2023 a été l’année la plus chaude dans les annales, avec un mois de juillet atteignant « les températures moyennes les plus hautes jamais enregistrées », ajoutant qu’aux États-Unis, « des événements météorologiques extrêmes entraînant des coûts d’un milliard de dollars ont lieu en moyenne toutes les trois semaines ». On déclare, toujours dans ce rapport, que « la population états-unienne ne peut se permettre d’ignorer les réalités des changements climatiques. Chaque année, le coût des phénomènes météorologiques extrêmes qui en découlent continue de se mesurer en vies humaines et en milliards de dollars. Si rien n’est fait pour régler la crise climatique à la source, l’intensité et la fréquence de ces événements ne feront qu’augmenter ».

Nous vivons toujours sous un système économique mondial amplement dominé par les intérêts liés aux combustibles fossiles.

Le même rapport mentionne également l’appel émis par l’Agence internationale de l’énergie, qui stipule la nécessité d’une « transition rapide vers une économie basée sur les énergies propres ». L’Agence a également conclu que « pour atteindre l’objectif de carboneutralité d’ici 2050, aucun nouvel investissement dans les combustibles fossiles n’est requis, et ce, même avec une croissance significative de la demande d’énergie ».

Bien que les États-Unis constituent l’un des exemples les plus flagrants d’un pays où, rien que pour l’argent, les leaders politiques iront jusqu’à mettre en péril leur électorat et le reste de la population, ce n’est toutefois pas le seul État où des climatonégationnistes de tout acabit détiennent des positions de pouvoir et des responsabilités.

Des membres de la classe politique provinciale et fédérale canadienne font également campagne contre l’adoption de politiques climatiques saines et adoptent des réglementations et des pratiques qui privilégient le gaz, le pétrole et le charbon, au détriment des énergies renouvelables. Ailleurs dans le monde, notamment dans les pays producteurs de combustibles fossiles, on trouve aussi des politicien.ne.s niant la réalité ou la gravité de la crise climatique. Selon l’Organisation des Nations Unies, l’industrie des combustibles fossiles a mis en branle une « campagne de désinformation massive » visant à freiner les politiques climatiques, malgré l’appui que celles-ci reçoivent de la part d’une majorité de la population.

Nous devons nous tenir debout et nous accrocher au pouvoir qui nous reste, tout en récupérant celui que nous avons perdu.

Ce refus des élu.e.s de prendre des décisions difficiles concernant les politiques et la gouvernance retarde un changement plus que nécessaire – et nous n’avons pas de temps à perdre. Les multiples politiques et programmes déjà en vigueur ne suffisent pas pour prévenir l’intensification de la crise. Nous avons injecté tellement de dioxyde de carbone, de méthane et d’autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère – gaz qui y resteront et causeront des dommages pendant de nombreuses années – que chaque report augmente la probabilité d’une catastrophe.

Nous vivons toujours sous un système économique mondial amplement dominé par les intérêts liés aux combustibles fossiles. En plus des efforts déployés par l’industrie pour conserver son pouvoir et ses profits, il existe également un mouvement mondial – éloigné des systèmes démocratiques – qui pousse les gens au cynisme et à la désillusion face aux systèmes et aux processus de gouvernance visant à redonner un certain pouvoir aux personnes gouvernées. C’est la raison pour laquelle certain.e.s élu.e.s, notamment aux États-Unis, bannissent des livres et attaquent des professeur.e.s, des bibliothécaires, des universités et des programmes qui encouragent la pensée critique ainsi qu’une plus grande égalité. L’éducation est une force!

Nous devons nous tenir debout et nous accrocher au pouvoir qui nous reste, tout en récupérant celui que nous avons perdu. Pour y arriver, il faut se garder au courant et s’impliquer dans les processus démocratiques, que ce soit en votant, en demandant des comptes aux politicien.ne.s, en protestant, en signant des pétitions ou même en se présentant aux élections! Le temps presse.